L'Egypte envoie de l'aide à Gaza et promet de financer la reconstruction

Le conflit risque de provoquer une crise humanitaire, alors que près de 52 000 Palestiniens ont été déplacés et des milliers ont perdu leurs maisons dans la bande de Gaza selon l'ONU.(AFP)
Le conflit risque de provoquer une crise humanitaire, alors que près de 52 000 Palestiniens ont été déplacés et des milliers ont perdu leurs maisons dans la bande de Gaza selon l'ONU.(AFP)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

L'Egypte envoie de l'aide à Gaza et promet de financer la reconstruction

  • «L'Egypte va fournir 500 millions de dollars pour la reconstruction dans la bande de Gaza après les événements récents, avec des entreprises égyptiennes pour mener les travaux»
  • En outre, 26 camions d'aide alimentaire ont déjà été envoyés lundi, selon une source frontalière, dans ce territoire palestinien de deux millions d'habitants

LE CAIRE : L'Egypte a décidé d'envoyer de l'aide humanitaire et de consacrer 500 millions de dollars d'aide à la reconstruction à Gaza où plus de 200 personnes ont été tuées par des frappes israéliennes depuis le 10 mai, selon des responsables égyptiens.

"L'Egypte va fournir 500 millions de dollars (environ 409 millions d'euros, NDLR) pour la reconstruction dans la bande de Gaza après les événements récents, avec des entreprises égyptiennes pour mener les travaux", a indiqué le porte-parole de la présidence égyptienne sur Facebook.

Concernant l'aide humanitaire pour les habitants de Gaza, la ministre égyptienne de la Santé Hala Zayed a indiqué lundi soir que le chargement d'aide médicale d'une valeur de 14 millions de livres égyptiennes (730 000 euros) comprenait 65 tonnes de "fournitures chirurgicales", dont "des bouteilles d'oxygène, des seringues, des antibiotiques, et de la pommade pour les brulures".

En outre, 26 camions d'aide alimentaire ont déjà été envoyés lundi, selon une source frontalière, dans ce territoire palestinien de deux millions d'habitants vivant sous un strict blocus israélien depuis près de 15 ans. Et 50 ambulances ont été mobilisées pour transporter les blessés, selon la même source.

 

L'EGYPTE VEUT RENOUER AVEC SON RÔLE HISTORIQUE

L'Egypte cherche à renouer avec son rôle régional historique en offrant sa médiation dans le conflit en cours entre Israël et le Hamas, pendant que Washington fait profil bas dans les tractations internationales. 

En 2014, Le Caire avait été à l'origine d'un cessez-le-feu après la guerre sanglante de plusieurs semaines entre l'Etat hébreu et le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, voisine de l'Egypte. 

Dans cette nouvelle grande confrontation, entrée lundi dans sa deuxième semaine, les bombardements israéliens sur l'enclave palestinienne et les tirs de roquette de Gaza vers Israël ont tué au moins 230 personnes, en très grande majorité des Palestiniens. 

Ce nouvel embrasement a ramené Le Caire au coeur du jeu diplomatique, alors qu'il a créé l'embarras parmi les pays arabes, notamment du Golfe, ayant récemment normalisé leurs relations avec l'Etat hébreu. 

"Pas d'autre moyen" 

Pour Michael Hanna, expert au cercle de réflexion new-yorkais Century Foundation, "l'Egypte doit être impliquée. Il n'y a pas d'autre moyen". 

Israël maintient un blocus maritime et terrestre sur Gaza depuis que le Hamas a pris le contrôle en 2007 de cette bande côtière où s'entassent quelque deux millions de personnes. 

Le point de passage frontalier de Rafah, à la frontière égyptienne, est sa seule ouverture sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël. 

Alors que les médias égyptiens avaient coutume de désigner l'enclave de "foyer terroriste", le président Sissi a ordonné la semaine dernière l'ouverture du terminal pour permettre à des blessés de Gaza d'être traités dans des hôpitaux égyptiens, et pour faire passer de l'aide médicale. 

"C'est une occasion de dire, pas seulement aux Etats-Unis, mais aux autres pays de la région, que l'Egypte reste importante", avance M. Hanna, avant d'ajouter: "un cessez-le-feu passera par le Caire". 

Selon lui, le soutien populaire aux Palestiniens en Egypte a encouragé Le Caire a adopter une ligne plus "ferme, plus franche" contre Israël, malgré le traité de paix de 1979. 

Dans un discours au Conseil de sécurité de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères Sameh Choukri a estimé, à l'adresse d'Israël, que des "concessions" devaient "être faites". 

"Dynamique étrange" 

Mais "c'est une dynamique étrange (...), les responsables militaires ont un manque de confiance profond envers Israël mais, en même temps, ils collaborent avec eux", tempère M. Hanna. 

M. Baconi se montre lui aussi nuancé, estimant que Le Caire n'a "pas suffisamment de poids sur Israël". "La relation est une alliance dans laquelle Israël définit les contours stratégiques", dit-il. 

Auteur d'un livre sur le Hamas, il juge aussi que l'Egypte cherche encore un juste équilibre entre une coordination en matière de renseignement avec le Hamas et son aversion pour les Frères musulmans, liés au mouvement palestinien maître de Gaza. 

M. Sissi a été l'artisan, comme chef de l'armée, de la destitution en 2013 du président Mohamed Morsi, issu de la confrérie islamiste, avant de mener une répression impitoyable sur ses partisans. 

Reste qu'en 2021, selon M. Baconi, M. Sissi ne "voit pas nécessairement le Hamas sous le même jour". 

"La stratégie (...) est similaire à celle d'Israël", résume-t-il: "s'assurer que Gaza ne prospère pas et que le Hamas reste contenu à l'intérieur". 

Lundi, les bombardements israéliens ont détruit la seule clinique pratiquant des dépistages de la Covid-19 dans la bande de Gaza et endommagé les locaux du Croissant-Rouge du Qatar.

Selon les autorités locales de cette enclave pauvre et densément peuplée contrôlée par le Hamas, 213 personnes ont été tuées dont au moins 61 enfants, et plus de 1 440 blessées depuis le 10 mai dans la bande de Gaza, où les hôpitaux sont débordés. 

Le conflit risque de provoquer une crise humanitaire, alors que près de 52 000 Palestiniens ont été déplacés et 2 500 ont perdu leurs maisons dans la bande de Gaza selon l'ONU. 

Le point de passage de Rafah, à la frontière égyptienne, est sa seule ouverture sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a demandé dimanche son ouverture pour permettre d’acheminer des blessés de Gaza vers des hôpitaux en Egypte. 

Le ministère égyptien de la Santé a ajouté que 11 hôpitaux, dont six au Caire, avec une capacité de plus de 900 lits et plus de 3.600 médecins et infirmiers, ont été mobilisés pour traiter les blessés palestiniens.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.