L’Algérie s’élève contre l’accord commercial avec l’Union européenne

Des manifestants algériens dans la capitale Alger, le 20 décembre 2019. (Ryad KRAMDI / AFP)
Des manifestants algériens dans la capitale Alger, le 20 décembre 2019. (Ryad KRAMDI / AFP)
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Publié le Mardi 25 août 2020

L’Algérie s’élève contre l’accord commercial avec l’Union européenne

  • Le FMI prévoit que l’économie algérienne connaîtra cette année un ralentissement de 5,2 %
  • L’UE est le premier partenaire commercial de l’Algérie, et l’Algérie est le troisième fournisseur de gaz naturel de l’UE, après la Russie et la Norvège, selon la Commission européenne

ALGER : À quelques jours de l’échéance, la mise en application d’un accord commercial Algérie-Union européenne (UE) prévu depuis longtemps, risque de ne pas voir le jour, alors que les dirigeants politiques et commerciaux de ce pays d’Afrique du Nord mettent en garde sur le fait qu’il sapera la souveraineté économique.

L’accord devrait entrer en vigueur le 1er septembre, quinze ans après que les deux parties ont initialement convenu de leur Accord de libre-échange dans le cadre d’un plan d’action plus large établissant une coopération économique, sociale, culturelle et judiciaire.

Mais à mesure que le temps passe, l’inquiétude grandit à Alger quant à la capacité de l’économie, mise à mal par le coronavirus, à se maintenir sans tarifs douaniers sur l’acier, les textiles, l’électronique et les véhicules – mesures de protection censées à l’origine prendre fin il y a trois ans.

Pour Ali Bey Nasri, président de l’association des exportateurs algériens : « L’accord a été mal négocié dès le départ. […] Lors de la ratification de l’accord en 2005, l’UE ne comptait que 15 membres, alors qu’elle en compte aujourd’hui 27 et que dans quelques années le nombre de membres augmentera encore. » Une zone de libre-échange serait un « désastre pour l’économie nationale », a-t-il ajouté.

Début août, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a appelé le ministre du Commerce, Kamel Rezig, à réévaluer l’accord avec l’Union européenne.

Le chef de l’État a insisté sur le fait que l’accord « devait faire l’objet d’une attention particulière, faisant valoir nos intérêts pour des relations équilibrées », selon un communiqué officiel.

L’économie algérienne dépendante des hydrocarbures est dans un état de fragilité extrême, tandis que les effets des politiques menées dans le monde entier pour contenir la pandémie du coronavirus ont déjà touché les revenus pétroliers et gaziers déjà en baisse.

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que l’économie de l’Algérie connaîtra cette année un ralentissement de 5,2 %.

Mercredi, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, s’est engagé à revoir les clauses commerciales du pays et a promis de reconsidérer tous les accords économiques et commerciaux « préjudiciables au pays ».

Djerad n’a pas mentionné explicitement l’accord de libre-échange avec l’UE, mais il y a fait clairement allusion.

L’UE est le premier partenaire commercial de l’Algérie, et l’Algérie est le troisième fournisseur de gaz naturel de l’UE, après la Russie et la Norvège, selon la Commission européenne.

L’Algérie a importé 320 milliards de dollars de marchandises de l’UE entre 2005 et 2019, selon Nasri, principalement sous forme de machines, de matériel de transport et de produits agricoles.

Ce chiffre représente plus de 20 fois les 15 milliards de dollars d’exportations non pétrolières et gazières que l’Algérie a effectuées vers l’UE au cours de la même période.

Alger a demandé à maintes reprises à renégocier les termes de l’accord, affirmant que l’UE n’a pas respecté une partie de l’accord concernant le transfert de technologie et la circulation des personnes, les ressortissants algériens rencontrant de nombreuses difficultés pour l’obtention de visas européens.

Alger a également demandé à l’UE d’encourager les entreprises européennes à investir dans le pays, mais en vain.

« Le partenariat Algérie-UE n’a pas tenu ses promesses pour l’Algérie », a déclaré le professeur d’économie Nadji Khaoua.

L’accord n’est pas équitable pour le pays, soutient l’économiste, et l’ouverture de ses marchés aux biens de consommation étrangers ne contribuera guère à créer une économie moins dépendante des revenus pétroliers, et ne la rendra pas plus productive.

« Une pause est nécessaire pour discuter à nouveau des questions fondamentales qui entravent une répartition équitable des avantages économiques », a affirmé Khaoua, ajoutant que l’Algérie devrait renégocier l’accord avec l’UE.

Nasri reconnaît qu’un rééquilibrage des relations avec les Européens est absolument nécessaire. « Ils veulent nous vendre leurs produits et nous sommes à court d’argent », a-t-il expliqué.

« Je fais partie de ceux qui disent “basta” », a déclaré Nasri (en italien : « assez »). « L’UE ne veut pas que l’Algérie instaure des mesures pour protéger notre production déjà fragile », a-t-il ajouté.

Interrogé sur l’échéance imminente pour la mise en application de l’accord commercial, le ministère du Commerce est resté vague. Un responsable a simplement indiqué qu’un groupe de travail interministériel avait été formé et chargé d’« évaluer » l’accord, sans donner davantage de détails.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.