Alephia 2053 : le premier film d’animation arabe sur le mode dystopique

Alephia 2053, un film dystopique sur la chute des tyrannies (fournie)
Alephia 2053, un film dystopique sur la chute des tyrannies (fournie)
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Alephia 2053 : le premier film d’animation arabe sur le mode dystopique

  • Créé et produit par Spring Communications, Alephia 2053 est un long-métrage d’animation qui raconte le destin de trois personnages aux prises avec un régime tyrannique
  • Dans le monde arabe « on est attaché à un passé prétendument glorieux, probablement pour échapper à un présent fait de pertes et de désespoir » soulignent les concepteurs

BEYROUTH : Une ville imaginaire au Moyen-Orient, à 33 ans d’ici : Alephia, 2053. Dans un décor oppressant, mal entretenu, marqué par un modernisme décati, on aperçoit le long des façades des prisonniers retenus dans des cages de verre au milieu d’un foisonnement d’affiches à la gloire d’un tyran. Dans ce climat policier, une révolution se prépare. 

Créé et écrit par Rabi’ Sweidan, réalisé par Jorj Abou Mhaya, Alephia 2053 est un long-métrage d’animation qui raconte le destin entremêlé de trois personnages pris dans une course contre la montre, sur fond d’attaque informatique contre les systèmes de surveillance ultrasécurisés du « régime le plus autoritaire et le plus développé de l’Histoire ». Le film est accompagné d’un site internet qui favorise l’interaction avec le spectateur et offre à celui-ci des informations et détails supplémentaires sur les personnages.

Alephia 2053, l'affiche du film (fournie)
Alephia 2053, l'affiche du film (fournie)

Dans un entretien avec Arab News en français, les concepteurs de ce film visionné sur YouTube par 1.5 millions spectateurs dès sa sortie en mars 2021 et qui attirait un mois plus tard plus de 8 millions de vues, soulignent que dans le monde arabe « on est attaché à un passé prétendument glorieux, probablement pour échapper à un présent fait de pertes et de désespoir. C'est un opium intellectuel et un exercice anesthésiant qui nous amène à accepter les maux dont nous souffrons. Nous croyons à tort que plus nous nous tournons vers le passé, plus nous aurons de chances d’échapper à notre présent et de ne pas penser à notre avenir ». Cette projection inédite dans le futur est certes une des raisons du succès d’Alephia 2053. Mais d’autres ingrédients dosés avec talent contribuent à l’attraction qu’exerce le film depuis sa première projection. A titre d’exemple, alors que dans les films dystopiques la palette convenue se décline dans des tons de bleus et de gris, celle d’Alephia se rapproche davantage des couleurs et de la lumière du Moyen-Orient : « Dans Alephia 2053, les couleurs sont toutes dé-saturées, fanées ; un reflet du goût de la vie en l'absence de liberté. La dystopie est ainsi créée et placée de manière crédible dans le contexte géographique, climatique et visuel du Moyen-Orient » précisent les concepteurs.

Affiche d'annonce de la sortie du film Alephia 2053 (fournie)
Affiche d'annonce de la sortie du film Alephia 2053 (fournie)

Passé improbable et avenir absent

L’idée du film, nous confie Rabi’ Sweidan, a germé en 2017 : « Comme tous les projets créatifs, tout a commencé par une simple observation autour d'un verre entre amis ». Il faut préciser que ces amis-là sont déjà les chevilles ouvrières d’un atelier créatif structuré, Spring Communications, fondé à Beyrouth et regroupant « des créateurs de contenu autour d’un objectif commun, celui de créer un changement social positif ». Plusieurs fois primé à l’international, notamment pour la série Web Bidoun Kaid, Spring Communications est un laboratoire d’idées et une source continue d’inspiration. « Nous nous sommes basés sur une vaste interrogation autour du divertissement dans tout le monde arabophone. Cette interrogation nous a permis de relever que le divertissement en langue arabe se déroule toujours autour d’un passé improbable en l’absence totale d’un avenir imaginé et plausible. Alephia 2053 est notre vision d'un futur qui devrait être meilleur que notre présent » ajoutent les créatifs qui, au moment de lancer le processus du film, ne se doutent pas que deux ans plus tard, un certain 17 octobre 2019, une grande partie de la jeunesse libanaise allait se lancer dans un mouvement révolutionnaire rarement vu en 15 ans.

Plus qu’une intuition, le thème du film est inspiré d’un constat : « Les 10 dernières années ont été déroutantes sur le plan technologique, social, économique et politique. Pas seulement au Moyen-Orient, mais dans le monde entier. Bien qu'au Moyen-Orient les dix dernières années aient été spécifiquement chaotiques. Dix ans ont passé depuis le début de ce que l’on a appelé avec optimisme le printemps arabe. Le changement positif a été étranglé par des extrémistes qui ont faussé le jeu démocratique et des dirigeants autoritaires qui ont décidé de mener des guerres contre leur propre peuple plutôt que de l’écouter. La disparité économique, les inégalités, le nationalisme toxique et la montée du discours de haine sont tous les précurseurs d'un avenir dystopique plausible », explique Sweidan.

Écran de présentation du film Alephia 2053 (fournie)
Écran de présentation du film Alephia 2053 (fournie)

 

Des héros issus du système

A la question de savoir si les prochaines années verraient s’effacer l’héroïsme et le pouvoir individuel au profit d’organisations collégiales, le concepteur répond par d’autres questions : « existe-t-il vraiment un héros dans les films dystopiques ? Je pense qu’il revient au spectateur de décider qui, dans Alephia 2053, mérite d'être ce héros ». « Les films dystopiques tournent souvent autour d'un récit personnel - généralement celui d’un individu moyen et particulièrement loin de l’héroïsme (héros dystopique?) - qui se déroule dans un contexte claustrophobe », ajoute-t-il :  « Le héros d'un film dystopique est rarement un égocentrique ou un exotique. C'est plutôt quelqu'un qui travaille pour le système, généralement à un titre très insignifiant, comme Winston Smith dans 1984, Sam Lowry dans Brazil. Le héros peut aussi être un membre très distingué de son groupe social, comme Preston dans Equilibrium. Dalal, Majd ou Soumia, dans Alephia 2053, entrent-ils dans cette catégorie ? »

Il faudra voir le film pour décider si la fin est optimiste ou pessimiste : « Le tyran est-il mort ? Peut-être que oui, peut-être pas. Nous laissons aux spectateurs la liberté d'imaginer la meilleure façon de sortir de la tyrannie » suggère Sweidan. « C’est à eux de s'engager dans la création d'un avenir dans lequel eux-mêmes et la génération future aimeraient vivre » ajoute l’auteur. Trente-trois ans, c’est presque demain, ce qui rend le temps et l’action du film plausibles et souligne l’urgence du changement.

Autofinancée en temps, en énergie et en travail, cette production, précisent ses créateurs, n’a pas été motivée par une recherche de bénéfices. Elle a surtout compté sur l'utilisation de la plate-forme numérique, essentielle pour minimiser les pertes et, idéalement, gagner de l'argent en suscitant des parrainages et le soutien de plates-formes de streaming.

 

 

 

 

 

 

 


Sarah Taibah termine l'année 2025 avec 2 films

 L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
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  • Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah
  • Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique

DUBAI: L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première.

L'actrice a récemment assisté à la première du thriller psychologique "Hoba" à Abu Dhabi, quelques jours après s'être envolée pour Londres pour une projection du même film au BFI London Film Festival.

Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah.

Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique.

Elle a déclaré : J'étais très enthousiaste à l'idée de jouer dans "Hoba" pour deux raisons : Premièrement, j'aime bien le réalisateur - je me souviens avoir vu son premier film et j'ai trouvé qu'il faisait les choses différemment. Deuxièmement, j'ai vraiment apprécié qu'il ne m'ait pas cataloguée. Les réalisateurs me confient toujours des rôles très similaires à celui de Sarah, mais Majid a vu autre chose. Le personnage ne pouvait pas être plus différent de moi. Je n'ai jamais été confrontée à un tel défi, non seulement parce qu'elle est la méchante du film, mais aussi parce que cela m'a permis d'expérimenter différentes techniques, de puiser dans quelque chose d'un peu surnaturel, quelque chose dont je n'ai aucune idée de la manière de s'y prendre.

"Hoba" raconte l'histoire d'une femme et d'une mère dévouée, Amani, interprétée par Bdoor Mohammed, dont la vie commence à s'effriter lorsque son mari revient à la maison avec une seconde épouse, Zahra (Taibah), et qu'une force obscure invisible s'infiltre dans son foyer.  

Taibah présentera sa polyvalence au RSIFF, où elle assistera à la première de "A Matter of Life and Death".

Présenté comme une histoire d'amour excentrique, le film se déroule à Djeddah. Il suit la superstitieuse Hayat, interprétée par Taibah, qui est "convaincue qu'une malédiction générationnelle la tuera le jour de son 30e anniversaire".

En outre, l'intrigue met en scène "le brillant mais timide chirurgien cardiaque Yousef (qui) souffre d'un rythme cardiaque lent et ne trouve son seul plaisir que lorsqu'il tient un scalpel. Il est aux prises avec un besoin caché de tuer, qu'il réprime jusqu'à ce qu'il rencontre Hayat.

"Le destin associe la femme qui veut mourir et l'homme qui veut tuer, mettant en œuvre un plan tragique. Tout se met en place jusqu'à ce qu'un amour qui confirme la vie intervienne.

La publicité du film ajoute : "Cette histoire exceptionnelle, animée par un scénario et une distribution pleins d'esprit, utilise les magnifiques paysages de la mer Rouge pour explorer la beauté imprévisible de la vie et des liens.


AlUla lance un projet de documentation des inscriptions

Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
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  • La RCU crée un registre numérique complet de plus de 25 000 inscriptions d’AlUla, mettant en lumière 10 langues et écritures issues de différentes périodes historiques
  • Le projet, accompagné de programmes de formation et de publications scientifiques, renforce la préservation et l’étude d’un patrimoine culturel vieux de 3 000 ans

RIYAD : La Commission royale pour AlUla a lancé un projet visant à analyser et documenter plus de 25 000 inscriptions découvertes sur divers sites de la région, datant de l’âge du fer jusqu’à la fin de la période islamique.

La RCU souhaite protéger le patrimoine culturel et faire progresser la recherche sur l’histoire de l’écriture dans le nord-ouest de l’Arabie, a-t-elle annoncé récemment dans un communiqué de presse.

Le projet vise à établir un registre numérique complet des inscriptions d’AlUla grâce à une analyse linguistique et à la numérisation 3D, tout en reliant chaque découverte à son contexte historique et culturel.

La diversité des langues et des écritures — au nombre de 10 — souligne le rôle historique d’AlUla en tant que carrefour des civilisations et centre d’échanges culturels.

Parmi les sites les plus remarquables figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanitiques et d’autres inscriptions nord-arabiques anciennes, reconnues par le Registre Mémoire du monde de l’UNESCO en 2023 pour leur valeur documentaire.

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Plusieurs vallées, dont celle de Wadi Abu Oud, recèlent des inscriptions rupestres et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et des symboles tribaux. (SPA)

Jabal Al-Aqra présente également une collection d’inscriptions arabo-islamiques anciennes associées aux routes de pèlerinage, tandis que les chemins reliant Dadan et Hegra comptent parmi les plus anciennes inscriptions arabes liées au commerce et aux voyages.

Plusieurs vallées, dont Wadi Abu Oud, renferment des inscriptions lihyanites et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et les symboles tribaux, offrant un aperçu des interactions humaines avec l’environnement naturel à travers différentes époques.

Parmi les exemples les plus remarquables figure l’inscription de Zuhayr, datant de la 24ᵉ année après l’Hégire. Elle fournit une preuve précieuse de la contribution d’AlUla à la diffusion précoce de l’écriture arabe et de son rôle dans l’enregistrement des transformations historiques qui ont façonné la région.

Le projet inclut également des programmes de formation pour les étudiants en archéologie et les personnes intéressées par le patrimoine documentaire, ainsi que des initiatives de sensibilisation du public.

Les résultats seront publiés dans une série de revues scientifiques spécialisées afin de soutenir la recherche et l’éducation dans les domaines de la langue, de l’histoire et de l’archéologie.

Par cette initiative, indique le communiqué, la RCU réaffirme son engagement à protéger un patrimoine culturel couvrant plus de 3 000 ans.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tea Trunk, la nouvelle culture du thé haut de gamme signée AVANTCHA

Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
Le Tea Trunk révèle une sélection de thés et accessoires, pensée pour transformer chaque moment en expérience raffinée. (Fournie)
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  • Le Tea Trunk d’AVANTCHA allie design, fonctionnalité et savoir-faire pour transformer la dégustation du thé en expérience d’exception
  • Fabriqué à la main et proposé avec une sélection de thés et accessoires exclusifs, il symbolise l’élégance contemporaine du rituel du thé

DUBAÏ : Le concept de dégustation du thé prend une nouvelle dimension.

Le Tea Trunk incarne l’évolution ultime de la volonté d’AVANTCHA de créer des pièces intemporelles capables de transformer les rituels du quotidien en expériences extraordinaires.

Conçu pour les connaisseurs et les collectionneurs, le Tea Trunk allie un artisanat d’exception à une fonctionnalité sans égale, offrant une expérience unique qui redéfinit le rituel moderne du thé.

Le Tea Trunk est bien plus qu’un objet de luxe : c’est une déclaration de goût raffiné. Chaque détail – du noyau en bois massif enveloppé de cuir véritable aux fermoirs en acier inoxydable poli et aux finitions appliquées à la main – reflète l’engagement d’AVANTCHA envers l’art et la perfection.

Cette pièce exclusive est autant une œuvre de design qu’un objet utilitaire, chaque malle étant fabriquée individuellement pour garantir qu’aucune ne soit identique.

À l’ouverture, le Tea Trunk révèle une sélection soigneusement choisie des meilleurs thés et accessoires AVANTCHA. Il comprend une gamme sophistiquée d’essentiels du thé : six verres à double paroi, une théière Kata, deux théières Solo, et bien plus encore, offrant une expérience complète à ceux qui apprécient le rituel du thé. Le plateau supérieur sert de surface de préparation raffinée, avec une balance intégrée pour un dosage précis, tandis que des roulettes dissimulées facilitent son déplacement dans les résidences, les espaces événementiels et les hôtels de luxe.

« Chaque élément du Tea Trunk a été pensé pour sublimer l’expérience du thé, alliant art, fonctionnalité et raffinement », explique Marina Rabei, cofondatrice d’AVANTCHA. « Il ne s’agit pas seulement de thé, mais de créer des moments riches de sens, ancrés dans la tradition et magnifiés par le design contemporain. »

L’héritage d’AVANTCHA en matière d’artisanat et de luxe s’étend aux destinations et marques les plus prestigieuses au monde, avec des expériences de thé sur mesure pour Cartier, Gucci et Fendi, ainsi que des collaborations avec des résidences royales et des hôtels emblématiques tels que The Royal Atlantis, Emirates Palace et Four Seasons.

En savoir plus: avantcha.com/pages/tea-trunk

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp