PARIS : Le ministère français des Affaires étrangères a mis en place un dispositif d'accueil des Afghans qui travaillent pour des institutions françaises et souhaiteraient quitter le pays, en proie à la violence, a appris l'AFP vendredi.
"Comme ses alliés, la France estime que le risque sécuritaire en Afghanistan doit être considéré comme très sérieux", a indiqué un responsable du ministère. "La France entend assurer la sécurité des agents afghans de droit local qui sont actuellement employés par les institutions françaises présentes en Afghanistan et qui pourraient être menacés", a-t-il ajouté.
"C’est dans cet esprit que nous avons prévu un dispositif d’accueil qui leur sera destiné en France, ainsi qu’à leurs familles. Il leur appartient naturellement de choisir s’ils souhaitent en bénéficier. Ces mesures ont vocation à être réversibles, en fonction de l’évolution sécuritaire".
Depuis le 1er mai, date à laquelle les Etats-Unis étaient supposés avoir retiré leurs 2 500 soldats encore présents sur place, le pays est en proie à une recrudescence des violences alors que les forces américaines continuent de quitter le pays.
L’ambassade de France a "recommandé" à ses compatriotes "de quitter le pays dès que possible en utilisant les lignes aériennes commerciales existantes".
Le ministère n'a cependant pas confirmé le chiffre des personnes concernées évoqué vendredi par le journal Le Monde, qui fait état d'une centaine d'Afghans ayant travaillé pour la France et de 500 membres de leurs familles. "Nous avons un devoir à l’égard de celles et ceux qui nous ont aidés au quotidien", a précisé la même source.
Les procédures de demande d’asile seront enregistrées auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Washington et l'Otan se sont engagés à retirer l'ensemble de leurs troupes encore sur place d'ici le 11 septembre, date du 20e anniversaire des attentats de 2001. Mais rares sont ceux qui pensent que les forces afghanes pourront faire face aux talibans sans la protection des forces aériennes et forces spéciales américaines.
Ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés dans certaines provinces et mardi les talibans se sont emparés d'un district contrôlé par le gouvernement afghan à la périphérie de Kaboul.