LE CAIRE : Lundi au Caire, Emmanuel Macron, Abdel Fattah al-Sissi et Abdallah II ont dit rejeter tout déplacement de Palestiniens face aux ambitions de Donald Trump, mais ont aussi donné des gages aux États-Unis en estimant que la gouvernance à Gaza devait relever « uniquement » d'une Autorité palestinienne « renforcée ».
Le président français a d'ailleurs organisé un appel avec M. Trump, son homologue égyptien et le roi de Jordanie au sujet de Gaza durant sa visite en Égypte, a annoncé l'Élysée.
Dans un communiqué commun à l'issue de leur sommet tripartite, les dirigeants français, égyptien et jordanien ont également appelé à « un retour immédiat au cessez-le-feu ».
Avec cette rencontre, la diplomatie française entend afficher sa solidarité avec deux pays voisins de la bande de Gaza ébranlés par le projet du président américain. D'autant plus que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, partisan de ce plan, doit être reçu à la Maison Blanche lundi.
Emmanuel Macron, Abdel Fattah al-Sissi et Abdallah II « ont exprimé leur rejet de tout déplacement de Palestiniens de leurs terres ou de toute annexion de territoire palestinien ».
Ils ont également « souligné que la gouvernance, ainsi que le maintien de l'ordre et de la sécurité à Gaza et dans tous les territoires palestiniens, devaient relever uniquement de l'autorité d'une Autorité palestinienne renforcée, bénéficiant d'un fort soutien régional et international ».
Plus tôt, lors d'une conférence de presse, les présidents français et égyptien avaient tour à tour appelé à une reprise de l'aide humanitaire pour les 2,4 millions de Gazaouis, dont la quasi-totalité a été déplacée à cause des combats dans le territoire assiégé.
Emmanuel Macron a « salué les efforts inlassables déployés par l'Égypte » en tant que médiateur pour la trêve et la libération des otages encore retenus par le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.
Des déplacements de populations et une annexion de Gaza, comme de la Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967, constitueraient « une violation du droit international » et « une menace grave pour la sécurité de toute la région, y compris celle d'Israël », a déclaré Emmanuel Macron.
Il a également exprimé le soutien de la France au plan arabe, qualifié de « voie réaliste à la reconstruction de Gaza », conçu comme une réponse au plan de Donald Trump. Préparée par l'Égypte, cette initiative prévoit de ne pas déplacer les Gazaouis.
Toutefois, Paris estime qu'il faut « encore renforcer » ce plan, notamment en ce qui concerne « la sécurité » et « la gouvernance » du territoire palestinien, afin de rassurer les Américains réticents. Les pays arabes prévoient un retour progressif de l'Autorité palestinienne, au détriment du Hamas, qui dirige Gaza depuis 2007.
« Le Hamas ne doit avoir aucune part à cette gouvernance, ne doit plus constituer une menace pour Israël », a insisté Emmanuel Macron.