La gestion du début de la pandémie mise en cause, 250.000 décès en Inde

Des proches portant un équipement de protection individuelle (EPI) arrivent pour les funérailles de leur parent décédé des suites du coronavirus Covid-19 à New Delhi en Inde / AFP
Des proches portant un équipement de protection individuelle (EPI) arrivent pour les funérailles de leur parent décédé des suites du coronavirus Covid-19 à New Delhi en Inde / AFP
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Publié le Jeudi 13 mai 2021

La gestion du début de la pandémie mise en cause, 250.000 décès en Inde

  • Un rapport d'un panel indépendant a jugé que l'Organisation mondiale de la santé avait trop tardé à sonner l'alerte et qu'il aurait été possible d'éviter la catastrophe qualifiée de « Tchernobyl du XXIe siècle »
  • Avec la vaccination sur les rails et l'ambitieux plan de relance européen, la Commission européenne entrevoit désormais l'avenir économique de la zone euro avec optimisme

GENEVE : La pandémie de Covid-19 aurait pu être évitée selon des experts et personnalités mandatés par l'OMS, qui réclament d'urgence de vastes réformes des systèmes d'alerte et prévention pour éviter de nouvelles pandémies.

Alors que les progrès de la vaccination permettent d'envisager un progressif retour à la normale en Amérique et en Europe, l'Inde a déploré 4.200 décès en 24 heures, 250.000 au total, aux prises avec un variant qui s'est étendu à au moins 44 autres pays.

Un rapport d'un panel indépendant a jugé que l'Organisation mondiale de la santé avait trop tardé à sonner l'alerte et qu'il aurait été possible d'éviter la catastrophe qualifiée de "Tchernobyl du XXIe siècle", qui a déjà coûté la vie à au moins 3,3 millions de personnes et provoqué une crise économique mondiale.

"Il est clair que la combinaison de mauvais choix stratégiques, d'un manque de volonté de s'attaquer aux inégalités et d'un système manquant de coordination a créé un cocktail toxique qui a permis à la pandémie de se transformer en une crise humaine catastrophique", relève le rapport.

"Trop de temps s'est écoulé" entre la notification d'un foyer épidémique en Chine dans la deuxième quinzaine de décembre 2019 et la déclaration, le 30 janvier par l'OMS, d'une urgence de santé publique de portée internationale, selon ces experts, alors que la Chine a été accusée de camoufler l'épidémie. 

Le groupe d'experts recommande la mise en place d'un nouveau système mondial de surveillance fondé sur une "transparence totale". 

Alors que la vaccination est déjà bien avancée dans les pays développés, le rapport demande aux pays riches de fournir un milliard de doses de vaccin d'ici septembre et un autre milliard d'ici mi-2022 aux 92 pays à revenu faible ou intermédiaire bénéficiant du système de distribution Covax.

Rebond économique en Europe

Avec la vaccination sur les rails et l'ambitieux plan de relance européen, la Commission européenne entrevoit désormais l'avenir économique de la zone euro avec optimisme: "La reprise n'est plus un mirage: elle est en cours", selon l'exécutif européen.

Après une récession inédite de 6,6% en 2020, l'activité devrait progresser de 4,3% cette année, puis de 4,4% l'an prochain dans les 19 pays qui ont adopté la monnaie unique.

Avec plus de la moitié de sa population vaccinée, le Royaume-Uni a enregistré une croissance de 2,2% du PIB en mars, tandis que l'Espagne espère accueillir 45 millions de touristes cette année.

En attendant, le public espagnol sera de nouveau autorisé dans les stades de football à partir de ce week-end pour les matches de la Liga sous certaines conditions strictes, a annoncé mercredi le gouvernement espagnol. Les matches Valence-Eibar et Villareal-FC Séville de la Liga devraient donc se disputer en public.

Alors que l'Europe envisage désormais un avenir meilleur, le virus continue de faire des ravages en Inde, avec le variant B.1.617 apparu en octobre et aujourd'hui présent dans 44 autres pays, selon l'OMS.

La Commission européenne a d'ailleurs appelé mercredi les Etats membres de l'UE à se coordonner pour limiter les voyages depuis l'Inde afin de lutter contre la propagation de ce variant.

Quels chiffres réels en Inde ?

L'Inde a franchi mercredi la barre des 250.000 décès dus au Covid-19, dont 4.205 en 24 heures, selon les données officielles.

Mais le véritable nombre de victimes pourrait être bien supérieur. "Même trois à quatre fois plus serait une sous-estimation", affirme Anant Bhan, chercheur indépendant en politique de santé et bioéthique. 

Des responsables de crématoriums et cimetières jugent que les chiffres officiels des décès dans plusieurs Etats indiens ne correspondent pas aux nombres d'enterrements.

Un filet a été installé en travers du Gange dans le nord du pays, après la découverte de dizaines de corps échoués. Alors que les crématoriums sont submergés, ils pourraient avoir été abandonnés par leurs proches dans le fleuve sacré.

Sur le front des vaccins, la Norvège a annoncé qu'elle renonçait définitivement à la formule du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca, en raison de risques rares mais graves de thromboses et maintenait la suspension du vaccin unidose de Johnson & Johnson, qu'elle proposera toutefois à ceux qui se portent volontaires.

En France, qui progresse vers le cap de vingt millions de primo-vaccinés à la mi-mai, tous les adultes peuvent désormais en théorie se rendre dans un centre de vaccination, sans conditions d'âge ou de santé. Mais ces créneaux ne sont ouverts que pour le jour-même ou le lendemain, car de nombreuses personnes prioritaires n'ont pas encore été vaccinées.

En Slovaquie, le ministre de la Santé a annoncé que le vaccin russe Spoutnik V, en attente d'agrément par l'agence médicale européenne, allait commencer à être utilisé dans le pays à partir du 1er juin. 


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.