Présidentielle: isolé à gauche, Mélenchon se recentre sur sa campagne

Jean-Luc Mélenchon, chef du groupe la France Insoumise, à l'assemblée nationale / AFP
Jean-Luc Mélenchon, chef du groupe la France Insoumise, à l'assemblée nationale / AFP
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Publié le Jeudi 13 mai 2021

Présidentielle: isolé à gauche, Mélenchon se recentre sur sa campagne

  • Les grandes messes militantes ont été primordiales pour atteindre en 2017 la quatrième place avec 19,58% des voix, et c'est avec ce parfum de dynamisme collectif que veulent renouer les Insoumis
  • Jean-Luc Mélenchon a toujours assumé de cheminer à l'écart de la gauche traditionnelle

PARIS : Candidature communiste séparée, tensions sans fin avec les écologistes : Jean-Luc Mélenchon va tenter de se recentrer sur sa pré-campagne présidentielle dimanche, en donnant à Aubin (Aveyron) son premier meeting depuis plusieurs mois.

Les grandes messes militantes ont été primordiales pour atteindre en 2017 la quatrième place avec 19,58% des voix, et c'est avec ce parfum de dynamisme collectif que veulent renouer les Insoumis. "Nous avons besoin de la magie du rassemblement de masse", antidote à la "résignation", selon le chef de la France Insoumise.

En fait de "masse", les Insoumis admettent qu'ils devront se contenter de quelques centaines de personnes, en raison du contexte sanitaire, mais aussi d'une campagne qui n'a pas vraiment commencé, à 11 mois du premier tour de l'élection présidentielle.

Le choix d'Aubin est symbolique, confie l'entourage du leader Insoumis. Celui-ci fera son discours dans le quartier du Gua, où 17 mineurs en grève périrent des balles de l'armée, le 8 octobre 1869. Habitué à convoquer les poètes en meeting, il pourra citer "L'Ode à la misère" que Victor Hugo composa en mémoire de l’événement.

Cette veine sociale a aussi irrigué l'agenda des Insoumis mercredi, avec la sortie du livre de Jean-Luc Mélenchon "Députés du peuple humain" (Robert Laffont), et la présentation le même jour du troisième cahier du programme "L'Avenir en commun", pendant laquelle les Insoumis ont proposé une "garantie emploi" contre le chômage.

La coordinatrice du programme Clémence Guetté explique: "Il y a un espace pour une discussion plus dense avec les autres formations de gauche. Sept millions de personnes sont au chômage, des centaines de milliers d'emplois sont supprimés, des milliers de jeunes galèrent à se nourrir... La question des alliances politiques, replaçons-les sur les aspects programmatiques".

Les alliances politiques sont un vrai sujet d'agacement chez les Insoumis, et leur chef leur a consacré plusieurs de ses sorties, ces derniers jours. Le chef des députés LFI n'a pas digéré que sa formation soit écartée de certaines alliances aux régionales et départementales.

Dr Jekyll et Mr Hyde

Cela a d'abord été les départementales dans le Nord, alors que LFI fait partie de l'attelage aux régionales dans les Hauts-de-France. Puis l'accord en PACA, la semaine dernière, entre la plupart des forces de gauche, sans LFI, a fini de faire bouillir Jean-Luc Mélenchon.

Des écolos "faux jetons" qui "ont un avenir aussi longtemps qu'on ne les voit pas à l'oeuvre", a-t-il pesté, de quoi l'engager dans une nouvelle joute à distance.

Le député EELV Yannick Jadot a regretté mercredi que l'Insoumis "brutalise le débat public", filant la métaphore d'un Dr. Jekyll et Mr. Hyde qui changerait d'attitude entre les échanges privés et les postures médiatiques.

Même Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, pourtant favorable à une union incluant LFI y compris pour la présidentielle, a taclé Jean-Luc Mélenchon, suggérant qu'il perdait son "sang froid" à quelques semaines des régionales.

Le chef de file de LFI a une tendance "à l'autodestruction de son image", "il a un charisme extraordinaire, mais ce n'est ni un bon stratège, ni un bon chef", diagnostique le politologue Thomas Guénolé, exclu de La France insoumise, qu'il a ensuite poursuivie en justice.

Côté face, "en discours, il nous enterre tous", affirmait récemment un responsable écologiste.

Jean-Luc Mélenchon a toujours assumé de cheminer à l'écart de la gauche traditionnelle. Mais l'isolement semble s'accentuer avec la confirmation de la candidature séparée du communiste Fabien Roussel, dimanche.

Lorsqu'il s'est déclaré en novembre, l'Insoumis croyait pouvoir compter sur ses "vieux camarades communistes", qui ont milité pour ses deux précédentes candidatures en 2012 et 2017. Dans un billet la semaine dernière, il anticipait néanmoins des "conséquences graves" à la concurrence du PCF, estimant que "maintenir la prééminence électorale du pôle populaire de rupture sera évidemment plus difficile".

Comme pour compenser, LFI a annoncé mardi le soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon d'un millier d'élus locaux, alors que la quête des 500 signatures auprès des maires pour valider sa présence au premier tour s'annonce difficile.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.