Le Conseil de l'Europe appelle la Grèce «à mettre un terme» aux refoulements de migrants

Des migrants clandestins s'entretiennent avec La Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, dans le nord de la Bosnie, le 3 décembre 2019 (Photo, AFP)
Des migrants clandestins s'entretiennent avec La Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, dans le nord de la Bosnie, le 3 décembre 2019 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

Le Conseil de l'Europe appelle la Grèce «à mettre un terme» aux refoulements de migrants

  • La Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, a exhorté mercredi la Grèce à «mettre un terme» aux refoulements de migrants
  • Pour les trois ministres grecs, «les actions prises par les autorités grecques, sur nos frontières maritimes, sont menées en conformité parfaite avec les obligations internationales du pays»

ATHÈNES: La Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, a exhorté mercredi la Grèce à « mettre un terme » aux refoulements de migrants aux frontières terrestres et maritimes avec la Turquie, des allégations que les autorités grecques ont à nouveau démenti.  

Dans un courrier adressé mercredi à trois ministres grecs, celui en charge de la Protection des citoyens Michalis Chrysochoidis, le ministre des Migrations et de l'Asile Notis Mitarachi, ainsi que celui de la Marine marchande Giannis Plakiotakis, la commissaire appelle la Grèce à veiller à « ce que des enquêtes indépendantes et efficaces soient menées sur toutes les allégations de refoulement (de migrants) et de mauvais traitements par des membres des forces de sécurité ».  

Les trois ministres interpellés ont aussitôt à nouveau démenti de tels prétendus refoulements de migrants par la Grèce, malgré les nombreux rapports documentés de médias et d'ONG déjà publiés.   

Ils ont insisté au contraire sur « l'inébranlable engagement humanitaire des autorités helléniques qui ont permis de sauver la vie de milliers de migrants depuis 2015 ». « C'est un fait qui ne peut être ni discuté ni ignoré », soulignent les ministres dans une réponse commune à la commissaire.   

Mme Mijatović s'est dite pourtant « profondément inquiète » du « nombre d'allégations crédibles de retours sommaires ».   

« Ces pratiques, largement dénoncées et documentées depuis plusieurs années, empêchent les personnes renvoyées à la frontière sans identification individuelle (...) de demander une protection », estime-t-elle.  

« De plus, la manière dont ces opérations sont menées selon les rapports serait clairement incompatible avec les obligations de la Grèce en matière de droits de l'homme », ajoute-t-elle.   

« Dans de tels cas, les Etats membres ne peuvent pas vérifier » que les migrants ne soient pas renvoyés en Turquie « en violation, par exemple, de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme et de la Convention des Nations Unies sur les réfugiés, qui interdit les refoulements ».  

Pour les trois ministres grecs, « les actions prises par les autorités grecques, sur nos frontières maritimes, sont menées en conformité parfaite avec les obligations internationales du pays ».  

Selon plusieurs médias et ONG, des migrants présents sur le territoire grec ou dans les eaux grecques ont été contraints de retourner en Turquie voisine avant de pouvoir déposer des demandes d'asile en Grèce.  

L'Agence des gardes-frontières européenne Frontex a également été accusée d'être impliquée dans ces pratiques, mais son patron s'était défendu en mars devant les eurodéputés, affirmant qu'il n'existait aucune « preuve » de cette implication.  

La commissaire exhorte par ailleurs la Grèce à « reconsidérer le caractère fermé » des futurs camps de migrants sur son territoire, afin d'assurer « la liberté de mouvement de leurs occupants », estimant la détention « très dommageable pour la santé mentale (des migrants), particulièrement les enfants ».  

Dans leur réponse, MM. Chrysochoidis, Mitarachi et Plakiotakis précisent que « la liberté de mouvement des résidents » à l'intérieur et à l'extérieur du camp sera « préservée », le seul secteur du camp soumis selon eux à des « limitations » sera la zone de rétention prévue pour les migrants renvoyés en Turquie.  

« Le gouvernement grec n'applique pas la politique du confinement pour les réfugiés sur les îles égéennes. Les seules limitations sur la liberté de mouvement des demandeurs d'asile pendant leurs procédures sur les îles sont associées à l'application de la déclaration UE-Turquie » de 2016, écrivent-ils, soulignant toutefois que « les îles égéennes ne peuvent plus servir de zones tampons surpeuplées ». 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.