L’épouse d’un membre de la famille royale qatarie emprisonné s'exprime sur son combat pour la justice

Cheikh Talal Al-Thani est emprisonné en violation de ses droits fondamentaux par les autorités qataries depuis février 2013 et a rarement vu ses enfants depuis. (Photo Fournie)
Cheikh Talal Al-Thani est emprisonné en violation de ses droits fondamentaux par les autorités qataries depuis février 2013 et a rarement vu ses enfants depuis. (Photo Fournie)
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Publié le Lundi 24 août 2020

L’épouse d’un membre de la famille royale qatarie emprisonné s'exprime sur son combat pour la justice

  • Asma Arian raconte la terrible expérience de son mari emprisonné, le Cheikh Talal al-Thani
  • Le HCDH a interjeté appel au CDH en son nom dans le cadre de l’examen annuel des obligations et du rapport sur les droits du Qatar

RIYAD: Cheikh Talal al-Thani, membre éminent de la famille royale qatarie, est emprisonné en violation de ses droits fondamentaux par les autorités qataries depuis février 2013. Durant cette période, il n’a été autorisé à voir sa femme et ses quatre enfants — actuellement en exil en Allemagne — que deux fois.

Cheikh Talal est le petit-fils de l’émir qatari défunt, Cheikh Ahmad ben Ali al-Thani, dont le règne s’est étendu de 1960 à 1972. Le Cheikh Ahmad a été déposé par son cousin Cheikh Khalifa ben Hamad, grand-père de l’actuel émir du Qatar Tamim ben Hamad, et père de l’ancien émir Hamad ben Khalifa.

Les tensions entre les membres de la famille sont montées d’un cran à la suite du décès de l’un des fondateurs du Qatar, Cheikh Abdel Aziz ben Ahmed, après son exil en Arabie saoudite en 2008. Peu de temps après, les avoirs de Cheikh Talal ont été gelés et l’héritage qu’il devait recevoir après la mort de son père a été bloqué.

Depuis son arrestation, qui a eu lieu sans ordonnance du tribunal, Cheikh Talal s’est souvent vu refuser une représentation juridique, des visites familiales et des soins médicaux.

En mai 2018, Cheikh Talal a été condamné par un tribunal qatari à plus de vingt-deux ans de prison. Cette peine est en contradiction avec l’obligation fondamentale du Qatar envers le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. De plus, en violation des droits fondamentaux de Cheikh Talal, son dossier n’a pas été examiné par un tribunal indépendant.

À cause des mauvaises conditions dans lesquelles il est gardé, Cheikh Talal souffre aujourd’hui de diabète, de problèmes dentaires, d’hypertension, de maux de dos et d’articulations, et de mobilité réduite.

Il devrait être transféré à l'hôpital mais il se trouve dans une prison sans accès à des soins médicaux. La situation est aggravée par le refus du Qatar de tester les prisonniers pour la Covid-19, même si l’affirmation officielle dit que « les détenus bénéficient de soins de santé gratuits en prison ».

Asma Arian, qui a épousé Cheikh Talal en 2007, s’est entretenue depuis l’Allemagne avec Arab News, à propos de son rude combat pour que justice soit faite

Est-il vrai que votre appel au Conseil des droits de l'Homme de l’ONU a été accepté ?

Oui, c’est vrai. Nous avons jusqu’à présent interjeté appel quatre fois au CDH. Toutefois, en raison de la pandémie de coronavirus, nos demandes d’appel ont été bloquées pour un certain temps, alors le Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) a interjeté appel en mon nom, dans le cadre de l’examen annuel des obligations et du rapport sur les droits du Qatar.

Le Qatar prétend souvent qu’il respecte ses engagements envers les droits de l’Homme. L’ONU a approuvé quatre appels de ma part. Le premier est en mon nom et au nom de mes enfants, au plus haut niveau possible. Les trois autres appels ont été présentés à des comités spéciaux, pour la torture, la détention arbitraire de mon mari, et la corruption du système judiciaire.

Les organes de l’ONU doivent prendre une décision et nous sommes en contact actif avec eux. Ils nous ont assuré qu’ils avaient accepté l’appel et que, d’ici le 21 septembre, les questions relatives à cette affaire seraient clarifiées.

Cheikh Talal souffre de problèmes de santé et de mobilité réduite à cause des mauvaises conditions dans lesquelles il est gardé.
Cheikh Talal souffre de problèmes de santé et de mobilité réduite à cause des mauvaises conditions dans lesquelles il est gardé. (Photo Fournie)

Quelles sont vos attentes concernant la prise en charge du procès par le CDH ?

Depuis le début de nos correspondances, le CDH est convaincu que le procès et les documents que j’ai fournis prouvent la violation des droits de l’Homme par le Qatar dans différents domaines. Ces derniers comprennent les violations de la charte des « Principes fondamentaux relatifs au traitement des détenus »: la torture de Cheikh Talal Al-Thani, l’interdiction de contacter son avocat, sa détention sans raison valable, ainsi que la violation des droits de l’enfant (en empêchant les enfants de Cheikh Talal d’entrer en contact avec leur père) et la violation des droits de la femme en m’empêchant d’entrer en contact avec lui.

Au début, nous nous sommes adressés au gouvernement qatari de façon courtoise lorsque nous avons demandé que Cheikh Talal soit libéré, puisque les documents prouvent qu’il a été arrêté injustement. Nous avons communiqué avec les prisons qataries afin de découvrir les raisons de sa détention. Mais nous n’avons reçu aucune réponse de la part des autorités.

Après avoir intensifié la pression sur les autorités qataries, ces dernières ont relâché Cheikh Talal, avant de l’arrêter une semaine plus tard dans l'attente d'un gel ou d'une renonciation de ma part aux procès et appels. La brève libération était une sorte de « ruse » de la part des autorités qataries.

Quant à mes attentes concernant le CDH, je pense qu’ils ont certainement divers mécanismes adéquats, et à ce stade le procès a pris de l’importance au niveau de l’ONU. Il est possible de le gagner car c’est une question humanitaire, et non politique, ayant de multiples dimensions — droits des enfants, des femmes, droits des prisonniers et torture en prison — qui dénoncent la violation par le Qatar des traités relatifs aux droits de l’Homme en général.

Aujourd’hui, le Qatar viole ces traités. Nos enfants n’ont pas le droit de communiquer avec leur père, et il m’a été interdit de contacter l’avocat qui défend mon mari depuis que nous avons interjeté appel auprès de l’ONU. J’ai dit au CDH que le Qatar ne respectant même pas ses propres lois, nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu’il respecte les lois internationales.

 

Lettre du Département des réformes et des institutions pénales du ministère de l’Intérieur du Qatar indiquant que « le Qatari Talal ben Abdelaziz Ahmed al-Thani » a été condamné à plus de vingt-deux ans de prison. (Fournie)
Lettre du Département des réformes et des institutions pénales du ministère de l’Intérieur du Qatar indiquant que « le Qatari Talal ben Abdelaziz Ahmed al-Thani » a été condamné à plus de vingt-deux ans de prison. (Photo Fournie)

Pourquoi Cheikh Talal a-t-il été libéré durant une courte période puis de nouveau emprisonné ?

C’est ainsi que le Qatar se comporte: on ne peut pas lui faire confiance. Nous ne savons ni pourquoi il est retourné en prison après avoir été relâché, ni où ils l’ont emmené après avoir assiégé la maison où il était détenu. On ne peut jamais être à l'abri de ce genre de comportement officiel de la part du Qatar.

Il a été libéré et assigné à résidence, et quand ils ont décidé qu’il retournerait en prison, ils ont assiégé la maison durant huit heures. Ils surveillaient déjà la maison, alors à quoi bon l’assiéger aussi longtemps ? La maltraitance psychologique et l'intimidation que subit Cheikh Talal depuis son arrestation ne sont-ils pas suffisants ? Attendent-ils que je renonce à mon mari et aux droits de mes enfants ? Je n’abandonnerai pas, car ils n’ont pas respecté le droit le plus fondamental du détenu: lui permettre de communiquer avec son avocat. Comment puis-je même accepter de leur adresser la parole ?

Les autorités qataries vous ont-elles demandé d’abandonner votre campagne et vos appels aux organisations internationales ?

Cela se fait par le biais de messages envoyés aux membres de la famille de Cheikh Talal ou à moi directement afin que nous cessions nos revendications. Mais à quoi sert le silence ? D’autant que la question ne se limite pas à sa condition. Quatre enfants sont affectés par cette affaire et ne connaissent leur père qu'à travers des photos.

Combien Cheikh Talal a-t-il d’enfants ?

Quatre enfants: Alanoud, Aljawharah, Abdallah et Ahmed. Ils souffrent du fait de leur déplacement hors de leur pays et du fait d’être loin de leur père. Ahmed est né alors que Cheikh Talal était en prison. De plus, ses enfants souffrent aussi d’être privés de leurs droits et de voir leur père privé des siens.

Toute cette souffrance a été causée par Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, l’ancien émir du Qatar. Tant que cette personne est à Doha, Cheikh Talal est en danger, c’est ce que j’ai précisé au CDH. Il est possible que je gagne le procès à l’ONU et que le Qatar soit inculpé. Cependant, tant que Cheikh Hamad est au Qatar, je ne m’attends pas à ce que Cheikh Talal soit libéré.

Combien de fois les enfants de Cheikh Talal ont-ils pu lui rendre visite ?

Sa fille Alanoud est la seule qui ait vu son père deux fois en sept ans. Ses autres enfants ne connaissent leur père qu’à travers les photos.

 

Ahmed, fils de Cheikh Talal, a développé une allergie en raison du manque de climatisation dans son logement. (Fournie)
Ahmed, fils de Cheikh Talal, a développé une allergie en raison du manque de climatisation dans son logement. (Photo Fournie)

Le procès contre Cheikh Talal est de nature financière… Cette allégation est-elle vraie ? Quelle est la véritable raison de sa détention ?

Le Qatar a intenté une action en justice contre Cheikh Talal à cause de dettes résultant de chèques de sécurité liés à ses propres sociétés. Le procès comprenait 1 600 documents uniquement en rapport à l’affaire financière.

L’ONU se demandait pourquoi Cheikh Talal serait emprisonné pour un problème financier. Je leur ai répondu qu’il n’était ni un tueur, ni un violeur, qu’il n’avait commis aucun crime méritant une peine de vingt-deux ans. Il mourra sans avoir eu la chance de revoir ses enfants.

Par conséquent, le procès n’est pas de nature financière. Peut-être y a-t-il une rancune contre Cheikh Talal, car, avant son emprisonnement, il avait revendiqué ses droits et son héritage. Le droit qatari et le droit international ne disent pas qu'une personne endettée doit être mise en prison pendant vingt-deux ans. Pire encore, il a été incarcéré sans avoir le droit de contacter un avocat.

Le juge m’a même demandé si j’avais assez d’argent pour rembourser la dette. Je lui ai alors présenté un titre de propriété foncière appartenant à Cheikh Talal et je lui ai expliqué que la valeur de ce terrain pouvait rembourser la dette, et même plus… Le juge a alors levé son doigt et a dit : « Ce sont les personnes les plus haut placées qui décideront s’il sera libéré ou non. »

Nous savons que ce n’est pas un procès financier que nous pouvons rembourser. Cependant, nous répondons à leurs allégations. L’État a maintenant confisqué les propriétés de Cheikh Talal, et les entreprises de l’État les utilisent sans son autorisation.

J’ai appelé la police à intervenir contre ces dernières, car elles détiennent ses propriétés et privent ses enfants de gains financiers et d’allocations, et s’introduisent dans ses propriétés sans permission et sans paiement  en échange de leur utilisation.

Ont-ils essayé de régler le procès financier avec vous ?

Oui. J’ai intenté quatre procès liés à l’héritage de Cheikh Aziz al-Thani, le père de Cheikh Talal, qui est décédé loin du Qatar. Ces procès prouvent que Cheikh Abdel Aziz laissait un héritage important et de nombreuses propriétés, et que la part de Cheikh Talal était substantielle.

J’ai demandé au juge de prendre toutes les fermes et de relâcher Cheikh Talal. J’ai même déclaré durant notre dernière conversation: « Prenez tout, et si Cheikh Hamad veut les fermes, qu’il les prenne, s’il veut tout prendre, qu’il le fasse. Mais vous n’avez pas le droit de priver mon époux d’une vie normale, d’empêcher ses enfants de le voir, de les torturer et de les déplacer. »

Depuis quand Cheikh Talal est-il en prison ?

Depuis 2013, à la fin du règne de Cheikh Hamad, avant qu’il n’abdique en faveur de son fils, Cheikh Tamim. De plus, le verdict contre Cheikh Talal et son emprisonnement ont également eu lieu durant le règne de Cheikh Hamad. Il a été emprisonné à cause d’un chèque qui n’était pas valide. Un juge égyptien, Mohammed El-Minshawi, avait ordonné que Cheikh Talal soit libéré, mais sa décision n’a pas été appliquée. Je ne sais pas si ce juge est toujours au Qatar.

 

La demande faite par Cheikh Hassan ben Khalid Al-Thani pour fournir de l’eau et de l’électricité à l’une des propriétés enregistrées pour abriter les enfants de Cheikh Talal Al-Thani et leur mère à Al-Wakrah. (Fournie)
La demande faite par Cheikh Hassan ben Khalid Al-Thani pour fournir de l’eau et de l’électricité à l’une des propriétés enregistrées pour abriter les enfants de Cheikh Talal Al-Thani et leur mère à Al-Wakrah. (Photo Fournie)

Comment se porte Cheikh Talal ?

Son état est mauvais, psychologiquement et physiquement. J’ai pu le prendre en photo avant qu’il ne retourne en prison. Il semblait avoir perdu beaucoup de poids. Je n’aurais pas voulu que cette photo soit publiée si ce n’était pour prouver son mauvais état de santé.

Il souffre de diabète à un moment où le Qatar connaît un nombre élevé de cas de coronavirus, en particulier dans les prisons. J'ai peur pour sa vie [larmes dans les yeux]. Je lui ai demandé : « T’affament-ils ? » « Oui, ils m’affament », m’a-t-il répondu.

Je n’aurais jamais imaginé que cela puisse se produire au Qatar, mais après avoir vu la photo, je l’ai cru. Je me demande comment les prisonniers sont nourris, surtout un homme qui souffre de diabète et qui a déjà été opéré deux fois en prison, la première fois pour un problème à l’œil et la seconde à la jambe.

Vous attendez-vous à ce que Cheikh Talal soit libéré si le Qatar est accusé de violation des droits de l’Homme dans les procès liés à lui et ses enfants ?

Je m’attends à ce que le Qatar soit inculpé, mais pas à ce que Cheikh Talal sorte de prison. Cependant, je suis convaincue que je peux prouver au monde les violations des droits de l’Homme commises par les autorités qataries. La pression internationale qu’elles ressentent est le résultat de ces violations de droits. Cheikh Talal a été lésé de manière inimaginable.

Avez-vous l’intention de prendre de nouvelles à l’ONU et au CDH ?

Je poursuivrai toute procédure légale qui servira à protéger Cheikh Talal et ses enfants de cette injustice. J'ai l'intention de déposer plainte contre le Qatar devant la justice allemande. C'est très important pour moi, et j'ai commencé à prendre des mesures à cet égard. Cependant, en raison de la pandémie de Covid-19, j'ai dû arrêter. Maintenant que nous sommes de retour à la normale, je vais continuer le procès, d’autant plus que j'ai subi des dommages après qu'ils m'ont poursuivie à Genève. Ils ont même percuté ma voiture ! Je suis actuellement sous la protection de la police allemande car j'ai accusé le Qatar et ses médias de nombreuses violations.

Avez-vous reçu des menaces explicites de la part du Qatar ?

J’ai reçu des menaces lorsque j’étais au Club suisse de la Presse à Genève. Ils m’attendaient à l’extérieur et ont envoyé des gens pour me menacer et m’accuser d’espionnage. La dernière menace que j’ai reçue date de la semaine dernière, quand ils ont sorti Cheikh Talal de prison.

Ils m’ont prévenue que si je ne restais pas silencieuse, ils le remettraient en prison, et c’est ce qui s’est passé. J’ai vraiment peur de ces menaces. Vous ne pouvez pas imaginer mon état psychologique lorsque j’ai décidé de continuer à défendre les droits de mon mari et de mes enfants. Je craignais que mon mari ne soit éliminé. J’en aurais été la cause…

Quel message voulez-vous faire passer aux organisations internationales des droits de l’Homme via Arab News ?

Je voudrais leur demander de prendre le procès au sérieux et de se souvenir que le Qatar n’est pas au-dessus des lois. Si le Qatar respectait les droits internationaux de l’Homme, il aurait respecté la charte des droits des détenus. Si le Qatar prétend qu’il respecte les droits de l’Homme, alors il doit respecter les droits des enfants et permettre à ceux de Cheikh Talal d’être en contact avec lui, au moins par téléphone, deux ou trois fois par semaine. Je demande de même aux organisations internationales d’intervenir et de mobiliser leurs mécanismes.

Le Qatar n’est pas au-dessus des lois, et c’est le bon moment pour se mobiliser afin de restaurer les droits du prisonnier, de l'enfant et de la femme. J'espère que des pressions seront exercées sur le Qatar afin que Cheikh Talal soit libéré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le nombre de prix remportés par Arab News s’élève à cent vingt-cinq, avec trois nouvelles récompenses au concours Newspaper Design

Les reconnaissances passées englobent une gamme de projets spéciaux, notamment la couverture du « Règne animal saoudien », le « Guide étape par étape du Hajj 2023 » et l'édition spéciale de la « Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 ». (Photo, AN)
Les reconnaissances passées englobent une gamme de projets spéciaux, notamment la couverture du « Règne animal saoudien », le « Guide étape par étape du Hajj 2023 » et l'édition spéciale de la « Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 ». (Photo, AN)
Les reconnaissances passées englobent une gamme de projets spéciaux, notamment la couverture du « Règne animal saoudien », le « Guide étape par étape du Hajj 2023 » et l'édition spéciale de la « Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 ». (Photo, AN)
Les reconnaissances passées englobent une gamme de projets spéciaux, notamment la couverture du « Règne animal saoudien », le « Guide étape par étape du Hajj 2023 » et l'édition spéciale de la « Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 ». (Photo, AN)
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  • Présidé par Mario Garcia, le jury de cette année a félicité Arab News pour son innovation et ses prouesses en matière de narration visuelle
  • Ces distinctions témoignent de l’évolution éditoriale d’Arab News sous la direction de son rédacteur en chef, Faisal J. Abbas, qui a mené sa relance en 2018

LONDRES: Arab News, le premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite, a remporté trois prix d’excellence lors du 6e concours Newspaper Design, ce qui porte le nombre total de récompenses à cent vingt-cinq depuis sa relance, en 2018.

The Kingdom's Bride and Joy La Mariée et la Joie du Royaume»), qui était une édition papier spéciale consacrée au mariage royal jordanien, a remporté le prix de la meilleure page, et Riyadh: A city steeped in history Riyad: une ville chargée d’histoire») celui de la meilleure double page. Accession to the British ThroneL’accession au trône britannique») a obtenu le prix de la meilleure infographie pour la couverture spéciale qu’Arab News a réservée au couronnement du roi Charles III, l’année dernière.

Créé en 2009, Newspaper Design est le premier site Internet d’Asie consacré à la conception de journaux. Il récompense les contributions exceptionnelles à la conception de journaux, tant dans les médias imprimés qu’en ligne.

Présidé par Mario Garcia, un concepteur de médias américano-cubain de renommée mondiale, le jury de cette année a félicité Arab News pour son innovation et ses prouesses en matière de narration visuelle.

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La page The Kingdom's Bride and Joy, qui commémore l’union historique entre le prince héritier Hussein de Jordanie et la Saoudienne Rajwa al-Saif, a été saluée pour son illustration cinématographique, qui soulignait l’importance de l’événement. «Cette page commémore un événement historique. Elle en saisit l’ampleur et la signification grâce à une illustration soignée qui ressemble davantage à une affiche de film remarquablement conçue qu’à une simple première page de journal», ont estimé les juges.

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De même, la page consacrée à la fête nationale de l’Arabie saoudite et à la campagne d’Arab News sur l’Expo 2030 a été saluée pour son mélange innovant de photographies de paysages et d’illustrations. Ce document raconte de manière lumineuse l'histoire de la ville de Riyad.

La couverture par Arab News de l’accession au trône du roi Charles III en mai dernier a été récompensée pour ses infographies élégantes et festives. En décembre, la page a également été récompensée dans la catégorie «Suppléments» pour les occasions spéciales des European Newspaper Awards.

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Ces distinctions témoignent de l’évolution éditoriale d’Arab News sous la direction de son rédacteur en chef, Faisal J. Abbas, qui a mené sa relance en 2018.

Sous la direction d’Omar Nashashibi, chef du département de conception, Arab News continue de recevoir des éloges et a récemment reçu plusieurs prix lors de la 59e édition de la prestigieuse Society of Publications Designers, notamment pour sa première page Onions' tears and inflation fears et pour sa conception personnalisée de l’enquête spéciale The Kingdom vs Captagon («Le Royaume contre le Captagon»).

Les récompenses obtenues par le passé englobent toute une série de projets spéciaux, notamment plusieurs prix internationaux pour la couverture du «Royaume animal saoudien», pour le «Guide du Hajj 2023, étape par étape» et pour l'édition spéciale de la «Coupe du monde de football 2022 au Qatar».

Pour plus d’informations sur Arab News et ses projets primés, consultez le lien suivant: https://www.arabnews.com/greatesthits

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi et le prince héritier saoudiens présentent leurs condoléances au président des EAU à la suite du décès d’un haut responsable

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  • Le roi Salmane a fait part de ses «plus profondes et sincères condoléances» après le décès du cheikh Tahnoun ben Mohammed al-Nahyane
  • Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a lui aussi exprimé ses «condoléances les plus chaleureuses et les plus sincères»

RIYAD: Le roi Salmane et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, ont présenté jeudi leurs condoléances au président des Émirats arabes unis (EAU) après le décès d’un haut responsable et membre de la famille royale, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans un télégramme adressé au cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, le roi Salmane a fait part de ses «plus profondes et sincères condoléances» après le décès du cheikh Tahnoun ben Mohammed al-Nahyane, représentant de l’émir d’Abu Dhabi à Al-Aïn, le 1er mai 2024.

Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a lui aussi exprimé ses «condoléances les plus chaleureuses et les plus sincères» dans un télégramme séparé adressé au président émirati, selon la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le coût de la reconstruction estimé entre 30 et 40 milliards de dollars, selon l'ONU

Près de sept mois de bombardements israéliens ont causé des milliards de dollars de dégâts, réduisant en tas de nombreux immeubles en béton de grande hauteur de la bande surpeuplée. (AFP)
Près de sept mois de bombardements israéliens ont causé des milliards de dollars de dégâts, réduisant en tas de nombreux immeubles en béton de grande hauteur de la bande surpeuplée. (AFP)
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  • Les estimations du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour tout reconstruire dans la bande de Gaza dépassent les 30 milliards de dollars, pouvant aller jusqu'à 40 milliards de dollars
  • Si la reconstruction de Gaza devait être menée selon le processus traditionnel, cela pourrait prendre des décennies, et le peuple palestinien n'a pas le luxe de patienter si longtemps

AMMAN: L'ONU a estimé jeudi entre 30 et 40 milliards de dollars le coût de la reconstruction de la bande de Gaza, ravagée depuis bientôt sept mois par une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas palestinien, à cause de l'ampleur sans précédent des destructions.

"Les estimations du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour tout reconstruire dans la bande de Gaza dépassent les 30 milliards de dollars, pouvant aller jusqu'à 40 milliards de dollars", a déclaré Abdallah al-Dardari, directeur du bureau régional pour les Etats arabes du PNUD, lors d'une conférence de presse à Amman.

"L'ampleur de la destruction est énorme et sans précédent (...) C'est une mission à laquelle la communauté internationale n'a pas été confrontée depuis la Seconde Guerre mondiale", a encore dit M. Dardari, également sous-secrétaire général de l'ONU.

Il a indiqué que "des discussions ont eu lieu concernant le financement (de la reconstruction) avec des pays arabes", faisant état de "signaux extrêmement positifs", sans donner plus de détails.

Il a ajouté que si la reconstruction de Gaza devait être menée selon le processus traditionnel, "cela pourrait prendre des décennies, et le peuple palestinien n'a pas le luxe de patienter" si longtemps.

"Il est donc important que nous agissions rapidement pour reloger les gens dans des logements décents et rétablir leur vie normale sur les plans économique, social, sanitaire et éducatif. C'est notre priorité absolue, et cela doit être réalisé dans les trois premières années suivant la cessation des hostilités."

En outre, il a estimé à "37 millions de tonnes" le total des décombres accumulés à la suite des bombardements et des explosions. "Nous parlons d'un chiffre colossal, et ce chiffre augmente tous les jours. Les dernières données indiquent qu'il approche déjà les 40 millions de tonnes".

Chute du PIB

Le responsable de l'ONU a d'autre part précisé que "72% de tous les bâtiments résidentiels avaient été entièrement ou partiellement détruits".

Aussi, "le développement humain à Gaza, dans tous ses aspects, notamment la santé, l'éducation, l'économie et les infrastructures, a reculé de 40 ans. Quarante années d'efforts et d'investissements sont parties en fumée".

"La reconstruction doit être minutieusement planifiée, efficace et d'une manière extrêmement flexible, car nous ignorons comment la guerre prendra fin" et quel type de gouvernance sera établi dans la bande de Gaza, a-t-il encore dit.

M. Dardari a souligné l'importance d'une préparation en amont pour pouvoir agir dès la fin des hostilités. "Nous devons être prêts pour fournir des logements temporaires décents, déblayer les décombres et nous occuper des milliers de cadavres qui se trouvent sous ces décombres".

Le PNUD estime dans un rapport publié jeudi que la guerre devrait entraîner en 2024 une perte de 26,9% du PIB pour l'ensemble des Territoires palestiniens, par rapport aux projections initiales du bureau palestinien des statistiques.

Avant le début de la guerre le 7 octobre, la croissance palestinienne était prévue à 3,5% en 2023, mais l'année s'était achevée sur une récession de 5,5% - une différence presque totalement due à l'effondrement de l'économie gazaouie, qui a reculé de plus 90% sur les trois derniers mois de l'année.

La Cisjordanie occupée est également concernée, son économie chutant de 18,8% sur le dernier trimestre 2023 par rapport à la même période un an plus tôt.

"La guerre dévastatrice à Gaza entraînera un coût économique et social pour les futures générations qui entraveront la reprise post-guerre et le développement dans l'ensemble des territoires palestiniens occupés", a ajouté le rapport.

L'espérance de vie dans l'ensemble des territoires palestiniens a chuté de quatre ans et pourrait même perdre sept années si la guerre dure trois mois de plus.