Algérie: le journaliste emprisonné Khaled Drareni va être fixé sur son sort

Des manifestants algériens portant le journaliste Khaled Drareni sur leurs épaules, le 6 mars 2020 après que le journaliste a été brièvement détenu par les forces de sécurité à Alger. (Ryad Kramdi / AFP)
Des manifestants algériens portant le journaliste Khaled Drareni sur leurs épaules, le 6 mars 2020 après que le journaliste a été brièvement détenu par les forces de sécurité à Alger. (Ryad Kramdi / AFP)
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Publié le Lundi 10 août 2020

Algérie: le journaliste emprisonné Khaled Drareni va être fixé sur son sort

  • La justice algérienne a multiplié les poursuites judiciaires et les condamnations de militants du "Hirak", d'opposants politiques, de journalistes et de blogueurs
  • Khaled Drareni a pour sa part a assuré n'avoir fait que son "travail en tant que journaliste indépendant" et avoir exercé "son droit à informer

ALGER : En détention provisoire depuis fin mars, le journaliste algérien Khaled Drareni va être fixé sur son sort lundi quand sera annoncé le verdict de son procès pour "atteinte à l'unité nationale".

Il s'agit d'un test pour la liberté d'information et d'expression en Algérie, selon les associations de défense des droits de la presse et de la protection des journalistes.

Le verdict devrait être rendu dans le courant de la matinée par le tribunal de Sidi M'hamed à Alger.

Le 3 août, le procureur a requis quatre années de prison ferme contre le directeur du site d'information en ligne Casbah Tribune, qui est aussi correspondant en Algérie pour la chaîne de télévision française Tv5 Monde et pour l'ONG Reporters sans frontières (RSF).

Âgé de 40 ans, Khaled Drareni est accusé "d'incitation à attroupement non armé" et "d'atteinte à l'unité nationale" après avoir couvert le 7 mars à Alger une manifestation du "Hirak", le soulèvement populaire qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an jusqu'à sa suspension il y a quelques mois en raison de la pandémie de Covid-19.

Incarcéré depuis le 29 mars au centre pénitentiaire de Kolea, près d'Alger, il a été jugé en compagnie de deux figures du "Hirak", Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche.

Sous le coup des mêmes chefs d'accusation, ces deux derniers ont bénéficié le 2 juillet d'une remise en liberté provisoire, alors que M. Drareni a été maintenu en prison.

Lors de l'audience par visioconférence, au cours de laquelle il est apparu amaigri, Khaled Drareni a rejeté les accusations.

Il a assuré n'avoir fait que son "travail en tant que journaliste indépendant" et avoir exercé "son droit à informer".

Au cours du procès, il lui a été reproché d'avoir critiqué sur Facebook le système politique et d'avoir publié le communiqué d'une coalition de partis politiques en faveur d'une grève générale, selon RSF.

"Dérive autoritaire" 

Les appels à libérer le journaliste se sont multipliés ces dernières semaines.

"Les autorités algériennes doivent relâcher immédiatement et sans condition Khaled Drareni, d'autant qu'il n'existe aucune preuve qu'il ait fait autre chose que son métier de journaliste", a plaidé dans un communiqué le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ONG basée aux Etats-Unis.

Pour RSF, qui mène une campagne internationale en sa faveur, "une condamnation à une peine de prison serait la preuve d'une dérive autoritaire du pouvoir algérien".

"Elle confirmerait que le pouvoir algérien a tourné le dos aux idéaux de l'indépendance du pays", estime RSF.

Le verdict sera "un test majeur pour le pouvoir politico-judiciaire actuel", selon le quotidien francophone El Watan.

"Soit il manifeste une volonté franche d'ouvrir une nouvelle ère d'apaisement politique, soit il reste figé dans le mauvais statu quo actuel, dont la principale marque est l'atteinte à la liberté d'expression", estimait le journal dans un récent éditorial. 

La justice algérienne a multiplié les poursuites judiciaires et les condamnations de militants du "Hirak", d'opposants politiques, de journalistes et de blogueurs.

Certains journalistes ont été accusés de semer la discorde, de menacer l'intérêt national et d'être à la solde de "parties étrangères".

Plusieurs sont en prison et des procès sont en cours. 

Abdelkrim Zeghileche, militant du "Hirak" et directeur d'une radio algérienne diffusée sur Internet, Radio-Sarbacane, a été à nouveau incarcéré le 24 juin à Constantine (nord-est).

Un autre journaliste proche du "Hirak", Ali Djamel Toubal, correspondant du groupe de médias privé Ennahar, a lui été condamné le 14 juillet à 15 mois de prison ferme par la cour d'appel de Mascara (nord-ouest) pour avoir notamment diffusé des images montrant des policiers malmener des manifestants antirégime.

Egalement derrière les barreaux, Belkacem Djir, journaliste de la chaîne d'information privée Echourouk News, a écopé le 28 juin d'une peine de trois ans de prison dans une affaire de droit commun liée à son travail d'investigation.

L'Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF. Elle a perdu cinq places par rapport à 2019 (141e) et 27 par rapport à 2015 (119e).


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".