JÉRUSALEM: Des militants palestiniens dans la bande de Gaza ont tiré des roquettes en direction de la région de Jérusalem et du sud d’Israël lundi, mettant à exécution une menace de punir Israël, à la suite des violentes confrontations avec les Palestiniens de Jérusalem.
Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que vingt Palestiniens ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes dans l’enclave, après des tirs de barrage contre Israël. L’armée israélienne n’a émis aucun commentaire immédiat sur ces frappes.
Des sirènes d’alarme ont retenti à Jérusalem, dans les villes voisines et dans les communautés proches de Gaza, quelques minutes après l’expiration d’un ultimatum du Hamas, le groupe islamiste au pouvoir dans l’enclave, exigeant qu’Israël retire ses forces de l’esplanade de la mosquée al-Aqsa et d’un autre point chaud de la ville sainte.
Aucune victime de ces tirs de roquette n’a été signalée sur le moment en Israël, mais les médias locaux ont rapporté qu’une maison située dans les collines de Jérusalem a été endommagée lors de la plus grave reprise des hostilités avec le Hamas depuis des mois.
Le long de la frontière fortifiée entre Gaza et Israël, un missile antichar palestinien tiré depuis le petit territoire côtier a touché un véhicule civil, blessant un Israélien, selon l’armée. Le Hamas et le Jihad islamique, un autre groupe militant, ont revendiqué la responsabilité de ces attaques. Selon les médias israéliens, plus de 30 roquettes ont été tirées en direction du territoire israélien.
«C’est un message que l’ennemi doit bien comprendre», a lancé Abu Ubaida, un porte-parole de la branche armée du Hamas.
Alors qu’Israël célébrait lundi la Journée de Jérusalem, qui marque la conquête de la partie orientale de la ville sainte durant la guerre des Six Jours en 1967, des violences ont éclaté à la mosquée al-Aqsa, troisième site le plus sacré de l’islam.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, plus de 300 Palestiniens ont été blessés dans des heurts avec la police qui a tiré des balles en caoutchouc, des grenades assourdissantes, et des gaz lacrymogènes sur l’esplanade de la mosquée, également vénérée par les juifs sur le site des temples bibliques.
Ces échauffourées, au cours desquelles 21 officiers ont également été blessés selon la police, s’étaient calmées à al-Aqsa lorsque le Hamas a lancé l’ultimatum de 18h (15h GMT).
Les hostilités surviennent à un moment délicat pour le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, alors que ses opposants négocient la formation d’une coalition gouvernementale pour le renverser après les élections non décisives du 23 mars dernier.
Selon certains commentateurs, le défi lancé par le Hamas à Israël s’adresse aux Palestiniens, dont les élections ont été reportées par le président Mahmoud Abbas. Le groupe veut désormais démontrer qu’il est en mesure de tenir Israël pour responsable des événements de Jérusalem.
Les affrontements récents dans la ville sainte ont suscité l’inquiétude de la communauté internationale, faisant craindre un conflit plus large. La Maison-Blanche a appelé Israël à assurer le calme pendant la Journée de Jérusalem.
Le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, a également constitué un point de ralliement des manifestations palestiniennes pendant le mois sacré musulman du ramadan.
Plusieurs familles palestiniennes risquent d’être expulsées, sur ordre d’un tribunal israélien, de maisons revendiquées par des colons juifs, dans le cadre d’une affaire judiciaire qui dure depuis de nombreuses années.
Afin d’atténuer les tensions, la police israélienne a changé l’itinéraire de la marche traditionnelle de la Journée de Jérusalem, au cours de laquelle des milliers de jeunes juifs portant le drapeau israélien défilent dans la vieille ville. Ils sont entrés par la Porte de Jaffa, contournant la Porte de Damas, à l’extérieur du quartier musulman, où les tensions se multiplient depuis plusieurs semaines.
La police a rapidement mis les marcheurs à l’abri à la Porte de Jaffa, après le déclenchement des sirènes.
Israël considère l’ensemble de Jérusalem comme sa capitale, y compris la partie orientale, qu’il a annexée après la guerre de 1967, une décision qui n’est pas reconnue internationalement. Les Palestiniens veulent que Jérusalem-Est devienne la capitale d’un État qu’ils souhaitent créer à Gaza et en Cisjordanie occupée par Israël.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com