Royaume-Uni: Remaniement au sein du Labour après une déroute électorale

Pour Keir Starmer, ces bonnes performances «nous donnent de l'optimisme et de l'inspiration pour l'avenir». (Photo, AFP)
Pour Keir Starmer, ces bonnes performances «nous donnent de l'optimisme et de l'inspiration pour l'avenir». (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 10 mai 2021

Royaume-Uni: Remaniement au sein du Labour après une déroute électorale

  • Le Labour a peu brillé à ces élections locales en particulier en Angleterre et le Parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson lui a même pris son bastion d'Hartlepool
  • «Amèrement déçu», Keir Starmer avait promis qu'il ferait «tout ce qui est possible» pour regagner la confiance des classes populaires

LONDRES: Keir Starmer, le chef du Labour, principal parti d'opposition au Royaume-Uni, a annoncé dimanche un remaniement de son «cabinet fantôme», tentant de redonner un nouveau souffle au parti après des résultats décevants aux élections locales de jeudi.

Le Labour a peu brillé à ces élections locales en particulier en Angleterre et le Parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson lui a même pris son bastion d'Hartlepool (nord-est), qui avait toujours voté travailliste depuis les années 1970.

«Amèrement déçu», Keir Starmer avait promis qu'il ferait «tout ce qui est possible» pour regagner la confiance des classes populaires.

Il a annoncé dimanche soir remanier l'équipe de son «cabinet fantôme», évinçant de ses fonctions Anneliese Dodds, députée d'Oxford Est qui était en charge de l'Economie et des Finances. Elle est remplacée par l'ancienne économiste Rachel Reeves, députée de Leeds West (nord de l'Angleterre).

Le responsable de la discipline au sein du parti, Nick Brown, est remplacé par Alan Campbell.

«Le Parti travailliste doit être le parti qui embrasse la demande de changement dans tout notre pays.», a expliqué Keir Starmer dans un communiqué. «Cela exigera d'avoir des idées audacieuses et de se concentrer constamment sur les priorités du peuple britannique». «Tout comme la pandémie a changé ce qui est possible et ce qui est nécessaire, les travaillistes doivent également changer», a-t-il ajouté.

Soucieux «d'apprendre» des échecs essuyés par le parti dans certaines circonscriptions, M. Starmer a déclaré dans un communiqué avoir «hâte de travailler avec notre nouvelle équipe pour relever ce défi, apporter ce changement et bâtir le programme ambitieux qui donnera naissance au prochain gouvernement travailliste.»

Angela Rayner, limogée samedi en tant que présidente du parti et coordinatrice des élections retrouve finalement un poste important au sein de ce cabinet fantôme où elle est chargée de la coordination. Son limogeage, première mesure annoncée après la défaite du Labour aux élections partielles de Hartlepool avait soulevé des critiques au sein de l'aile gauche du parti.

«Injuste»

La députée travailliste Diane Abbott avait jugé cette décision «injuste» dimanche, lors d'une interview à SkyNews.

Une autre figure du Labour, situé comme Mme Abbott à la gauche du parti, John McDonnell, s'en est pris au centriste Starmer, estimant qu'il avait fait une «énorme erreur».

«Le chef du parti a déclaré vendredi qu'il assumait la responsabilité du résultat des élections à Hartlepool puis il prend Angela Rayner comme bouc émissaire, je pense que beaucoup d'entre nous trouvent que c'est injuste», a dit M. McDonnell à la BBC.

Outre ce remaniement, Keir Starmer a embauché comme directrice de stratégie l'ancienne responsable des sondages de l'ex Premier ministre Gordon Brown, Deborah Mattinson. 

Mme Mattinson a écrit un livre expliquant les raisons pour lesquelles les travaillistes ont perdu aux élections législatives de 2019 le «mur rouge» travailliste, ces régions du Nord de l'Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit.

Lors du «Super jeudi» d'élections, les conservateurs ont progressé en Angleterre, gagnant plus de 200 conseillers supplémentaires.

En plus de la défaite cinglante d'Hartlepool, le Labour a perdu, au profit des conservateurs, le contrôle du conseil de Durham (nord-est), pour la première fois depuis 1925.

Le parti a toutefois conservé plusieurs fiefs importants, notamment à Londres où Sadiq Khan, a été réélu face au conservateur Shaun Bailey ou encore à Manchester, Liverpool (nord) et Bristol (ouest).

Le Labour peut aussi se targuer de très bons résultats au Pays de Galles où le parti travailliste gallois obtient 30 des 60 sièges du parlement local, contre 16 pour les conservateurs, ce qui lui permet de se maintenir au pouvoir. 

Pour Keir Starmer, ces bonnes performances «nous donnent de l'optimisme et de l'inspiration pour l'avenir».


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
Short Url
  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.