KHARTOUM: Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, à la tête de l'Union africaine, a discuté samedi à Khartoum avec les dirigeants soudanais du mégabarrage controversé construit par l'Ethiopie sur le Nil.
Le Grand barrage de la Renaissance (GERD), construit dans le nord-ouest de l'Ethiopie, est une source de tensions entre Addis Abeba, Khartoum et Le Caire depuis la pose de la première pierre en 2011.
Le Soudan et surtout l'Egypte en aval du fleuve voient ce barrage comme une menace pour leurs ressources en eau et cherchent à faire pression sur l'Ethiopie pour arriver à un accord légalement contraignant sur le remplissage et la gestion de l'installation.
En avril, Kinshasa a accueilli le dernier cycle de négociations entre les trois pays qui n'ont pas abouti.
A Khartoum, M. Tshisekedi a rencontré le président du Conseil souverain en charge de la transition politique, Abdel Fattah al-Burhane, le Premier ministre Abdallah Hamdok et la cheffe de la diplomatie, Mariam al-Mahdi, a indiqué l'agence officielle Suna.
Les discussions ont principalement porté sur «les différends concernant le barrage de la Renaissance» entre les trois pays, selon Suna.
Mme Mahdi a réaffirmé que le Soudan rejetait «fermement toute action unilatérale» de la part de l'Ethiopie, qui a prévu de poursuivre le remplissage de son barrage en juillet 2021, quoi qu'il arrive.
Addis Abeba affirme que ce barrage est vital pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d'habitants. En 2020, il avait annoncé avoir atteint son premier objectif annuel de remplissage.
L'émissaire américain pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman, également en visite à Khartoum, a abordé cette question avec les dirigeants soudanais, de même que les tensions frontalières entre le Soudan et l'Ethiopie.
Khartoum et Addis Abeba se disputent le territoire frontalier d'Al-Fashaga connu pour ses terres fertiles, où des milliers de cultivateurs éthiopiens se sont installés alors qu'il est revendiqué par Khartoum.
Les deux pays s'accusent mutuellement de violences et de violations territoriales.