DUBAÏ : En décidant le 13 août de normaliser ses relations avec Israël, les Émirats arabes unis ont ouvert la voie à une étroite coopération avec l'État hébreu.
Riche en pétrole et avec l'économie la plus diversifiée des pays arabes du Golfe, les Émirats sont tournés vers l'innovation, tout comme Israël.
Voici cinq domaines possibles de coopération bilatérale :
Recherches dans le domaine de la santé
Avant même l'annonce de la normalisation des relations, des compagnies israéliennes de premier plan ont annoncé un accord avec les Émirats arabes unis dans la recherche pour contenir la pandémie de Covid-19.
Israël Aerospace Industries (IAI) et Rafael Advanced Defense Systems, deux entreprises publiques israéliennes, avaient signé le 3 juillet un protocole d'entente avec la firme de technologie privée Group 42, basée à Abou Dhabi, lors d’une cérémonie par vidéo-conférence.
L'accord prévoit une collaboration à la mise au point d'un test de dépistage non-invasif et "en quelques minutes" pour le nouveau coronavirus.
Le 16 août à Abou Dhabi, la société émiratie APEX National Investment a annoncé la signature d'un accord commercial avec l'israélien TeraGroup pour développer la recherche sur le nouveau coronavirus en vue de produire un test de dépistage rapide.
"Il semble que la priorité immédiate va à la coopération en matière de recherche pour combattre le Covid-19", a déclaré à l'AFP Kristian Ulrichsen, du Baker Institute de l'Université Rice aux États-Unis.
La coopération sur une question aussi urgente peut rendre la normalisation "populaire" dans les deux pays, a-t-il souligné.
Technologie et startup
Selon le ministère israélien de l'Économie, le secteur des technologies avancées assure plus de 40% des exportations d'Israël, pays qui se fait appeler "startup nation".
Les Émirats arabes unis accueillent pour leur part 35% des startups du Moyen-Orient et Dubaï est l'une des premières villes au monde à attirer ces entreprises.
La fédération des Émirats, qui investit dans des projets innovants comme le transport autonome, le projet de train à très grande vitesse (Hyperloop) ou encore les taxis volants et les drones, ambitionne de devenir un pôle technologique.
Techniques agronomiques
Pour la seule année 2016, Israël a exporté pour 9,1 milliards de dollars d'équipements agronomiques avancés, selon des chiffres du ministère israélien de l'Agriculture.
Les Émirats arabes unis se sont pour leur part engagés dans une sorte de "révolution agricole" au milieu de désert, pour réduire leur forte dépendance alimentaire.
Ce domaine est très demandeur de haute technologie pour trouver notamment des solutions au manque de ressources en eau et aux fortes chaleurs du milieu désertique.
Dessalement
Israël est un pays leader dans ce domaine avec des entreprises de renommée mondiale comme IDE Technologies, qui a construit 400 usines de dessalement dans 40 pays.
Les Émirats arabes unis recourent massivement à cette méthode pour répondre aux besoins grandissants en eau.
Selon des médias locaux, la fédération compte plus de 260 stations de dessalement.
"Il y a des opportunités dans les technologies médicales et agricoles et des possibilités de coordination dans les startups et la politique d'innovation", a relevé M. Ulrichsen.
Ces collaborations "pourraient plus tard faciliter l'élargissement du champ de coopération sur les plans politique et diplomatique", a-t-il ajouté.
Sécurité
Yossi Cohen, chef du Mossad, le service de renseignement israélien, a été le premier responsable israélien à se rendre à Abou Dhabi depuis l'annonce de la normalisation des relations.
La discussion, mercredi, avec le conseiller émirati à la sécurité nationale, cheikh Tahnoun ben Zayed, a porté sur la sécurité, selon les médias des Émirats.
Selon un rapport de l'ONG britannique Privacy International publié en 2016, Israël comptait à cette époque 27 sociétés spécialisées dans la sécurité et la surveillance, soit 3,3 pour un million d'habitants contre 0,4% pour les États-Unis et 1,6 le Royaume-Uni.
Les logiciels israéliens sont utilisés à large échelle en Amérique Latine, en Asie centrale et en Afrique.
Le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO Group, aurait servi à surveiller des opposants dans de nombreux pays, selon des défenseurs des droits humains.
Les Émirats comptent de nombreuses firmes spécialisées dans la sécurité et l'utilisation des caméras de surveillance y est très répandue.