L'ex-président des Maldives opéré après un attentat, est « dans un état critique »

Des soldats sécurisent un site après qu'un attentat à la bombe ait blessé l'ancien président des Maldives et actuel président du parlement Mohamed Nasheed à Malé le 6 mai 2021 / AFP
Des soldats sécurisent un site après qu'un attentat à la bombe ait blessé l'ancien président des Maldives et actuel président du parlement Mohamed Nasheed à Malé le 6 mai 2021 / AFP
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Publié le Vendredi 07 mai 2021

L'ex-président des Maldives opéré après un attentat, est « dans un état critique »

  • Il a subi trois opérations chirurgicales pour retirer des fragments de bombe dans ses poumons et son foie, selon les autorités
  • Un de ses gardes du corps et un ressortissant britannique ont également été hospitalisés

MALE : L'ex-président des Maldives et actuel chef du Parlement, Mohamed Nasheed, a été opéré vendredi, alors que les autorités ont promis de traduire en justice les auteurs de l'attentat à la bombe qui l'a visé jeudi à Malé, la capitale.

Premier chef d'Etat démocratiquement élu dans l'archipel connu comme une destination touristique de luxe, le responsable de 53 ans a été grièvement blessé jeudi soir par l'explosion d'un engin accroché à une moto au moment où il s'apprêtait à monter dans sa voiture. Il est dans un état critique selon une source médicale.

Il a subi trois opérations chirurgicales pour retirer des fragments de bombe dans ses poumons et son foie, selon les autorités.

Dans une allocution télévisée, le président Ibrahim Mohamed Solih a annoncé qu'une équipe de la police australienne arriverait samedi dans l'archipel pour aider les enquêteurs.

Il a dénoncé une attaque contre la démocratie, et promis que ses auteurs "seraient traduits en justice".

La police a précisé que l'aide de membres de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime avait également été demandée.

Elle a précisé que l'attaque de jeudi était considéré comme "un acte de terrorisme" et a lancé un appel au public pour toute information qui pourrait aider à en identifier les auteurs.

« Nous sommes confiants »

La clinique privée ADK où il a été admis a précisé que M. Nasheed devait subir une nouvelle opération. les médecins ont déconseillé son évacuation à l'étranger tant qu'un éclat de bombe logé dans son foie n'aura pas été retiré.

"Nous sommes confiants quant au fait qu'il va complètement se rétablir", a dit un membre de la famille de l'ancien président, en ajoutant que M. Nasheed était conscient et avait parlé avec les médecins au moment de son admission dans la clinique. 

Un de ses gardes du corps et un ressortissant britannique ont également été hospitalisés.

Les messages de soutien se sont multipliés en provenance d'Inde, du Pakistan ou du Sri Lanka, ainsi que de plusieurs pays occidentaux qui ont souvent soutenu par le passé le combat de M. Nasheed pour la démocratie, mais aussi son engagement pour l'environnement.

L'explosion est survenue peu avant avant l'entrée en vigueur d'un couvre-feu nocturne dans la capitale, dans le cadre des restrictions sanitaires pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.

Les autorités ont indiqué que la bombe artisanale aurait été accrochée à une moto garée dans une allée étroite menant au domicile de M. Nasheed.

"Les attentats lâches comme celui-ci n'ont pas leur place dans notre société", a déclaré dans un tweet le ministre des Affaires étrangères Abdulla Shahid.

Campagne anticorruption

Avec 340.000 habitants, des musulmans sunnites, les Maldives sont connues comme une destination touristique de luxe, mais l'archipel est aussi la proie d'une instabilité politique récurrente.

L'attentat n'a pas été revendiqué. Mais des responsables proches du Parti démocratique des Maldives (PDM) de M. Nasheed ont dit soupçonner des gens opposés à sa campagne anticorruption.

Ce dernier a déclaré son intention de lancer une enquête sur le détournement de 90 millions de dollars de l'Autorité de promotion du tourisme pendant la présidence d'Abdulla Yameen.

"Des islamistes pourraient avoir collaboré avec des éléments politiques menacés par la campagne anticorruption de Nasheed", a déclaré une source au sein du PDM.

Le gouvernement s'est attaqué ces dernières années à l'extrémisme, et les prédicateurs étrangers ne sont pas autorisés aux Maldives. Les attentats sont rares. En 2007, une dizaine de touristes étrangers avaient été blessés par une bombe à Malé.

L'année dernière, le groupe Etat islamique avait revendiqué un attentat, mais rien ne permet d'affirmer que cette organisation est présente dans l'archipel.

Mohamed Nasheed est devenu le premier président démocratiquement élu des Maldives lors du premier scrutin multipartite en 2008.

Il a été renversé par un coup d'Etat en 2012 et condamné à 13 ans de prison en 2015 pour des accusations de terrorisme, un verdict dénoncé par les organisations des droits de l'homme comme politiquement motivé.

Autorisé à sortir de prison pour suivre un traitement médical, Mohamed Nasheed s'est exilé en Grande-Bretagne mais a regagné son pays en 2018.

Il est devenu président du Parlement, deuxième plus haute fonction dans la hiérarchie de l'Etat, après les élections de 2019.


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.