Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo est arrivé à Jérusalem

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo lors d'une réunion avec des membres du Conseil de sécurité de l'ONU  (Mike Segar /AFP)
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo lors d'une réunion avec des membres du Conseil de sécurité de l'ONU (Mike Segar /AFP)
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Publié le Lundi 24 août 2020

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo est arrivé à Jérusalem

  • M. Pompeo doit se rendre, après Israël, aux Emirats arabes unis, à Bahreïn et au Soudan dans le cadre d'une tournée au Moyen-Orient
  • Depuis l'accord avec les Emirats, les spéculations vont bon train sur les autres candidats possibles à la normalisation avec Israël: Bahreïn, Oman, voire le Soudan

JÉRUSALEM : Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo est arrivé lundi matin en Israël pour une tournée de cinq jours au Moyen-Orient au cours de laquelle il doit évoquer la normalisation des relations entre l'Etat hébreu et des pays arabes.

Selon des images transmises par l'ambassade américaine, le chef de la diplomatie américaine portait un masque sanitaire aux couleurs du drapeau américain à sa descente de l'avion qui a atterri lundi matin à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo est à Jérusalem pour des discussions sur l'accord de normalisation annoncé entre Israël et les Emirats arabes unis, voire sa possible extension à d'autres pays arabes, selon des sources diplomatiques.

Il doit se rendre aux Emirats arabes unis, à Bahreïn et au Soudan dans le cadre d'une tournée au Moyen-Orient, ont précisé les mêmes sources dimanche.

A Jérusalem, il s'entretiendra avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, de l'accord de normalisation, parrainé par Washington, entre Israël et les Emirats, premier pays du Golfe à établir des relations officielles avec l'Etat hébreu.

Israël a signé des accords de paix avec l'Egypte (1979) et la Jordanie (1994), deux voisins avec lesquels il avait été en guerre.

A la faveur de la normalisation, Israël et les Emirats ont dit vouloir multiplier les échanges commerciaux, la vente de pétrole émirati à Israël, et de technologie israélienne aux Emirats, en plus de doper le secteur du tourisme avec à la clé des projets de vols directs entre Tel-Aviv et Dubaï et Abou Dhabi.

M. Netanyahu a dit souhaiter que ces vols traversent l'espace aérien de l'Arabie saoudite, ce qui devrait nécessiter des pourparlers. Ryad a exclu tout accord avec Israël avant un règlement de paix entre Israéliens et Palestiniens.

« Changer la trajectoire »

Les Emirats assurent que l'accord conclu avec l'Etat hébreu prévoit de « mettre fin à toute annexion supplémentaire » de secteurs en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Mais M. Netanyahu a dit que l'annexion était simplement « reportée ».

Cette annexion est prévue dans le plan du président américain Donald Trump annoncé en janvier, pour un règlement du conflit israélo-palestinien. Le plan prévoit aussi la coopération entre Israël et des pays arabes hostiles à l'Iran, ennemi juré de l'Etat hébreu.

Après l'annonce le 13 août de l'accord entre Israël et Abou Dhabi, la direction palestinienne a dénoncé un « coup de poignard dans le dos », les Emirats ayant normalisé les liens avec l'Etat hébreu sans paix préalable israélo-palestinienne. Mais la normalisation « permettra de changer la trajectoire de la région d'un passé d'hostilité et de conflits, à un autre d'espoir, de paix et de prospérité », a plaidé l'ambassadeur des Emirats à Washington, Youssef al-Otaïba, dans une lettre en hébreu publiée vendredi en Une du Yediot Aharonot, journal le plus vendu en Israël. Mais il a aussi prévenu que des « difficultés » pourraient pointer à l'horizon mais sans remettre selon lui en cause la normalisation.

Maintien de la supériorité technologique d’Israël dans la région

Un sujet s'impose comme particulièrement sensible pour §Israël : la vente possible d'avions de combat F-35 aux Emirats par les Etats-Unis.

Les Emirats disposent d'une soixantaine de Mirage 2000, un avion de combat polyvalent, mais selon le New York Times l'administration Trump a « accéléré » son offensive pour vendre des F-35 nouvelle génération aux Emirats dans la foulée de son rapprochement avec Israël.

Historiquement, Israël s'est opposé à la vente de F-35 aux autres pays du Moyen-Orient, y compris à la Jordanie et à l'Egypte, car il veut maintenir sa supériorité technologique dans la région. M. Netanyahu a soutenu que l'accord avec les Emirats, conclu sous l'égide des Etats-Unis, n'incluait pas de clause pour la vente de F-35 à ce pays du Golfe.

« Les Emiratis disent qu'il y a eu une promesse, Israël dit que non (...) mais il y a des arrangements qui peuvent être réalisés pour satisfaire Israël », explique à l'AFP Joshua Teitelbaum, spécialiste du Golfe à l'université israélienne Bar-Ilan, en évoquant des accords passés en coulisses pour faciliter la vente de F-15 à l'Arabie saoudite et à l'Etat hébreu.

Depuis l'accord avec les Emirats, les spéculations vont bon train sur les autres candidats possibles à la normalisation avec Israël: Bahreïn, Oman, voire le Soudan ? 

Les Palestiniens, du Fatah laïc de Mahmoud Abbas aux islamistes du Hamas, tentent eux de mobiliser des puissances régionales comme la Turquie et l'Arabie saoudite, voire l'Iran et le Qatar, pour faire obstacle à la normalisation.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".