Afghanistan: un journaliste tué après des menaces des talibans envers la presse

Des proches portent un cercueil avec le corps du journaliste Nemat Rawan, il a été abattu par des hommes armés, dans la province de Kandahar le 6 mai 2021. (Photo, AFP)
Des proches portent un cercueil avec le corps du journaliste Nemat Rawan, il a été abattu par des hommes armés, dans la province de Kandahar le 6 mai 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 06 mai 2021

Afghanistan: un journaliste tué après des menaces des talibans envers la presse

  • «C'est déchirant d'entendre que mon ami et ancien collègue Nemat Rawan a été abattu aujourd'hui à Kandahar»
  • Au moins 11 journalistes afghans ont été tués en 2020, et quatre auraient déjà trouvé la mort cette année, selon un récent bilan établi par Amnesty International

KANDAHAR: Un journaliste afghan de renom a été tué jeudi dans la ville de Kandahar (sud), un jour après que les talibans ont lancé une menace à peine voilée envers les médias qui se laisseraient aller à une «couverture biaisée» des événements, a-t-on appris de source policière.

Nemat Rawan était jusqu'au mois dernier le présentateur d'une populaire émission de débats sur Tolo News, la plus grande chaîne d'information privée du pays. Il avait ensuite rejoint le service de communication du ministère des Finances.

«(Il) a été assassiné par des hommes armés inconnus», a déclaré à l'AFP Jamal Nasir Barekzai, le porte-parole de la police de Kandahar.

«C'est déchirant d'entendre que mon ami et ancien collègue Nemat Rawan a été abattu aujourd'hui à Kandahar», a twitté Lotfullah Najafizada, le directeur de Tolo News.

Les talibans, auxquels les autorités ont imputé plusieurs assassinats de journalistes ces derniers mois, ont démenti être impliqués.

«L'assassinat de Nemat Rawan (...) n'est pas lié à l’Émirat islamique», a affirmé sur Twitter un porte-parole des talibans, en appelant ce groupe du nom donné à l’État afghan quand ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001.

Mercredi, un autre porte-parole des talibans avait averti que les journalistes qui se livreraient à une «couverture biaisée» de l'information en seraient «tenus responsables».

Le président afghan, Ashraf Ghani, a dénoncé une «attaque terroriste» commise selon lui par les talibans. «Les terroristes ne seront pas capables de réduire au silence la liberté d'expression et d'affaiblir la conviction de nos concitoyens que notre pays a un avenir brillant devant lui», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Abdullah Abdullah, le président du Haut conseil pour la Réconciliation nationale, a condamné la menace proférée par les talibans et «toute tentative de réduire au silence les journalistes afghans».

Les assassinats ciblés de journalistes, juges, médecins, personnalités politiques ou religieuses, et défenseurs des droits, se sont multipliés ces derniers mois.

Ces meurtres ont semé la terreur dans le pays et incité des membres de la société civile à se cacher ou s'exiler.

Cette vague d'assassinats a coïncidé avec l'ouverture en septembre à Doha de négociations de paix entre les talibans et le gouvernement afghan, destinées à mettre fin à deux décennies de guerre.

Aujourd'hui, ces pourparlers sont au point mort, alors que les États-Unis ont annoncé en avril le retrait total de leurs 2 500 soldats encore restants en Afghanistan d'ici le 11 septembre, date du 20e anniversaire des attentats de 2001.

Au moins 11 journalistes afghans ont été tués en 2020, et quatre auraient déjà trouvé la mort cette année, selon un récent bilan établi par Amnesty International.

Début mars, trois femmes employées par la chaîne de télévision Enekaas TV avaient été assassinées à Jalalabad (Est). L'opération avait été revendiquée par le groupe État Islamique (EI).

Près d'un millier de personnes travaillant pour les médias afghans ont quitté leur emploi ces six derniers mois, selon un comité de défense des journalistes.

L'Afghanistan est 122e sur 180 pays au classement mondial 2021 de la liberté de la presse élaboré par Reporters sans frontières.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.