La zone de libre-échange de l'Algérie avec l'UE semble compromise

Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/Vice-présidente de la Commission européenne et ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, le 14 mai 2018. (Francois Walschaerts / AFP)
Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/Vice-présidente de la Commission européenne et ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, le 14 mai 2018. (Francois Walschaerts / AFP)
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Publié le Dimanche 23 août 2020

La zone de libre-échange de l'Algérie avec l'UE semble compromise

  • L'UE est le premier partenaire commercial de l'Algérie
  • "Ce que n'accepte pas l'UE, c'est que l'Algérie mette en place des mesures de protection de notre outil de production qui est déjà extrêmement fragilisé"

ALGER : L'entrée en vigueur de la zone de libre-échange entre l'Algérie et l'Union Européenne, prévue au 1er septembre après quinze ans de préparation, semble compromise tant elle est contestée par les dirigeants politiques, les chefs d'entreprises et des économistes algériens.

D'autant qu'Alger a demandé à moult reprises au fil des années de renégocier un accord trop défavorable à ses yeux.

Sans compter la décision du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, de confier début août au ministre du Commerce Kamel Rezig le soin de "procéder à une évaluation du dossier sur l'accord d'association avec l'Union européenne".

Selon lui, cet accord "doit faire l'objet d'une attention particulière, faisant valoir nos intérêts pour des relations équilibrées".

Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a enfoncé le clou mercredi. S'il n'a pas cité l'accord signé entre l'Algérie et l'UE en avril 2002, l'allusion est transparente.

Il a promis "un examen des règles de défense commerciale" à travers la "révision" des accords économiques et commerciaux "préjudiciables au pays", et la réorientation de l'appareil diplomatique au service des intérêts économiques du pays.

La mise en place officielle de la zone de libre-échange (ZLE) est la cible de critiques quasi unanimes des dirigeants politiques, des patrons et des économistes algériens qui dénoncent une balance commerciale largement en défaveur de la quatrième économie d'Afrique, il est vrai peu compétitive.

L'UE est le premier partenaire commercial de l'Algérie.

Selon le président de l'Association nationale des exportateurs algériens Ali Bey Nasri, l'Algérie a importé pour 320 milliards de dollars (plus de 270 milliards d'euros) de biens entre 2005 et 2019 tandis que ses exportations vers l'UE n'ont atteint que 15 milliards de dollars, hors pétrole et gaz, durant la même période.

"Trop défavorable"

L'accord d'association entre Bruxelles et Alger, entré en vigueur au 1er septembre 2005, projetait d'ouvrir leurs marchés respectifs au sein d'une ZLE. Il prévoyait pour cela une période de transition de douze ans, jusqu'en 2017, afin que l'Algérie élimine progressivement ses droits de douane sur des produits industriels et qu'elle applique une libéralisation sélective de ses produits agricoles.

Cette période a par la suite été prolongée de trois ans, jusqu'au 1er septembre 2020, pour certains produits comme l'acier, les textiles, les produits électroniques et l'automobile.

Cet accord "a été mal négocié à la base. A l'époque, l'Algérie l'avait ratifié avec une Europe de quinze membres. Aujourd'hui, ils sont 27 et seront encore plus nombreux dans quelques années", explique M. Nasri à l'AFP.

"Le partenariat Algérie-UE n'a pas tenu ses promesses pour l'Algérie", abonde Nadji Khaoua, professeur d'économie à l'université d'Annaba (nord-est).  

Selon lui, la seule ouverture du marché algérien aux produits de consommation étrangers ne saurait bâtir une économie moins rentière -- comme l'est celle de l'Algérie, dépendante du pétrole --, ni plus productive, ni par conséquent générer de la croissance.

Il s'agit de passer à un système "valorisant par la production les ressources variées négligées jusqu’à présent. Ce passage exige la promotion de l’intérêt national non soumise aux pressions étrangères", plaide l'économiste.

Le ministère du Commerce est resté évasif concernant le sort de la zone de libre-échange, précisant à l'AFP qu'un groupe de travail interministériel avait été mis en place ayant notamment pour mandat "l'évaluation de l'accord d'association avec l'Union européenne".

"Basta!"

M. Khaoua, plaidant pour une renégociation des "relations avec l'UE sur une base d'Etat à Etat", estime qu'"une pause serait la plus indiquée pour rediscuter des questions de fond qui empêchent un partage équitable des bénéfices économiques éventuels".

Même position du côté d'Ali Bey Nasri, qui souhaite également un rééquilibrage des relations avec les Européens. "Ils veulent vendre et nous, nous sommes obligés de compter nos sous".

"Je suis de ceux qui disent +basta+!", poursuit-il, soulignant qu'en réalité "99% des produits industriels sont depuis 2018" dans les conditions requises pour la ZLE.

"Ce que n'accepte pas l'UE, c'est que l'Algérie mette en place des mesures de protection de notre outil de production qui est déjà extrêmement fragilisé", relève-t-il.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.