MARSEILLE: Un policier a été tué mercredi lors d'une opération antidrogue à Avignon, un drame qui survient alors que l'exécutif a placé la lutte contre les trafics au coeur de ses priorités et que l'insécurité s'annonce un thème majeur de la campagne présidentielle.
«Tout est mis en œuvre pour que cet acte odieux ne reste pas impuni», a souligné le chef du gouvernement Jean Castex, qui a annoncé la nouvelle sur Twitter.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a quant à lui indiqué qu'il se rendait sur place mercredi soir, évoquant un «terrible drame».
Selon les premiers éléments, vers 18H30, le policier décédé et son équipage ont été requis «pour des perturbateurs en centre-ville à proximité d'un point de deal», a expliqué une source policière.
A leur arrivée, ils «auraient constaté une transaction» et «tenté d'interpeller plusieurs individus se livrant à la revente de stupéfiants», a-t-elle ajouté.
Un homme a alors «fait feu à plusieurs reprises» sur le policier, a encore dit cette source. L'auteur présumé des tirs est «en fuite», a-t-elle précisé. De source policière, le suspect a pris la fuite «en trottinette».
Selon des sources syndicales, le policier tué s'appelait Eric, il avait une quarantaine d'années et était affecté dans un groupe de recherche et intervention (GRI).
Sur Twitter, le syndicat Unité SGP Police a présenté ses condoléances aux proches de la victime, «lâchement abattu(e) en intervention».
«L’ensemble du ministère de l’Intérieur est en deuil ce soir à la suite du décès d’un policier en intervention à #Avignon, mortellement blessé par des tirs d’arme à feu», a aussi réagi la porte-parole du ministère sur Twitter.
«La mère des batailles»
Tout récemment, mi-avril, lors d'une intervention baptisée «coca84», sept Vauclusiens avaient été interpellés pour trafic de stupéfiants par la brigade de recherche de la gendarmerie d'Avignon. Quelque 37 armes et de nombreuses munitions de divers calibres avaient été récupérées à cette occasion.
La mort de ce policier survient dans un contexte marqué pour les forces de l'ordre par le traumatisme de l'assassinat terroriste de Stéphanie Monfermé, une fonctionnaire de police tuée à coups de couteau dans le commissariat de Rambouillet il y a une dizaine de jours à peine.
Il intervient aussi alors que l’exécutif a ces derniers mois érigé la sécurité au premier rang de ses priorités, à un an de l’élection présidentielle.
Dans un entretien accordé au Figaro Emmanuel Macron a récemment fait de l'éradication des trafics de stupéfiants «la mère des batailles» et son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin salue régulièrement sur Twitter les «démantèlements» de «points de deal».
A la mi-avril, le chef de l'Etat s'était même rendu à Montpellier pour une visite consacrée à ce thème, et il y avait notamment passé 40 minutes dans une voiture avec des policiers de la brigade anticriminalité qui lui avaient montré des points de deal de la ville.
Emmanuel Macron avait également visité le quartier populaire de la Mosson, où en février un groupe de dealers armés avaient pris en otage des agents de sécurité et tagués le nom de leur point de deal sur les murs avant d'être délogés par une grosse opération de police.
La droite et le RN dénoncent pour leur part «l’échec total», selon le mot du candidat ex-LR à la présidentielle Xavier Bertrand, du gouvernement en matière de sécurité.
Selon une étude de l'institut Elabe publiée le mois dernier, les électeurs français citent l'emploi à 31%, le pouvoir d'achat (31%) et la sécurité (30%) comme les thèmes qui compteront le plus dans leur choix en 2022.