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« Bouyout Beirut », projet photo voulu comme un appel à l’espoir, une invitation à chérir et préserver ce que l’on peut encore de ces maisons traditionnelles, mais aussi et surtout une manière de panser les blessures de Beyrouth…
Qu’on ait eu la chance de vivre la période d’avant-guerre ou pas, les bâtisses traditionnelles de Beyrouth, intactes pour certaines jusqu’au 4 août, étaient là pour nous rappeler que sous la ville d’aujourd’hui, il en existait une autre, plus douce, plus verte et qui s’était construite avec beaucoup de respect et de poésie, loin de la jungle urbaine qui fait notre paysage d’aujourd’hui. Le photographe Joe Khoury a beau n’avoir que 36 ans, il a beau avoir ouvert les yeux sur l’obscurité des abris, il fait néanmoins partie de ceux qui ont éternellement été nostalgiques d’un Beyrouth qu’ils n’ont pourtant jamais vécu. Pour lui, « Bouyout Beirut », nom qu’il a choisi de donner à son projet, est le dernier reliquaire de « cette belle époque », dit-il, qu’ont balayé les bulldozers et les gratte-ciel au lendemain de la guerre civile… Voilà pourquoi il a choisi de les immortaliser il y a 4 ans, ne soupçonnant pas un instant que leur existence serait un jour mise à l’épreuve comme elle l’a été cet effroyable après-midi du 4 août.
Ainsi, c’est épaulé par sa femme Gabriela Cardozo qu’il décide en 2016 de rendre hommage à sa ville, au lieu de se pencher sur les usuels clichés de la Corniche ou du centre-ville.