Des centaines de postes menacés dans les hôtels de luxe parisiens

Le Ritz Paris, le 6 août 2020 (Photo, AFP)
Le Ritz Paris, le 6 août 2020 (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 04 mai 2021

Des centaines de postes menacés dans les hôtels de luxe parisiens

  • En mars 2020, rattrapé par la Covid-19, le Marriott Rive Gauche a fermé, et en février 2021 la direction a annoncé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)
  • Le Méridien - Etoile, le plus grand de la capitale, se restructure et ferme une de ses ailes « qui représente 50% des capacités d'hébergement »

PARIS: Certains ont connu une année blanche, d'autres ont fermé pour rénovation. Les hôtels de luxe parisiens multiplient les plans sociaux menaçant plusieurs centaines de postes, alors que ces établissements ont perçu des aides financières, comme la prise en charge du chômage partiel ou des prêts garantis par l'Etat. 

Marriott Rive Gauche 

L'hôtel quatre étoiles a annoncé en juillet 2019 à ses employés de vastes travaux à venir. En mars 2020, rattrapé par la Covid-19, l'établissement du XIVe arrondissement a fermé, et en février 2021 la direction a annoncé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), concernant 260 employés, soit 95% des effectifs, avec maintien de la fermeture jusqu'en 2024. 

« Ce PSE n'est dû qu'à la crise économique et sanitaire qui a obligé l'hôtel à fermer ses portes. L'activité, essentiellement portée par une clientèle étrangère et d'affaires, ne retrouvera son niveau d'avant-Covid qu'en 2023-2024 », a assuré la direction. « L'hôtel devait initialement maintenir une partie de son activité pendant toute la durée des travaux, mais la crise ne le permet pas ». 

Syndicats (CFE-CGC, Unsa et CFDT) et employés critiquent pourtant les conditions minimes, selon eux, accompagnant leur licenciement, et dénoncent le basculement vers la sous-traitance lors de la réouverture de l'établissement, prévue pour 2024. 

La direction a assuré qu'elle n'aurait pas recours à la sous-traitance une fois les travaux finis. 

1
Des salariés du Westin Paris Vendôme manifestent contre les 168 licenciements annoncés, le 18 mars 2021 (Photo, AFP)

Westin Paris Vendôme 

Selon le comité social et économique (CSE), le plan social concernant 168 des 367 salariés de l'hôtel centenaire appartenant à la galaxie Marriott vise à remplacer les effectifs de la conciergerie, des femmes de ménage et du standard par de la sous-traitance. 

Le PSE a été ratifié par les délégués syndicaux contre l'avis de la secrétaire du CSE et celui des salariés. Selon un audit adressé au CSE, le plan (indemnités notamment) est faible pour les salariés concernés  puisqu'il va coûter « moins de 10% » des économies qu'il permettra de réaliser. 

En conflit avec leurs représentants, des salariés se rassemblent chaque semaine devant les établissements parisiens de la chaîne Marriott car ils redoutent le licenciement de tout le personnel. 

« Les discussions entre la direction, les syndicats et les employés sont vraiment difficiles, mais le plan s'est amélioré depuis l'annonce des licenciements », estime pour sa part le député LREM Sylvain Maillard, qui a échangé mi-mars avec les différentes parties. 

Le Méridien - Etoile 

L'hôtel aux mille chambres, le plus grand de la capitale, se restructure et ferme une de ses ailes « qui représente 50% des capacités d'hébergement », selon la direction.  

Cette fermeture a entraîné l'annonce d'un plan de départs volontaires (PDV), puis un PSE impliquant 245 emplois sur les 478, acté en février. Parmi les postes en moins figurent le personnel d'étage, les gouvernants, les agents clients et sécurité, a-t-on appris à la CFDT. 

« Des postes vont être supprimés pour en recréer avec une notion de polyvalence accrue », détaille Pascal Pedrak, CFDT-HCR, une crainte que la direction n'a pas été en mesure de confirmer. 

Melia Paris-La Défense 

Le Melia a annoncé en février 2021 un plan de sauvegarde de l'emploi concernant 32 employés, et la conversion de 54 postes à la sous-traitance, essentiellement des femmes de ménage. 

Les deux syndicats représentés (CGT et CFDT) n'ont pas validé le PSE, et appellent à poursuivre les rassemblements devant les établissements franciliens de la chaîne espagnole. 

Sollicitée par l'AFP, la direction de l'hôtel de Courbevoie n'a pas donné suite. 

Intercontinental 

Si le palace a pu accueillir quelques clients à l'été 2020 et espère une réouverture en même temps que le Café de la Paix - propriété du même groupe -, l'Intercontinental a réorganisé ses effectifs et supprime 88 postes. 

La direction prévoit une « réduction du nombre du personnel, plutôt qu'un recours à l'intérim », assure Frédéric Hocquart, adjoint au tourisme à la mairie de Paris qui a communiqué avec la direction de l'hôtel. 

Dans un courrier transmis mi-mars aux directeurs des cinq hôtels cités, la mairie de Paris faisait d'ailleurs part de ses « inquiétudes » partagées avec les employés sur les conditions et les répercussions de leurs licenciements. 


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Short Url
  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
Short Url
  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Short Url
  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.