Des étudiants saoudiens apprennent l’art de l’hospitalité suisse

Caux Palace Hotel est le siège de la Swiss Hotel Management School, qui utilise les locaux pendant les semestres scolaires tandis qu'Initiatives et Changement y organise chaque année des conférences d'été. (Fourni)
Caux Palace Hotel est le siège de la Swiss Hotel Management School, qui utilise les locaux pendant les semestres scolaires tandis qu'Initiatives et Changement y organise chaque année des conférences d'été. (Fourni)
Short Url
Publié le Samedi 22 août 2020

Des étudiants saoudiens apprennent l’art de l’hospitalité suisse

  • Plusieurs programmes de bourses ont été créé en Arabie pour équiper les étudiants saoudiens des outils appropriés pour subvenir au besoins du secteur en croissance
  • Le méga-projet Al-Qiddiya, avec le soutien de l’Autorité Générale pour le divertissement, a permis en 2019 à 60 étudiants de pour poursuivre aux États-Unis des études en tourisme et gestion des loisirs

Djeddah : les industries du tourisme et de l’hospitalité sont relativement nouvelles dans le Royaume. Cependant, de nombreux étudiants saoudiens ont rejoint ce domaine grâce à des opportunités offertes par le gouvernement d'adhérer à des programmes de bourses.

D’après le PDG de la Swiss Hospitality Company, Salman Gasim, les organismes gouvernementaux ont créé des bourses pour répondre aux besoins de ce secteur florissant dans le Royaume, et équiper les étudiants saoudiens des outils appropriés pour subvenir aux demandes de l'industrie qui inclut divertissement, culture, hôtellerie et tourisme.

Sous les auspices du Fonds Public d'Investissement, le méga-projet Al-Qiddiya a lancé, confirme Gasim, son programme de bourses en 2019, avec le soutien de l’Autorité  Générale pour le divertissement. Soixante étudiants ont ainsi été envoyés aux États-Unis pour poursuivre des études en tourisme et gestion des loisirs.

Al Gasim a souligné que cette initiative illustre, parmi d’autres, les efforts du Royaume en vue d' encourager les industries en expansion.

« Le ministère de la Culture a lancé un programme de bourses pour des spécialités liées à la culture dont l’hôtellerie, le tourisme, et les arts culinaires. Nous prévoyons que les autres ministères et organisations gouvernementales et même les organisations semi-gouvernementales, aient chacun son propre programme de bourse, » a-t-il confié à Arab News.

Gasim a expliqué qu’il prévoit le lancement de programmes de bourses supplémentaires, au regard des données du ministère de la Culture et de NEOM,

« Le programme de bourses peut apporter d’énormes avantages aux candidats. En plus de l’éducation de  qualité qu’ils reçoivent, ils seront exposés à la diversité, ce qui les aidera à développer un esprit plus globalisé. Ceci ne peut être que bénéfique pour l’Arabie saoudite, un pays qui s’emploie à s’ouvrir aux touristes de la communauté internationale et à monter ce qu’il a à leur offrir. »

« Il est crucial d’avoir cette mentalité parmi les talents locaux. Les bourses sont l’un des moyens d’y arriver, » a ajouté Gasim.

Le vice-président des relations gouvernementales au Swiss Education Group, Florent Rondez, souligne que l’hôtellerie en suisse remonte à plus de cent ans, plus précisément à la Belle Époque, où la Suisse avait largement bénéficié du tourisme.

Pourquoi la Suisse est-elle célèbre pour l’enseignement hôtelier?

« Quand les classes aisées ont commencé à voyager en Europe, elles devaient traverser les Alpes pour arriver en Suisse. Ces voyageurs s’arrêtaient occasionnellement pour que les chevaux qui tiraient leurs voitures puissent se reposer. Pour ces raisons, la Suisse a construit des relais pour répondre aux besoins des voyageurs, qui se déplaçaient de l'un à l’autre » raconte Rondez à Arab News.

« L’approche suisse est pratique dans tous les secteurs, à commencer par l’industrie des montres » souligne-t-il, et le secteur de l’hôtellerie n’est pas le fruit d’efforts académiques, mais des efforts des propriétaires qui ont établi des zones d’études. Rondez affirme que la Suisse a été innovante dans la mesure où elle a compris qu’il était essentiel de former des professionnels de l’hôtellerie et du tourisme. « Ce sont les propriétaires d’hôtels qui ont jugé nécessaire d’ouvrir une école pour offrir une formation dans le domaine. »

C’est ainsi que la première école hôtelière au monde a été fondé en suisse, il y a 127 ans. L’École hôtelière de Lausanne a été établie par des experts. Rondez explique que les étudiants saoudiens auront la possibilité d'y acquérir une approche plus internationale de l’hôtellerie, ajoutant que la culture saoudienne est hospitalière à la base.  

Salman Gasim, PDG de la Swiss Hospitality Company

Le programme de bourses pourra apporter d’énormes avantages aux candidats. En plus de l’éducation de  qualité qu’ils recevront, ils seront exposés à la diversité, ce qui les aidera à développer un esprit plus globalisé.

« Nous autres Suisses ne pouvons pas prétendre former et apprendre l’hospitalité aux Saoudiens.  C’est faux. Le peuple saoudien est très hospitalier. J’ai visité l’Arabie saoudite et le Moyen-Orient. Ils savent comment recevoir et prendre soin des visiteurs », affirme Gasim pour sa part, ajoutant que "les étudiants saoudiens vont plonger dans une diversité de cultures. Ce n’est pas la culture Suisse que nous allons leur apprendre, mais la culture internationale".

Mohammed Basyouni, étudiant saoudien au Cesar, Ritz Colleges, en Suisse

Mohammed Basyouni est un étudiant saoudien en dernière année au Cesar, Ritz College, en Suisse. Il a acquis de l’expérience en ajoutant la pratique à la théorie. 

« Nous n’avons pas appris uniquement le programme. Celui-ci peut être imprimé et lu. En première année, nous avons par exemple appris l’étiquette, le professionnalisme, la précision et l’attention aux détails, » explique-t-il a Arab news.

Il ajoute : « nous avons de même appris à être patients. C’est ainsi que nous serons capables de travailler sous pression, quand nous entamerons la partie pratique. Nous avons commencé de zéro, puis nous avons gravi l’échelle, petit à petit ; nous avons essuyé des tables, poli des verres et des couverts". 

Baysouni précise que les stages dans l’industrie de l’hôtellerie permettent aux étudiants de s’inscrire dans des cours pratiques, après avoir acquis la connaissance théorique.  

« J’ai aussi aimé la partie théorique. Nous avons appliqué ces connaissances dans la vie réelle, » conclut-il.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
Short Url
  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Short Url
  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaf, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaf, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

--
Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

--
Gabriella Skaf - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Short Url
  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com