PARIS : Dirigeants politiques et syndicaux ont condamné dimanche les violences durant la manifestation parisienne du 1er-Mai qui ont fait 21 blessés dans les rangs de la CGT, l'un des principaux syndicats de France, et sur lesquelles une enquête a été ouverte.
Le GCT a déploré 21 blessés dont quatre graves, qui sont depuis sortis de l'hôpital.
Selon le syndicat, les militants CGT ont été victimes d'une "extrême violence" commise par "un important groupe d'individus dont certains se revendiquant des gilets jaunes", mouvement de protestation contre la politique sociale et fiscale du gouvernement français.
"En 20 ans de syndicalisme, je n'ai jamais connu une situation pareille", a affirmé sur la chaîne BFMTV Benjamin Amar (CGT), jugeant "compliqué" de savoir qui était à l'origine des violences, mais évoquant des insultes "typiquement" de l'extrême droite.
"Insultes homophobes, sexistes, racistes ont précédé des actes de vandalisation des véhicules des organisations", selon le syndicat.
Trois véhicules syndicaux "ont été la cible de nombreux jets de projectiles par une foule hostile" en "même temps que des membres du service d’ordre de la CGT", selon la police.
Des policiers ont "également été violemment pris à partie par les manifestants", l'un d'entre eux blessé, avant que des gendarmes n'interviennent et usent de gaz lacrymogènes, permettant de "faire retomber les tensions", ajoute la préfecture de police.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui a dénoncé un moment "scandaleux", a mis en cause samedi soir "la sécurisation de la manifestation".
"C'est la première fois qu'on voit ça", a aussi commenté le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.
Le parquet de Paris a indiqué qu'une enquête avait été ouverte.
Ces violences ont été condamnées par les autres syndicats: la CFDT, le premier de France, les a dénoncées "avec la plus grande fermeté", tandis que le numéro un de FO, Yves Veyrier, a dénoncé des actes "intolérables".
Au sein du gouvernement, la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a adressé dimanche "un mot de soutien" aux militants pris à partie, jugeant "absolument inacceptable et intolérable que de s'en prendre à des gens qui manifestent".
Les cortèges du 1er-Mai en France ont rassemblé entre 106 000 manifestants, selon les autorités, et plus de 170.000 selon la CGT. Ils étaient entre 7.000 et 25.000 à Paris.
Six policiers ont été blessés dont trois dans la capitale, et 54 gardes à vue ont été décidées en marge des manifestations dans la capitale, selon le parquet.
Pour le politologue spécialiste des syndicats, Dominique Andolfatto, le 1er-Mai a été "une opportunité pour ceux qui avaient envie d'en découdre", relevant que depuis une dizaine d'année, toutes les manifestations sont émaillées de violence, notamment du fait des Black Blocs.
Les manifestations constituent désormais un cocktail avec "une police sur les nerfs, des syndicats qui ont du mal à encadrer tout le monde et des groupes autonomes animés par la violence", explique-t-il à l'AFP.