Afghanistan: les Etats-Unis ouvrent la dernière phase de leur retrait

Des soldats de l'armée nationale afghane (ANA) marchent dans une base militaire américaine, qui a récemment été remise aux forces afghanes dans le district d'Achin de la province de Nangarhar. (NOORULLAH SHIRZADA / AFP)
Des soldats de l'armée nationale afghane (ANA) marchent dans une base militaire américaine, qui a récemment été remise aux forces afghanes dans le district d'Achin de la province de Nangarhar. (NOORULLAH SHIRZADA / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 01 mai 2021

Afghanistan: les Etats-Unis ouvrent la dernière phase de leur retrait

  • Dans les faits, le processus de retrait est déjà en cours, selon des responsables américains en Afghanistan, et la date du 1er mai est avant tout symbolique
  • Les alliés de l'Otan ont eux commencé jeudi le retrait des contingents de la mission "Resolute Support", en coordination avec les Américains

KABOUL: Les Etats-Unis commencent officiellement samedi le retrait de leurs derniers soldats d'Afghanistan, qui une fois achevé sonnera la fin d'une guerre de 20 ans pour eux, mais ouvrira une période de forte incertitude pour un pays sous l'emprise grandissante des talibans.

Dans les faits, le processus de retrait est déjà en cours, selon des responsables américains en Afghanistan, et la date du 1er mai est avant tout symbolique. Il s'agissait de l'échéance choisie lors de l'accord signé en février 2020 au Qatar avec les talibans par l'ancienne administration de Donald Trump, actant ce retrait.

Ces derniers jours, le ciel au-dessus de Kaboul et de la base aérienne toute proche de Bagram s'est plus souvent que d'ordinaire rempli d'hélicoptères américains, chargés de préparer ce grand départ, qui interviendra d'ici le 11 septembre, date du 20e anniversaire des attentats de 2001.

Les alliés de l'Otan ont eux commencé jeudi le retrait des contingents de la mission « Resolute Support », qui doit se faire de manière coordonnée avec les Américains.

Les forces de sécurité afghanes étaient en état d'alerte samedi, redoutant des attaques contre les forces américaines au moment de leur retrait.

« Les talibans pourraient intensifier la violence », a déclaré le ministre de l'Intérieur par intérim Hayatullah Hayat aux chefs de la police tard vendredi, selon un clip audio remis aux journalistes.

Le conseiller de la sécurité nationale afghane Hamdullah Mohib a estimé que les talibans « pourraient choisir la guerre ».

Le président Joe Biden avait confirmé mi-avril le départ des 2 500 soldats encore présents en Afghanistan. « L'heure est venue de mettre fin à la plus longue guerre de l'Amérique », avait-il déclaré, estimant que l'objectif de l'intervention, qui était d'empêcher l'Afghanistan de servir à nouveau de base à des attaques contre son pays, avait été rempli.

Pour leur part, les talibans ont estimé que le retrait aurait dû être achevé le 1er mai et que le maintien de troupes après cette date était une « claire violation » de l'accord avec Washington.

« Cela ouvre en principe la voie à nos combattants pour qu'ils prennent les actions appropriées contre les forces d'invasion », a déclaré Mohammad Naeem, un porte-parole du groupe.

Les Etats-Unis étaient intervenus en Afghanistan dans la foulée des attentats de 2001 contre les tours jumelles de New York et le Pentagone. Ils ont chassé du pouvoir les talibans, accusés d'avoir accueilli la nébuleuse jihadiste Al-Qaïda responsable des attentats, avant de s'enliser.

Au plus fort de leur présence, en 2010-2011, quelque 100 000 militaires américains étaient déployés dans le pays. Plus de 2 000 Américains et des dizaines de milliers d'Afghans ont été tués au cours de ce conflit. 

Depuis la signature de l'accord de Doha, les talibans se sont abstenus d'attaquer directement les forces étrangères. Mais ils se sont montrés sans pitié avec les troupes gouvernementales, qu'ils ne cessent de harceler dans les campagnes, tout en terrorisant les grandes villes avec des attentats ciblés.

L'annonce du départ des Américains n'a fait qu'exacerber la peur de nombreux Afghans, qui redoutent de voir les talibans revenir au pouvoir et imposer le même régime fondamentaliste que lorsqu'ils gouvernaient le pays, entre 1996 et 2001.

Le chaos n'est pas exclu

« Tout le monde est effrayé à l'idée de retourner aux jours sombres de l'ère talibane », a déclaré Mena Nowrozi, une employée d'une radio privée à Kaboul. « Les talibans sont toujours les mêmes, ils n'ont pas changé. Les Etats-Unis auraient dû rester au moins une ou deux années de plus ».

Le président afghan, Ashraf Ghani, affirme que les troupes gouvernementales, qui depuis plusieurs mois déjà se battent seules sur le terrain - mais parfois avec le soutien aérien des Américains -, sont « pleinement capables » de résister aux insurgés.

Il veut aussi croire que le retrait américain signifie que les talibans n'ont plus de raison de continuer à se battre. « Qui tuez-vous ? Qui détruisez-vous ? Il en est maintenant fini de votre prétexte de tuer des étrangers », a-t-il dit cette semaine dans un discours.

Mais le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a reconnu mercredi ne pas pouvoir exclure l'éventualité d'un chaos total. « Dans le pire des cas, on a un effondrement du gouvernement afghan, un effondrement de l'armée afghane, on a une guerre civile, on a la catastrophe humanitaire qui va avec, puis le retour potentiel d'Al-Qaïda », a-t-il admis.

Abdul Malik, un policier de Kandahar (sud), dans une province qui est l'un des bastions historiques des talibans, a affirmé que les forces armées étaient prêtes. « Nous devons défendre notre patrie (...) Nous ferons de notre mieux pour défendre notre sol », a-t-il insisté. 

Rien ne garantit que les talibans n'attaqueront pas les troupes américaines ou de l'Otan pendant leur retrait. S'ils le faisaient, ce serait « pour faire saigner le nez d'un ennemi battu et pour l'humilier encore plus », souligne l'expert indépendant Nishank Motwani.

Pour Andrew Watkins, analyste à l'International Crisis Group, les prochaines semaines vont permettre à l'armée afghane et aux talibans « de se battre et d'évaluer leur adversaire sans le facteur supplémentaire qu'étaient les Etats-Unis ».


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Short Url

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Short Url
  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
Short Url
  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »