Le Kirghizstan fait état de 13 morts dans des combats avec le Tadjikistan

Citoyens kirghizes, qui ont été évacués des districts frontaliers du Tadjikistan à la suite des combats le long du Kirghizistan / AFP
Citoyens kirghizes, qui ont été évacués des districts frontaliers du Tadjikistan à la suite des combats le long du Kirghizistan / AFP
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Publié le Vendredi 30 avril 2021

Le Kirghizstan fait état de 13 morts dans des combats avec le Tadjikistan

  • Quelque 11 500 habitants de deux districts de la région de Batken ont été évacuéS
  • Jeudi après-midi, la diplomatie kirghize avait annoncé que les ministres des Affaires étrangères des deux parties avaient convenu « d'une trêve complète » à partir de 20H00

BICHKEK : Le Khirgizstan a fait état vendredi d'un bilan passé à 13 morts dans son camp à la suite d'accrochages frontaliers avec le Tadjikistan, lors des pires affrontements récents entre ces deux pays d'Asie centrale se disputant de larges portions de territoires.

Bichkek déplore 134 victimes "dont 13 morts" depuis que des unités militaires des deux pays ont commencé à échanger des tirs jeudi, a annoncé le ministère kirghiz de la Santé dans un communiqué.

Deux autres blessés étaient dans un état grave, a-t-il précisé. Le dernier bilan signalait la veille trois morts.

Parmi les victimes au Kirghizistan se trouve une fille "née en 2008", a-t-on précisé de même source.

Quelque 11.500 habitants de deux districts de la région de Batken ont par ailleurs été évacués, selon les autorités de cette zone frontalière avec le Tadjikistan où les combats étaient les plus intenses. "Ils ont été placés dans des lieux spécialement aménagés (...) ou se sont rendus chez des membres de la famille", ont-elles précisé dans un communiqué.

Jeudi après-midi, la diplomatie kirghize avait annoncé que les ministres des Affaires étrangères des deux parties avaient convenu d'"une trêve complète" à partir de 20H00 (14H00 GMT) et du "retour de troupes vers leurs précédents lieux de déploiement".

Les échanges de tir avaient commencé dans la journée.

Tracé des frontières

Vendredi matin, dans un communiqué publié par son service d'information d'Etat, le Tadjikistan a abondé, en reconnaissant que les deux parties étaient parvenues "à un accord mutuel pour mettre fin au conflit armé, et retirer le personnel et l'équipement militaire vers les lieux de déploiement permanent".

Les accrochages qui ont éclaté le long de la frontière entre les deux pays pauvres et montagneux ont été les plus violents depuis des années. L'affrontement de jeudi entre leurs deux armées a fait craindre qu'il ne dégénère en un conflit plus large.

Un représentant de la police dans la région kirghiz de Batken, frontalière avec le Tadjikistan, a déclaré à l'AFP par téléphone que les tirs s'étaient poursuivis pendant la nuit "mais pas de manière intensive".

Les échanges de tirs se sont tenus "à la fois entre des civils et des soldats", a précisé cette source.

De son côté, le Tadjikistan n'a fait état officiellement que de deux personnes blessées par balle. Mais l'agence de presse russe Ria-Novosti, citant une source au sein de la mairie de la ville frontalière d'Isfara, a signalé au moins trois morts et 31 blessés côté tadjik. 

Les désaccords frontaliers entre trois pays partageant la fertile vallée de la Fergana - le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan - découlent de démarcations faites à l'époque soviétique. Le tracé des frontières a séparé certains groupes de leur pays d'origine.

Plus d'un tiers de la frontière kirghizo-tadjike est contestée, notamment la zone entourant l'enclave tadjike de Vorukh, où le conflit de jeudi a éclaté, une pierre d'achoppement régulière de revendications territoriales et concernant l'accès à l'eau.

Affrontements récurrents

Les deux parties se sont rejeté la responsabilité de ces affrontements, qui reviennent à intervalle réguliers.

Le Comité national de sécurité kirghiz a affirmé que le Tadjikistan a "délibérément provoqué un conflit", accusant son adversaire d'avoir "installé des positions pour effectuer des tirs de mortiers".

A l'inverse, le Conseil national de Sécurité tadjike a accusé l'armée kirghize d'avoir ouvert le feu sur les troupes tadjikes "situées sur le site de distribution d'eau de Golovnaïa, sur le cours supérieur de la rivière Isfara".

Le Tadjikistan a aussi affirmé qu'un conflit avait éclaté la veille entre des civils et que sept Tadjiks avaient été blessés par des jets de pierre.

Les incidents meurtriers avaient été particulièrement marqués en 2019. En septembre, trois gardes-frontières tadjiks et un kirghiz avaient été tués dans des échanges de tirs.

Le dirigeant tadjik Emomali Rakhmon avait rencontré en juillet 2019 le président kirghiz de l'époque, Sooronbai Jeenbekov, pour une poignée de main symbolique à Isfara, au Tadjikistan.

Mais ces discussions sur la "délimitation des frontières nationales" et la "prévention et le règlement de conflits frontaliers" n'avaient pas abouti.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.