Taxer les plus riches, une idée qui revient en grâce dans le monde

Le « Projet pour les familles américaines » que présente Joe Biden, vise notamment à relever le taux maximal d'imposition des 1% de foyers les plus riches. (Photo, AFP)
Le « Projet pour les familles américaines » que présente Joe Biden, vise notamment à relever le taux maximal d'imposition des 1% de foyers les plus riches. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 29 avril 2021

Taxer les plus riches, une idée qui revient en grâce dans le monde

  • Elles viennent de Joe Biden, des meilleurs économistes, et même du FMI: les propositions pour taxer les plus aisés se multiplient
  • Objectif de toutes ces mesures : renflouer les caisses des Etats et corriger un peu des inégalités béantes

PARIS : Elles viennent de Joe Biden, des meilleurs économistes, et même du FMI: les propositions pour taxer les plus aisés se multiplient, sous des formes diverses, pour renflouer les caisses des Etats et corriger un peu des inégalités béantes.

Le « Projet pour les familles américaines » qu'à présenté mercredi Joe Biden, vise notamment à relever le taux maximal d'imposition des 1% de foyers les plus riches, effaçant ainsi la réforme fiscale de Donald Trump.

Le président démocrate propose aussi de taxer davantage les revenus du capital pour les 0,3% d'Américains les plus riches. Ce taux serait ainsi quasiment doublé, passant de 20% à 39,6%.

La Maison Blanche entend aussi s'attaquer à des niches fiscales autour des successions. 

Objectif de toutes ces mesures : faire rentrer dans les caisses de l'Etat 700 milliards de dollars sur 10 ans, mais avec une promesse cardinale.

Aucune personne gagnant moins de 400 000 dollars par an ne verra ses impôts augmenter. En clair : les très riches sont seuls visés.

Au niveau mondial, la pente sera lente à remonter après 40 ans d'érosion des taux d'imposition des hauts revenus sur tous les continents, un taux qui a par exemple plongé de 53% en Corée du Sud entre 1979 et 2002, un record. 

Spécialiste des inégalités, l'économiste Thomas Piketty plaide pour la mise en place d'un impôt mondial de 2% sur les fortunes supérieures à 10 millions d’euros, et ce à l'heure où les impôts sur le patrimoine en tant que tel - et non sur les revenus - ont quasiment disparu. 

Cette taxe rapporterait 1 000 milliards d'euros par an, a précisé M. Piketty à l'AFP.

Une autre proposition a été formulée par Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, professeurs à l'université de Berkeley en Californie.

« N'attendez pas que les milliardaires vendent leurs actions » pour les taxer, ont-ils écrit dans le Washington Post à l'adresse de la nouvelle administration démocrate, avant que celle-ci ne dévoile ses projets d'imposition des plus fortunés.

Évitement fiscal

Alors que les 400 Américains les plus riches ont amassé une fortune correspondant à 18% du Produit intérieur brut américain, une part qui a doublé depuis 2010, les Jeff Bezos (Amazon), Elon Musk (Tesla), Larry Page (Google) et Mark Zuckerberg (Facebook) « contribuent peu à remplir les caisses publiques », font valoir les deux économistes français.

La raison ? « Ils structurent leurs affaires de manière à avoir peu de revenus imposables ». Par exemple, ils ne se versent pas de gros salaires ni ne vendent leurs actions pour ne pas avoir à payer des impôts dessus. 

Pour lutter contre l'évitement fiscal, les économistes proposent donc d'imposer les « plus-values non réalisées » par ces milliardaires - soit « moins de 1 000 personnes » - sous la forme d'une taxe exceptionnelle susceptible de rapporter 1 000 milliards de dollars. 

« Mettre en place une taxe exceptionnelle sur ceux qui se sont enrichis pendant la crise apparaît désormais comme une évidence. C'est une mesure populaire, au-delà des clivages politiques, et qui est en train d'essaimer dans le monde », estime Quentin Parrinello, d'Oxfam France. 

« Contribution Covid »

Le Fonds monétaire international, longtemps champion de l'orthodoxie libérale, voit dans le contexte actuel une « opportunité d'inverser » la tendance à l'érosion des recettes fiscales et recommande une taxe temporaire sur les plus hauts revenus, ou d'autres mesures pour faire contribuer davantage les plus fortunés.

L'Argentine et la Bolivie ont introduit une « contribution Covid » exceptionnelle sur les grandes fortunes - purement symbolique dans le cas de La Paz -, mais peu de pays semblent disposés à les imiter, même sous la forme d'un impôt non reconductible.

Le sujet n'est même pas à l'ordre du jour en Australie, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, bien que 54% des Britanniques y soient favorables selon un sondage récent.

La France, qui a supprimé en 2018 son impôt sur la fortune (ISF), exclut toute hausse de la fiscalité. 

Et tous les économistes sont loin d'être convaincus par les divers projets ou propositions du moment.

Une taxe même provisoire sur la richesse donnerait un « coup de fouet à l'évasion fiscale », a fait valoir auprès de Bloomberg le prix Nobel d'économie Angus Deaton, qui dirige une commission d'experts sur les inégalités au Royaume-Uni.

Larry Lindsey, ancien conseiller du président républicain George W. Bush - lequel avait baissé les impôts dès son arrivée au pouvoir -  a lui reproché à la nouvelle administration démocrate américaine d'avoir une approche « punitive » de la fiscalité.

 


Signature d’un partenariat stratégique entre FAMCO KSA et Ashok Leyland

Siège de FAMVO Riyad (Fournie)
Siège de FAMVO Riyad (Fournie)
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  • La taille du marché de la logistique en chaîne en Arabie saoudite est estimée à 1,51 milliard USD en 2024 et devrait atteindre 2,60 milliards USD d’ici 2029, avec une croissance de 11,39 % au cours de la période de prévision (2024-2029
  • L'engagement de FAMCO KSA en faveur de la qualité et de l'innovation l'incite à introduire une nouvelle gamme de solutions, y compris des camions et des autobus.

RIYAD : FAMCO Arabie saoudite a conclu un partenariat stratégique avec Ashok Leyland, un géant mondial et quatrième plus grand fabricant d'autobus au monde. Cette collaboration marque une étape importante dans la feuille de route de FAMCO pour une expansion commerciale rapide dans la région.

Le transport et la logistique sont un objectif majeur des programmes de la Vision 2030 du Royaume et un facteur vital pour les secteurs économiques vers un développement durable.

Fondée en 2011, Al-Futtaim Auto & Machinery (FAMCO) KSA est l'un des principaux fournisseurs de produits et de services au Royaume d'Arabie saoudite, spécialisé dans les secteurs de la construction et de l'énergie. En tant que distributeur exclusif de poids lourds de l'industrie tels que Volvo, Everdigm, CompAir, AGG et SDLG, FAMCO KSA offre des solutions de premier ordre à ses clients.

Stimulée par la Vision 2030, l'Arabie saoudite progresse rapidement vers une transformation et une croissance économique sans précédent. Les analystes du secteur s'attendent à ce que le marché des véhicules utilitaires du pays double presque, passant de 16,76 milliards de dollars US en 2022 à 30,93 milliards de dollars US en 2030.

La taille du marché de la logistique en chaîne en Arabie saoudite est estimée à 1,51 milliard USD en 2024 et devrait atteindre 2,60 milliards USD d’ici 2029, avec une croissance de 11,39 % au cours de la période de prévision (2024-2029).

La stratégie prévoit le développement des infrastructures, le lancement d'un grand nombre de plates-formes et de zones logistiques dans le Royaume, la mise en œuvre de modèles et de systèmes d'exploitation avancés, et l’établissement et l'amélioration de partenariats efficaces entre les secteurs public et privé.

Récemment, Al-Futtaim Auto & Machinery (FAMCO) KSA s'est développé dans l'industrie du transport grâce à un partenariat stratégique avec Ashok Leyland à Riyad. L'engagement de FAMCO KSA en faveur de la qualité et de l'innovation l'incite à introduire une nouvelle gamme de solutions, y compris des camions et des autobus.

Ashok Leyland est une marque établie et redoutable qui détient une part de marché importante dans le segment des bus et des camions. Le constructeur est présent dans plus de 50 pays et propose une large gamme de véhicules commerciaux, notamment des camions, des autobus et des véhicules spéciaux, destinés à des secteurs économiques essentiels tels que la logistique, la construction et les transports publics.

Par ailleurs, le plan comprend des objectifs environnementaux, notamment une durabilité accrue, une réduction de la consommation du carburant de 25 % et la fourniture de solutions intelligentes aux défis du transport grâce à l'adoption de technologies mondiales innovantes de pointe.

Dans le paysage dynamique de l'Arabie saoudite, FAMCO KSA et Ashok Leyland sont deux entités bien placées pour devenir des acteurs à part entière.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.