DUBAÏ: L’OPEP +, l’alliance des producteurs de pétrole dirigée par l’Arabie saoudite et la Russie, compte maintenir l’augmentation de la production de brut prévue pour le mois prochain, et ce malgré les craintes croissantes au sujet de la demande, provoquées par la situation sanitaire aiguë en Inde, l’un des plus grands importateurs dans le monde.
Les ministres de l'Énergie ont pris la décision de tenir bon sur un retour progressif de l'approvisionnement lors d'une réunion virtuelle organisée mardi depuis Vienne.
Ils ont souligné «la poursuite de la reprise de l'économie mondiale, soutenue par des niveaux sans précédent de soutien monétaire et budgétaire, sachant que la reprise devrait s'accélérer au second semestre».
Ils concèdent toutefois que les cas de la Covid-19 sont en augmentation dans plusieurs pays, malgré les campagnes de vaccination, et que la résurgence pourrait entraver la reprise de la demande économique et pétrolière.
La décision signifie que l'Arabie saoudite s'en tiendra à son plan qui vise à réduire progressivement le million de barils par jour (b/j) qu'elle a volontairement coupé de l'offre mondiale plus tôt cette année. D'autres producteurs pourront également augmenter leur production, jusqu'à un maximum de 500 000 b/j.
«La réunion a constaté, avec gratitude, le rajustement volontaire supplémentaire significatif de l'offre de 1 million de b / j effectué par l'Arabie saoudite en avril 2021 et un retour progressif de ces volumes en mai, juin et juillet 2021, compte tenu des incertitudes qui prévalent sur le rythme de la reprise de la demande de pétrole », a indiqué le communiqué.
Une fois de plus, le respect des quotas parmi les 23 membres de l'alliance a atteint des niveaux historiques. Le comité de l’OPEP + qui surveille la production pétrolière a constaté un niveau de respect moyen de 115% pour mars.
Au cours de l'année passée, les réductions de l'OPEP + ont retiré 2,75 milliards de b / j des marchés où la demande de produits pétroliers s'est initialement effondrée au printemps dernier, avant de se redresser lentement avec l'entrée en vigueur des réductions.
Les producteurs de pétrole ont également souligné l'importance de continuer à adhérer aux objectifs de production de l'OPEP +.
Ils ont remarqué que les pays participants se sont engagés à se conformer pleinement et à compenser les déficits d'ajustement antérieurs pendant la période de compensation prolongée, qui dure jusqu'à la fin de septembre 2021. Ils ont aussi souligné l'importance d'accélérer sans délai les efforts de rééquilibrage du marché.
Les ministres ont par ailleurs rappelé aux membres de l'OPEP + de rester vigilants et flexibles, compte tenu des conditions de marché incertaines.
Selon les ministres, le réapprovisionnement mondial des stocks s'est poursuivi, avec une augmentation de 14,4 millions de barils en mars 2021, 77,4 millions de barils au-dessus de la moyenne 2015-2019.
Le Brent, la référence mondiale en termes de prix et de qualité, a bien pris la perspective de plus de pétrole sur le marché, restant au-dessus de 65 $ le baril.
Mohammed Barkindo, secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a déclaré: «Il y a des indicateurs positifs en ce qui concerne l'économie mondiale et les perspectives de notre industrie».
Mais un comité technique au sein de l'OPEP a averti que l'augmentation des cas de la Covid-19 en Inde, troisième importateur mondial de pétrole, ainsi que la résurgence du virus au Brésil et au Japon, pourraient affecter la croissance économique mondiale et ralentir la reprise de la demande de pétrole.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com