SINGAPOUR: Les prix du pétrole ont dégringolé lundi, réduisant les solides gains réalisés lors de la session précédente après que l'Opep+ a accepté la semaine dernière d’alléger progressivement certaines de ses réductions de production entre mai et juillet.
Les contrats à terme sur le Brent pour juin ont chuté de 33 cents, ou 0,5 %, à 64,53 dollars le baril à 0206 GMT, tandis que le brut américain West Texas Intermediate (type de pétrole brut utilisé comme standard dans la fixation du prix du brut) pour le mois de mai est à 61,20 dollars le baril, en baisse de 25 cents, ou 0,4 %.
Les deux contrats de référence ont connu une augmentation de plus de 2 dollars le baril jeudi. Les investisseurs considèrent la décision de l'Opep+ comme une confirmation de la reprise induite par la demande, et de l'optimisme suscité par le plan de dépenses d'infrastructures de 2 000 milliards de dollars du président américain, Joe Biden.
Les marchés étaient fermés vendredi en raison des fêtes de Pâques.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole, la Russie et leurs alliés, un groupe connu sous le nom «Opep+», sont convenus d'alléger la réduction de leur production en la faisant augmenter de 350 000 barils par jour (b/j) en mai, puis de 350 000 b/j supplémentaires en juin et de 400 000 b/j environ en juillet.
Cette décision intervient après que la nouvelle administration américaine a appelé l'Arabie saoudite à maintenir l'énergie à un prix abordable pour les consommateurs, malgré les inquiétudes concernant la demande. Certaines parties de l'Europe restent confinées tandis que le Japon pourrait étendre les mesures d'urgence au besoin pour contenir une nouvelle vague d'infections au coronavirus.
Selon l'accord de jeudi, les réductions de l'Opep+ seraient légèrement supérieures à 6,5 millions de b/j à partir de mai, contre un peu moins de 7 millions de b/j en avril.
L’essentiel de l’augmentation des approvisionnements proviendra du premier exportateur mondial, l’Arabie saoudite. Le Royaume a déclaré qu’il supprimera progressivement ses réductions supplémentaires volontaires d’ici à juillet, une mesure qui ajoutera 1 million de b/j. À la suite de cette annonce, Saudi Aramco a augmenté dimanche les prix de vente officiels (OSP) pour mai en Asie.
«La hausse de la production a été suivie par une augmentation de l'OSP, ce qui, je pense, montre la confiance du bloc dans la reprise de la demande», déclare l'économiste de l'OCBC Bank, Howie Lee.
Cette semaine, les investisseurs se concentrent sur les pourparlers indirects menés à Vienne entre l'Iran et les États-Unis dans le cadre de négociations plus larges pour relancer l'accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales.
Avant les pourparlers, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré qu'il souhaitait que les États-Unis lèvent toutes les sanctions, et a rejeté tout assouplissement «étape par étape» des restrictions.
Henry Rome, analyste chez Eurasia Group, déclare qu’il s’attend à ce que les sanctions américaines, y compris les restrictions sur la vente de pétrole iranien, soient levées seulement après la fin de ces pourparlers et jusqu’à ce que l’Iran revienne à la pleine conformité.
«Les négociations diplomatiques pourraient durer des mois et la mise en conformité nucléaire prendre jusqu'à trois mois», indique-t-il dans une note. Il ajoute que la mise en œuvre d'un tel accord et une augmentation des exportations de pétrole pourraient aller jusqu'au début de 2022.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com