GENEVE : Plus de 100 migrants bloqués à Tripoli sont retournés au Ghana avec le premier vol de rapatriement volontaire à décoller de Libye depuis le début de la pandémie de Covid-19, a indiqué vendredi l'agence de l'ONU pour les migrations.
La plupart des 118 passagers de ce vol charter décollant de la capitale libyenne et à destination d'Accra étaient des hommes, travailleurs migrants. Sept femmes, trois enfants, et deux nourrissons étaient également à bord, a déclaré l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
« Beaucoup d'entre eux travaillaient en Libye depuis des années », a indiqué à la presse une porte-parole de l'OIM, Safa Msehli, au siège des Nations unies de Genève.
« D'autres sont arrivés ces dernières années, mais en raison de la gravité du conflit et de la situation due à la pandémie, ils se sont retrouvés sans emploi, sans revenus, coincés, et ont décidé de rentrer chez eux », a-t-elle ajouté.
Certains s'étaient retrouvés à la rue et ont été hébergés pendant l'arrêt de cinq mois du programme humanitaire de retour volontaire par l'OIM.
Au moins 2.300 personnes en Libye se sont enregistrées pour ce programme. Un vol de rapatriement pour le Bangladesh est prévu en septembre, tandis qu'un autre à destination du Mali prévu la semaine prochaine a dû être mis en attente en raison du coup d'État dans ce pays d'Afrique occidentale. Le programme est « une bouée de sauvetage cruciale pour les migrants qui souhaitent rentrer chez eux » a estimé Mme Msehli. Au premier trimestre 2020, 1.466 migrants sont repartis de Libye grâce au programme, a-t-elle précisé.
L'an dernier, ce sont près de 9.800 personnes qui sont retournées dans 34 pays d'Afrique et d'Asie. Au moins 45 migrants et réfugiés sont morts cette semaine au large de la Libye dans le plus meurtrier naufrage de l'année, ont indiqué mercredi les Nations unies à Genève.
Cette nouvelle tragédie porte à au moins 302 le nombre de migrants et de réfugiés ayant péri cette année en empruntant cette route d'exil, mais le véritable chiffre des victimes, qui est inconnu, est certainement bien plus élevé, ont indiqué le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, et l'OIM.