Attaque dans un commissariat en France: Macron a rencontré la famille de la policière tuée

Le président s'est rendu dans la boulangerie de l'époux de la victime, pour apporter son soutien à une famille «très bouleversée et très digne». (Photo, AFP)
Le président s'est rendu dans la boulangerie de l'époux de la victime, pour apporter son soutien à une famille «très bouleversée et très digne». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 25 avril 2021

Attaque dans un commissariat en France: Macron a rencontré la famille de la policière tuée

  • Le drame, qui intervient après trois attentats djihadistes en quelques semaines à l'automne, mobilise à nouveau le gouvernement
  • «Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien»

RAMBOUILLET: L'attaque meurtrière vendredi contre une fonctionnaire de police au commissariat de Rambouillet, près de Paris, a replacé samedi la menace terroriste au sommet de l'agenda politique en France, avec la visite du président Emmanuel Macron auprès de la famille de la victime et une réunion de crise des ministres concernés.

Le drame, qui intervient après trois attentats djihadistes en quelques semaines à l'automne, mobilise à nouveau le gouvernement. 

Emmanuel Macron s'est déplacé samedi dans la banlieue ouest de Paris, pour rendre visite à la famille de Stéphanie M., 49 ans, la fonctionnaire de police - non armée - tuée de deux coups de couteau dans l'entrée du commissariat de Rambouillet par Jamel Gorchene, un Tunisien de 36 ans, abattu ensuite par un policier.

Le président s'est rendu dans la boulangerie de l'époux de la victime, pour apporter son soutien à une famille «très bouleversée et très digne», a annoncé la présidence de la République. Stéphanie M. était mère de deux filles de 13 et 18 ans.

«Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien», avait tweeté vendredi Emmanuel Macron.

En parallèle, une réunion a rassemblé pendant environ deux heures, samedi après-midi, les services et ministres concernés (Intérieur, Justice, Armées) autour du Premier ministre Jean Castex, qui avait écourté sa visite en Occitanie.

Côté enquête, une quatrième personne a été placée en garde à vue samedi à la mi-journée, selon une source judiciaire, et son domicile perquisitionné. Cet homme serait un membre de la famille de Jamel Gorchene, selon une source proche du dossier. 

Les auditions de trois personnes, placées en garde à vue vendredi soir, se poursuivaient samedi. 

Il s'agit du père du meurtrier et de deux personnes qui l'ont hébergé, l'une récemment dans la banlieue sud de Paris et l'autre à son arrivée en France en 2009, a indiqué une source proche du dossier.

Selon une autre source proche de l'enquête, les deux personnes interrogées avec le père forment un couple qui aurait domicilié l'assaillant «au moins administrativement» en banlieue parisienne. Leurs domiciles avaient été perquisitionnés vendredi.

Le téléphone de Jamel Gorchene contenait «des nasheeds», des chants religieux musulmans, désormais fréquemment utilisés pour la propagande djihadiste, a précisé cette source. 

«Dépressif»

Arrivé en France en situation irrégulière, ce chauffeur-livreur était titulaire depuis décembre d'une carte de séjour valable un an, selon le parquet national antiterroriste, qui s'est saisi de l'enquête.

Il «n'avait pas été porteur de menaces, on n'avait pas détecté de signes de radicalisation» à son sujet, a déclaré sur la chaîne d'information BFMTV Laurent Nuñez, coordonnateur national de renseignement. Jamel Gorchene fait partie de ces «individus (...) qui sont très isolés, n'ont pas de relations avec d'autres individus qui les rendraient détectables», a-t-il ajouté.

L'homme aurait effectué un «repérage», accréditant la préméditation, avant d'attaquer la victime, selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. 

Des témoins ont par ailleurs rapporté qu'il aurait crié «Allah Akbar», selon une source proche de l'enquête.

Jamel Gorchene est originaire de Msaken, ville commerciale proche de la station balnéaire de Sousse, sur la côte est de la Tunisie, où réside encore sa famille dans une maison modeste. Il aurait au moins une soeur et deux frères, dont un jumeau. 

Il était récemment venu pour deux semaines en Tunisie. Une cousine trentenaire, Sameh, y a assuré qu'il était suivi par un psychiatre en France car il souffrait d'une dépression. 

Hommage lundi

Les prochains jours seront ceux des hommages à Stéphanie M., agente administrative du secrétariat au commissariat, depuis 28 ans à Rambouillet, selon une source policière.

Un hommage sera rendu lundi à 17H30 à l'agente administrative devant l'hôtel de ville, a indiqué la mairie sur Twitter. 

Ce drame survient alors que la police locale garde en mémoire l'assassinat d'un couple de fonctionnaires de police, tué à coups de couteau en 2016 dans son pavillon de Magnanville, commune située à une cinquantaine de kilomètres de Rambouillet, par un homme se revendiquant de l'organisation Etat islamique.

Le 16 octobre dernier, la même région avaient été marquée par l'attaque au couteau d'un professeur de collège, Samuel Paty, décapité par un jeune homme de 18 ans originaire de la république russe de Tchétchénie. 

Depuis 2015, une vague d'attentats djihadistes a fait plus de 260 morts en France. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".