France : 15 confinés volontaires dans une grotte retrouvent la lumière du jour

Les 14 volontaires de la mission. (AFP)
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Publié le Samedi 24 avril 2021

France : 15 confinés volontaires dans une grotte retrouvent la lumière du jour

  • Eblouis par le soleil, lunettes de soleil sur le nez, les membres de l'expédition Deep Time ont repris contact avec le monde extérieur, leurs visages un peu pâles mais visiblement en forme
  • «L'humidité est très impactante. On a vu au fur et à mesure du temps et des fatigues, les besoins de nourriture augmenter», a déclaré M. Clot, qui a longuement pris la parole devant la presse

TARASCON-SUR-ARIEGE : Les 15 membres de la mission Deep Time volontairement confinés dans une grotte des Pyrénées (sud-ouest) pendant 40 jours ont retrouvé samedi la lumière du jour et relaté leur vécu, marqué par la désynchronisation du sommeil, mais aussi par "l'émerveillement" face à cet environnement "extraordinaire".

Eblouis par le soleil, lunettes de soleil sur le nez, les membres de l'expédition Deep Time ont repris contact avec le monde extérieur, leurs visages un peu pâles mais visiblement en forme.

Sans montre, téléphone ni lumière naturelle, les 15 volontaires, avec à leur tête l'explorateur franco-suisse Christian Clot, ont dû s'habituer aux 10,5 degrés et 100 % d'humidité de la grotte de Lombrives, en Ariège, générer leur propre électricité par un système de pédalo et puiser l'eau à 45 mètres de profondeur.

"L'humidité est très impactante. On a vu au fur et à mesure du temps et des fatigues, les besoins de nourriture augmenter", a déclaré M. Clot, qui a longuement pris la parole devant la presse.

Les autres participants ont notamment souligné qu'ils avaient l'impression que beaucoup moins de temps s'était écoulé lorsqu'ils ont été prévenus que la période de 40 jours était finie.

Un choc 

"C'était un vrai choc. Je croyais qu'il restait cinq ou six jours encore", a déclaré Emilie Kim-Foo, une infirmière de 29 ans qui faisait partie du groupe.

Au cours de l'expérience, les participants ont aussi constaté une grande disparité concernant les cycles de sommeil. Ainsi, lorsque certaines personnes se levaient, d'autres se couchaient.

"On n'avait pas de repères temporels", a expliqué Tiphaine Vuarier, une psychomotricienne de 32 ans.

"On a probablement plus dormi certaines nuits et moins d'autres", a précisé Marie-Caroline Lagache, une bijoutière de 50 ans.

D'habitude, "je ne me souviens pas de mes rêves. J'ai eu une bonne surprise. Je me souviens de quelques rêves dans la grotte", a raconté Arnaud Burel, un biologiste de 29 ans.

Retour à la réalité

Affirmant qu'il venait d'apprendre qu'il y avait "un nouveau confinement en France", M. Clot, fondateur du Human Adaptation Institute, a aussi parlé de "replongée dans la réalité", notant que l'absence de masque dans la grotte avait constitué "une forme de liberté intéressante".

Toujours selon l'explorateur franco-suisse, Deep Time vise à étudier nos capacités d'adaptation à la perte de repères spatio-temporels, une question soulevée notamment avec la crise sanitaire.

Bien que des chercheurs y soient associés, la démarche est accueillie avec scepticisme par d'autres scientifiques qui soulignent l'absence d'un cadre suffisamment "rigoureux".

Etienne Koechlin, directeur du laboratoire de neurosciences cognitives à l'Ecole normale supérieure (ENS), qui participe aux recherches de "Deep Time", défend son caractère "novateur".

Ainsi, des données sur le cerveau et sur les capacités cognitives des participants recueillies avant l'entrée dans la grotte seront comparées à celles recueillies à la sortie afin notamment d'étudier les changements du système nerveux liés à cet environnement exceptionnel.

A l'instar d'autres chercheurs, Pierre-Marie Lledo, directeur du laboratoire Gènes, Synapses et Cognition (CNRS) et de l'unité "Perception et Mémoire" à l'Institut Pasteur, souligne l'absence d'un "groupe contrôle" permettant de comparer les résultats des gens enfermés à ceux d'autres restés à l'extérieur, ce qui empêche de valider scientifiquement les résultats selon lui.

Au total, Deep Time aura nécessité 1,2 million d'euros de financement, auquel ont participé des partenaires privés et publics.

"La sortie de la grotte est très compliquée à vivre, il faut se resynchroniser avec (notre) monde, et se quitter" après 40 journées passées ensemble, a conclu le leader de l'expédition Christian Clot.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".