RIYAD: La Banque saoudienne d'exportation-importation (Exim) a accordé près de 8 milliards de riyals saoudiens (1,77 milliard d’euros) de prêts à des non-exportateurs de pétrole depuis son lancement au début de l'année dernière pour les aider à distribuer leurs marchandises dans plus de quarante-cinq pays à travers le monde.
Le prêteur a été créé dans le cadre de l’objectif Vision 2030 du gouvernement, qui vise à faire passer la part des exportations dans l’économie non pétrolière de 16% actuellement à 50% d’ici à la fin de la décennie.
«À la banque saoudienne Exim, nous sommes mandatés pour servir tous les exportateurs saoudiens de produits non pétroliers, qu'il s'agisse de biens, de services ou de produits intermédiaires à valeur ajoutée, quelle que soit la taille de leur entreprise. Nous le faisons en veillant à ce que notre rôle complète celui des prêteurs commerciaux au lieu de l'éroder ou de rivaliser avec lui», déclare le Dr Naif al-Shammari, PDG par intérim de la banque saoudienne Exim, dans une interview accordée à Arab News.
«Nous accordons une attention particulière aux petites et moyennes entreprises, étant donné leur accès limité aux fonds commerciaux. Cela s'étend même à celles qui n'ont pas d'antécédents d'exportation, à condition qu'elles aient des commandes valides en réserve sur le marché de l’exportation», précise M. Al-Shammari.
Pour dynamiser la performance des exportateurs du secteur non pétrolier, la banque saoudienne Exim propose dix-sept solutions de crédit différentes, développées conformément aux meilleures pratiques internationales, et qui répondent aux besoins des exportateurs saoudiens et de leurs clients étrangers, explique Al-Shammari.
Meshari Alrajih, professeur assistant de marketing à l'université du Roi Saoud, déclare que les petits et moyens exportateurs peuvent bénéficier du nouveau programme Made in Saudi («fabriqué en Arabie saoudite»), qui propose plusieurs solutions destinées à promouvoir le développement des produits locaux. Il existe de nombreuses formes de soutien, comme les exemptions de frais pour la création d'entreprises industrielles comptant jusqu'à cinq employés, fait-il savoir. Il évoque par ailleurs des programmes liés à Vision 2030 qui peuvent aider les petites et moyennes entreprises (PME), notamment le Programme national de développement industriel et de logistique, l'Autorité du contenu local et des marchés publics et le Fonds de développement industriel.
En bref
• La Saudi Export-Import Bank a accordé près d’1,77 milliard d’euros de prêts à des non-exportateurs de pétrole depuis son lancement au début de l'année dernière.
• Elle fournit des services de financement, de garanties et d'assurance-crédit à l'exportation qui proposent des tarifs compétitifs.
Pour que leurs entreprises contribuent à atteindre les objectifs fixés par le programme Vision 2030, souligne Alrajih, les entrepreneurs doivent contacter les instances compétentes qui disposent d’une expérience dans ce domaine, telles que l'Autorité saoudienne de développement des exportations et les chambres de commerce. Il recommande également que les petites entreprises participent à des expositions ainsi qu’à des conférences internationales afin de développer leurs réseaux à l'étranger.
Alrajih exhorte les PME à commercialiser leurs produits en dehors du Royaume par le biais d'un certain nombre de canaux comme le ministère de l'Investissement, qui dispose à l'étranger de bureaux spécialisés dans l'aide à ces entreprises.
Le consultant en design et en image de marque Fawaz al-Otaibi déclare que l'initiative Made in Saudi tombe à pic: «Au cours des dernières années, de nombreux Saoudiens ont fréquenté les universités les plus prestigieuses du monde et ont étudié le design, l'image de marque, le design industriel ainsi que d'autres spécialités», indique-t-il, ajoutant que «cette nouvelle compétence chez les jeunes Saoudiens conduirait à une transformation majeure en peu de temps».
Alors que les PME saoudiennes acquièrent davantage d'expérience dans la commercialisation de leurs produits auprès d'un public mondial plus large, des organismes tels que la Banque saoudienne d'exportation-importation se mettent à leur disposition afin de contribuer à financer la logistique nécessaire à l’exportation, aidant ainsi le gouvernement à atteindre ses objectifs ambitieux de la Vision 2030.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.