«Islamo-gauchisme»: Michel Wieviorka remet un rapport à Vidal

Le sociologue français Michel Wieviorka arrive pour une rencontre avec une soixantaine d'intellectuels et le président français dans le cadre du «Grand débat national» le 18 mars 2019, à l'Elysée à Paris (Photo, AFP)
Le sociologue français Michel Wieviorka arrive pour une rencontre avec une soixantaine d'intellectuels et le président français dans le cadre du «Grand débat national» le 18 mars 2019, à l'Elysée à Paris (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 avril 2021

«Islamo-gauchisme»: Michel Wieviorka remet un rapport à Vidal

  • Ce rapport de quelque 80 pages, qu'il a intitulé «Racisme, antisémitisme, antiracisme: apologie pour la recherche», paraît jeudi aux éditions La Boîte à Pandore
  • «Je pense que l'islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble, et que l'université n'est pas imperméable», affirmait la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal

PARIS: Le sociologue Michel Wieviorka a remis un rapport à la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal sur le supposé « islamo-gauchisme » à l'université, après s'être saisi lui-même de la question, a-t-il indiqué. 

Ce rapport de quelque 80 pages, qu'il a intitulé « Racisme, antisémitisme, antiracisme: apologie pour la recherche », paraît jeudi aux éditions La Boîte à Pandore. 

« La ministre ne pourra pas dire qu'elle ne l'a pas. Je l'ai déposé au ministère, en le remettant à la loge en mains propres » en fin de semaine dernière, a expliqué l'auteur, qui est directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). 

Mme Vidal avait demandé en février au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) « un bilan de l'ensemble des recherches qui se déroulent dans notre pays », estimant que certains universitaires se servaient de leurs fonctions « pour porter des idées radicales ». 

« Je pense que l'islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble, et que l'université n'est pas imperméable », affirmait-elle. 

Le CNRS ne s'est pas encore attaqué à ce « bilan », et, fait rare, a dénoncé un « slogan politique » qui d'après lui « ne correspond à aucune réalité scientifique ». 

« J'ai fait ce livre pour qu'on regarde sérieusement ce qu'il en est », a expliqué M. Wieviorka, spécialiste reconnu du racisme et de l'antisémitisme. Selon lui, « l'expression d'islamo-gauchisme est très douteuse, et ce que j'ai pu observer à l'université, c'est que le problème est non pas inexistant, mais très, très secondaire ». 

Puisqu'aucun chercheur sérieux ne souhaite se mettre à ce « bilan », a-t-il poursuivi, « soit le rapport, s'il y en a un, sera à côté de la plaque, soit cela prendra une autre forme, soit ce sera refusé par la communauté », car vouloir faire un tri entre recherche et militantisme déguisé en recherche, « c'est ouvrir la voie à des atteintes très importantes aux libertés académiques ».  

Avec ce terme, « on ne sait pas si ce qui est visé c'est le climat général, des groupes agissants, des militants, ou si c'est la recherche et l'enseignement eux-mêmes. Moi je prends le parti de défendre la recherche et les enseignants. On ne se débarrasse pas comme ça de questions fondamentales de décolonisation, ou post-coloniales, et de discriminations ». 

Le sociologue reconnaît cependant des tensions dans le monde universitaire entre « deux univers de recherche, l'un, classique, d'étude des questions de racisme ou d'antisémitisme, et un univers plus neuf des études post-coloniales, décoloniales, de l'intersectionnalité ». 

« Ce sont deux univers à qui il manque de discuter entre eux », déplore M. Wieviorka. 


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.