BRUXELLES: L'Union européenne et les Etats-Unis ont appelé les députés géorgiens à approuver un accord de compromis qui doit être présenté dimanche pour mettre fin à la crise politique dans le pays du Caucase.
«L'Union européenne et les Etats-Unis appellent tous les membres du Parlement géorgien à signer l'accord que le président du Conseil européen Charles Michel va proposer», ont déclaré dans un communiqué commun les diplomaties européenne et américaine.
Cette déclaration illustre la reprise active de consultations entre Bruxelles et Washington au sujet des voisins sud et ouest de la Russie.
L'accord renforcera l'indépendance du système judiciaire, permettant d'améliorer les processus électoraux et de contribuer à «un parlement capable de mieux représenter toutes les voix de la Géorgie», selon le communiqué conjoint.
Le compromis proposé se donne également pour objectif d'aider la Géorgie à faire face aux défis soulevés par la pandémie de Covid-19 et à préserver «ses intérêts en matière de sécurité et de stabilité» dans la région.
Il engage les parties à résoudre dans un délais d'une semaine les cas où «la justice a été perçue comme étant politisée» depuis les manifestations de 2019, à travers l'adoption d'amnisties ou des mesures similaires en ce qui concerne les sentences.
«Les parties reconnaissent leurs positions divergentes concernant les élections de 2020 et acceptent d'assumer leurs mandats parlementaires et participer à des futures élections sur la base des réformes convenues» dans cet accord.
Le texte appelle à des élections selon un régime «entièrement proportionnel» et des «critères clairs» pour le comptage des voix, ainsi qu'à inviter «des experts internationaux» pour régler les différends qui pourraient surgir.
La Géorgie, une ancienne république soviétique à l'est de l'Europe, est plongée dans la crise politique depuis les législatives d'octobre, dont l'opposition a affirmé que les résultats avaient été truqués pour maintenir le parti Rêve géorgien au pouvoir.
Les partis d'opposition ont exigé de nouvelles élections et ont refusé de participer au nouveau Parlement.
La crise s'est approfondie en février avec l'arrestation et la traduction devant la justice du dirigeant de la principale coalition d'opposition, Nika Melia, accusé d'avoir fomenté des violences lors de manifestations en 2019.
Le Premier ministre géorgien a démissionné et des milliers de partisans de l'opposition se sont rassemblés dans la capitale pour protester contre l'arrestation de M. Melia.
Charles Michel a tenté une médiation entre le gouvernement et l'opposition, avec pour objectif de faire baisser la tension et d'éviter que le pays ne revienne sur ses acquis démocratiques.
Selon le communiqué conjoint de l'UE et des Etats-Unis, l'accord de compromis proposé sera tel qu'il pourra être signé par tous les parlementaires géorgiens «de bonne foi», mais ceux-ci devront faire preuve de «courage» pour surmonter les considérations partisanes.
L'accord proposé renforcera l'indépendance de la justice, améliorera le processus électoral et contribuera à la création d'un Parlement «qui puisse mieux refléter les voix de tous les Géorgiens», selon la même source.