L'Erythrée reconnaît la présence de ses troupes au Tigré et promet de les retirer

 La région du Tigré est le théâtre d’affrontements et de tueries depuis plusieurs mois (Photo, AFP).
La région du Tigré est le théâtre d’affrontements et de tueries depuis plusieurs mois (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 17 avril 2021

L'Erythrée reconnaît la présence de ses troupes au Tigré et promet de les retirer

  • L'armée éthiopienne a reçu l'appui de forces venues d'Érythrée, pays frontalier du Tigré au nord, et de la région éthiopienne de l'Amhara, qui borde le Tigré au sud
  • Mais les combats se sont poursuivis depuis le 28 novembre et l'armée érythréenne a été accusée d'avoir perpétré plusieurs massacres et de s'être livrée à des violences sexuelles

ADDIS ABEBA: L'Erythrée a reconnu, pour la première fois, la présence de ses troupes au Tigré, en Ethiopie, promettant de les retirer dans une lettre adressée dans la nuit de vendredi à samedi au Conseil de sécurité des Nations unies.

Début novembre 2020, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait annoncé l'envoi de l'armée fédérale au Tigré pour arrêter et désarmer les dirigeants des dirigeants locaux du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré), dont les forces sont accusées par Addis Abeba d'avoir mené des attaques contre des camps militaires des forces fédérales.

L'armée éthiopienne a reçu l'appui de forces venues d'Érythrée, pays frontalier du Tigré au nord, et de la région éthiopienne de l'Amhara, qui borde le Tigré au sud, et Abiy a proclamé la victoire le 28 novembre, après la prise de la capitale régionale Mekele. 

Mais les combats se sont poursuivis depuis et l'armée érythréenne a été accusée d'avoir perpétré plusieurs massacres et de s'être livrée à des violences sexuelles.

Addis Abeba et Asmara ont longtemps nié que les Érythréens étaient actifs dans la région, malgré les témoignages de résidents, de groupes de défense des droits humains, de diplomates et même de certains responsables civils et militaires éthiopiens.

Fin mars, Abiy Ahmed avait finalement reconnu leur présence, avant d'annoncer que leur retrait était en cours. 

Mais le courrier écrit par l'ambassadrice érythréenne à l'ONU Sophia Tesfamariam et rendu public dans la nuit par le ministre de l'Information érythréen Yemane Gebremeskel est la première reconnaissance officielle par Asmara de la présence de ses soldats.

« Nouvelles atrocités »

Les forces du TPLF ayant été « largement repoussées », Asmara et Addis Abeba « ont pris la décision commune, au plus haut niveau, d'entamer le retrait des troupes érythréennes et le redéploiement simultané des soldats éthiopiens le long de la frontière » entre les deux pays.

Jeudi, le secrétaire général adjoint » des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, avait affirmé devant le Conseil de sécurité qu' « aucune preuve » n'était venue confirmer un retrait de la région des forces militaires érythréennes. 

« Le personnel humanitaire continue de signaler de nouvelles atrocités qui, selon lui, sont commises par les forces de défense érythréennes », avait-il souligné.

Le ministre de l'Information érythréen a indiqué samedi sur Twitter qu'Asmara avait convoqué deux responsables onusiens dans le pays pour protester contre « des rapports fallacieux ».

Dans son courrier, l'ambassadrice érythréenne a également nié la véracité de ces informations.

« Les accusations de viols et d'autres crimes proférées contre les soldats érythréens ne sont pas seulement scandaleuses, elles représentent également une attaque brutale contre la culture et l'histoire de notre peuple ».

L'Éthiopie et l'Érythrée se sont opposées entre 1998 et 2000 durant une sanglante guerre frontalière, alors que le TPLF dominait le pouvoir en Ethiopie. 

Les deux pays se sont rapprochés après l'arrivée au pouvoir en 2018 d'Abiy Ahmed, récompensé du prix Nobel de la paix en 2019. Mais l'Érythrée et le TPLF sont restés de féroces ennemis.

« Tragédie »

Selon Mark Lowcock, « le nombre de personnes déplacées augmente » pour avoir atteint fin mars « 1,7 million de personnes au Tigré ».

« Nous devons encore intensifier considérablement l'aide humanitaire aux populations de tout le Tigré. Nous savons déjà qu'au moins 4,5 millions de personnes sur près de six millions au Tigré ont besoin d'une aide humanitaire », a-t-il plaidé.

Le responsable de l'ONU a indiqué avoir reçu des rapports sur des déplacés « qui meurent de faim ».

Le média d'Etat éthiopien a dénoncé vendredi soir des informations « mensongères » et « destinées à ternir l'image du pays ».

« L'assistance humanitaire apportée au Tigré se déroule bien et aucune vie n'a été perdue par manque de nourriture », a assuré un responsable de ces opérations auprès du gouvernement éthiopien, Mitiku Kassa.

Mais plus tôt dans la journée vendredi, le responsable pour l'agriculture de l'administration intérimaire du Tigré, mise en place par les autorités fédérales, Abadi Girmay, a prévenu du risque d'une « crise » pouvant durer plusieurs années, si les activités agricoles ne reprenaient pas au plus vite.

Il a ainsi mis en garde contre la possibilité d'une « tragédie comme ce pays n'en a encore jamais connu ».

Dans les années 1980, de terribles famines, en partie instrumentalisées par le régime marxiste de Mengistu Haïlé Mariam ont fait des millions de morts.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.