Des dizaines de combattants tués dans des batailles près de la ville yéménite de Marib

Les affrontements les plus violents ont été signalés à Al-Kasara, où des commandants et des soldats de l'armée locale ont affirmé avoir combattu des «vagues consécutives» de combattants houthis et capturé des dizaines de rebelles. (Photo, AFP)
Les affrontements les plus violents ont été signalés à Al-Kasara, où des commandants et des soldats de l'armée locale ont affirmé avoir combattu des «vagues consécutives» de combattants houthis et capturé des dizaines de rebelles. (Photo, AFP)
Un combattant fidèle au gouvernement légitime du Yémen a une position contre les rebelles houthis à Marib. (AFP)
Un combattant fidèle au gouvernement légitime du Yémen a une position contre les rebelles houthis à Marib. (AFP)
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Publié le Samedi 17 avril 2021

Des dizaines de combattants tués dans des batailles près de la ville yéménite de Marib

  • Les Houthis sont plongés dans un bourbier militaire en raison de la résistance acharnée des forces gouvernementales
  • L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a averti jeudi que l'offensive houthie menaçait les vies de milliers de civils

AL-MUKALLA: Des dizaines de combattants rebelles et des forces gouvernementales ont été tués au moment où les combats continuaient de faire rage près de la ville yéménite centrale de Marib, ont rapporté vendredi les autorités locales et les médias.

Les Houthis soutenus par l’Iran ont intensifié leurs attaques incessantes contre les zones contrôlées par le gouvernement dans la province de Marib, tentant de mettre fin à plus de deux mois d’impasse militaire dans la reprise de leur offensive dans le but de s’emparer du dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen.

Abdou Abdullah Majili, un porte-parole de l'armée yéménite, a déclaré à Arab News que des dizaines de Houthis avaient été tués jeudi et vendredi lors d'attaques ratées dans les principaux champs de bataille de Marib tels qu'Al-Kasara et Helan, à l'ouest de la ville.

Les affrontements les plus violents ont été signalés à Al-Kasara, où des commandants et des soldats de l'armée locale ont affirmé avoir combattu des «vagues consécutives» de combattants houthis et capturé des dizaines de rebelles.

«Al-Kasara est devenu un trou noir qui engloutit les combattants houthis», a signalé Majili, ajoutant que les avions de guerre de la coalition arabe avaient détruit les renforts et les positions houthis, aidant l'armée yéménite et les forces alliées à repousser les miliciens.

L'armée yéménite a également pleuré la mort de plusieurs combattants tués au cours des combats à Marib. Sur les réseaux sociaux, de nombreux partisans du gouvernement ont aussi annoncé la mort d'amis lors de batailles avec les Houthis à Marib.

Le chef d'état-major de l'armée yéménite, le lieutenant général Sagheer ben Aziz, a promis vendredi de poursuivre les opérations militaires contre les Houthis jusqu'à ce que le groupe soit expulsé de Marib et des territoires yéménites sous leur contrôle.

Lors de visites sur les champs de bataille de Marib, ben Aziz s'est engagé à vaincre les Houthis. Il a ainsi remercié la coalition arabe pour son soutien militaire.

L'escalade actuelle des combats à Marib a commencé le 8 février lorsque les Houthis ont lancé à nouveau une offensive majeure en vue de s’emparer de la ville riche en pétrole. Malgré l'envoi de milliers de combattants dans la province, les Houthis ont été plongés dans un bourbier militaire, leurs forces n'ayant pas réussi à réaliser des gains territoriaux majeurs en raison de la résistance acharnée des forces gouvernementales.

Informant le Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Yémen, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a déclaré jeudi que les combats à Marib étaient devenus «le principal centre de gravité» de la guerre dans le pays. Il a averti que l'offensive Houthie menaçait les vies de milliers de personnes déplacées vivant dans la ville de Marib.

«Les combats à Marib, Dieu sait que nous avons auparavant vu ces hauts et ces bas, mais maintenant ces hauts et ces bas montrent clairement des signes dangereux d'escalade. Les personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que les communautés locales, ont été toujours dans la ligne de mire et sont actuellement menacées par l'assaut contre la ville de Marib », a ajouté Griffiths.

Le gouvernement Yéménite a accusé à plusieurs reprises les Houthis de prendre pour cible les camps de personnes déplacées à l'extérieur de la ville, les forçant à fuir vers des zones plus sûres.

L’unité gouvernementale de gestion des déplacés internes a affirmé que plus de 2 millions de personnes qui avaient fui les combats et la répression des Houthis dans leurs provinces d’origine vivaient désormais dans des camps surpeuplés dans la ville de Marib.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au Liban, la plupart des sites militaires du Hezbollah ont été cédés à l'armée dans le sud du pays

L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
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  • « Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.
  • Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

BEYROUTH : Selon une source proche du mouvement pro-iranien, l'AFP a appris samedi que la plupart des sites militaires du Hezbollah dans le sud du Liban avaient été placés sous le contrôle de l'armée libanaise.

« Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.

Dimanche, une émissaire américaine en visite à Beyrouth a exhorté les autorités libanaises à accélérer le désarmement du Hezbollah.

« Nous continuons d'exhorter le gouvernement à aller jusqu'au bout pour mettre fin aux hostilités, ce qui inclut le désarmement du Hezbollah et de toutes les milices », a déclaré Morgan Ortagus sur la chaîne locale LBCI. 

Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

« Nous allons bientôt élaborer une stratégie de défense nationale dans ce cadre », a-t-il ajouté.

Le Hezbollah est le seul groupe libanais à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la « résistance » contre Israël.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien.

Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2006 avec des bombardements israéliens intenses au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée. La guerre a fait plus de 4 000 morts.

Israël, qui a maintenu sa présence militaire au Liban dans cinq points « stratégiques » le long de la frontière, continue de mener régulièrement des frappes au Liban, disant viser des infrastructures et des membres du Hezbollah.


Gaza : une délégation du Hamas est attendue au Caire samedi pour discuter d'une trêve

Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
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  • « Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.
  • « Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

LE CAIRE : Une délégation du Hamas est attendue samedi au Caire pour des discussions avec les médiateurs égyptiens en vue d'une nouvelle trêve dans la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable du mouvement islamiste palestinien.

« Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre et à l'agression, et garantissant le retrait complet des forces d'occupation de la bande de Gaza », a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat, en référence à Israël.

Selon lui, le Hamas n'a reçu aucune nouvelle offre de trêve, malgré des informations de médias israéliens rapportant que l'Égypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages.

« Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

La délégation est conduite par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du Hamas, a-t-il précisé.

Selon le Times of Israel, la proposition égyptienne prévoirait le retour en Israël de 16 otages, huit vivants et huit morts, en échange d'une trêve de 40 à 70 jours ainsi que de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens.


Reconnaissance de l'État palestinien : de nombreuses conditions à réunir pour que la France agisse

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
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  • - Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 
  • Il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

PARIS : Toute reconnaissance de l'État palestinien par la France ne contribuera à mettre la solution des deux États avec Israël sur les rails que si elle réunit une myriade de conditions qui semblent pour le moment inatteignables.

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique ». Les obstacles sont de taille.

- Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 

L'an passé, il avait déclaré que la reconnaissance d'un État palestinien n'était pas un tabou, à condition que ce geste symbolique soit « utile ».

Mercredi, il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

La conférence pour les deux États, prévue en juin à New York sous l'égide de la France et de l'Arabie saoudite, doit être « un tournant », a-t-il dit. 

Des frontières à définir 

« Les attributs juridico-politiques de l'État palestinien en question n'existent pas aujourd'hui. C'est une pure fiction diplomatique », souligne néanmoins David Khalfa, de la Fondation Jean-Jaurès à Paris.

« Pour qu'un État palestinien soit viable, il faut une continuité territoriale entre Gaza et la Cisjordanie », note Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris. Or, « on ne voit pas aujourd'hui le gouvernement israélien accepter d'entamer un processus de décolonisation, de mettre un terme à l'occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et de demander aux 700 ou 800 000 colons israéliens de quitter ces territoires occupés », dit-il. 

Une autre question épineuse est celle du désarmement du Hamas, qui a perpétré les attentats sanglants du 7 octobre 2023 en Israël et provoqué les représailles meurtrières de l'armée israélienne à Gaza.

Israël a fait de l'éradication du groupe sa priorité. 

Démilitarisation du Hamas et exfiltration

Quoiqu'affaibli, le groupe « a réussi à recruter des milliers de jeunes miliciens » et dispose encore d'un arsenal lui permettant de « mener des actions de guérilla contre les soldats israéliens et de réprimer dans le sang les leaders de la contestation anti-Hamas à Gaza », observe-t-il.

S'agissant de l'exfiltration de certains cadres du Hamas, la question est complexe à explorer avec ceux qui parlent au Hamas, reconnaît-on à Paris. Comment les exfiltrer et vers quelle destination, en plus du Qatar et de la Turquie ? Des interrogations  qui restent sans réponse actuellement. 

Revitaliser l'Autorité Palestinienne

« Les Israéliens doivent être convaincus que le Hamas va être désarmé, qu'il est exclu de la gouvernance de Gaza et que l'Autorité palestinienne va réellement se réformer », a expliqué à l'AFP une source diplomatique française.

Cela passe par le renforcement de la légitimité de l'Autorité palestinienne, alors que la popularité du Hamas augmente au sein de la population. 

Normalisation avec Israël

Selon Hasni Abidi, enseignant au Global Studies Institute de l'Université de Genève, il faut un changement de personnel politique en son sein pour qu'une Autorité palestinienne revitalisée soit en mesure d'assurer une gouvernance crédible dans la bande de Gaza. Or, ses dirigeants ne manifestent aucun désir de passer la main, ce qui permet à Israël d'entretenir l'idée qu'ils n'ont pas d'interlocuteur crédible.

La source diplomatique rappelle que la normalisation est un processus et pas un acte isolé. Elle souligne que ce processus peut se faire progressivement et que d'autres pays peuvent participer. Cependant, la France est réaliste et ne s'attend pas à un règlement immédiat du conflit israélo-palestinien.