Le Conseil de sécurité de l'ONU endosse à l'unanimité les progrès libyens

Le texte, rédigé par le Royaume-Uni, avait été demandé par les parties libyennes lors de leur accord de cessation des hostilités à l'automne après une dizaine d'années de conflit et de lutte de pouvoirs entre l'est et l'ouest libyen.(AFP)
Le texte, rédigé par le Royaume-Uni, avait été demandé par les parties libyennes lors de leur accord de cessation des hostilités à l'automne après une dizaine d'années de conflit et de lutte de pouvoirs entre l'est et l'ouest libyen.(AFP)
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Publié le Vendredi 16 avril 2021

Le Conseil de sécurité de l'ONU endosse à l'unanimité les progrès libyens

  • Ce texte, rédigé par le Royaume-Uni, avait été demandé par les parties libyennes lors de leur accord de cessation des hostilités à l'automne après une dizaine d'années de conflit et de lutte de pouvoirs entre l'est et l'ouest libyen
  • Il prévoit la création d'une composante d'observation du cessez-le-feu d'au plus 60 membres au sein de la mission politique onusienne en Libye, la Manul

NATIONS-UNIES : Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé vendredi à l'unanimité une résolution endossant les progrès libyens en faveur de la paix et de la sécurité en Libye depuis le cessez-le-feu d'octobre, selon des diplomates.

Ce texte, rédigé par le Royaume-Uni, avait été demandé par les parties libyennes lors de leur accord de cessation des hostilités à l'automne après une dizaine d'années de conflit et de lutte de pouvoirs entre l'est et l'ouest libyen.

Il prévoit la création d'une composante d'observation du cessez-le-feu d'au plus 60 membres au sein de la mission politique onusienne en Libye, la Manul.

Cette unité est distincte du mécanisme de supervision du cessez-le-feu que les ex-belligérants sont en train de créer à Syrte (centre). Elle lui apportera son aide, précise la résolution qui ne s'étend guère sur qui contrôlera le contrôle du départ des militaires étrangers et mercenaires, estimé par l'ONU à 20.000 personnes.

La résolution, obtenue par l'AFP, "salue favorablement l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020" comme le nouveau gouvernement d'union par intérim "chargé de conduire le pays vers des élections nationales le 24 décembre". Le Conseil de sécurité demande à cet égard des préparatifs "pour des scrutins présidentiel et parlementaire libres, équitables et inclusifs".

Mercenaires 

Sur le plan sécuritaire, la résolution souligne "la nécessité de prévoir un désarmement, une démobilisation et une réintégration (dans la société) des groupes armés et de tous les acteurs armés non-étatiques, une réforme du secteur sécuritaire et la création d'une architecture de défense inclusive et responsable pour la Libye".

Le texte "demande à toutes les parties libyennes d'appliquer pleinement le cessez-le-feu du 23 octobre 2020 et appelle fermement tous les Etats membres à le respecter, y compris avec le retrait sans délai de toutes les forces étrangères et des mercenaires de Libye".

Le chiffre de 60 observateurs onusiens apparaît très en deçà de ce que voulaient à l'origine les Occidentaux qui plaidaient pour "un mécanisme robuste". L'ONU s'est cependant heurtée à l'opposition des Libyens pour une forte présence étrangère sur leur sol afin de superviser le cessez-le-feu dont ils veulent garder la maîtrise.

La présence en Libye des troupes étrangères turques et de mercenaires russes, syriens, tchadiens et soudanais, "est une grosse préoccupation", a indiqué jeudi le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Mais, a-t-il précisé, la mission des observateurs civils onusiens, non armés, "sera focalisée sur le cessez-le-feu".

Selon plusieurs diplomates s'exprimant sous couvert d'anonymat, le non-départ de Libye des troupes étrangères et de mercenaires, pourtant réclamé par les parties libyennes elles même depuis octobre, est problématique dans la perspective des élections. Les pays de la région, notamment le Niger, sont aussi inquiets à l'idée de voir des mercenaires s'éparpiller au Sahel venir alimenter une violence difficilement contrôlable.

"Les groupes affiliés à la Russie et la Russie disent 'nous ne pouvons pas partir tant que les Turcs ne partent pas'. Et les Turcs disent 'nous sommes là sur une base légale, nous avons été invités contrairement aux Russes'" par le précédent gouvernement siégeant à Tripoli et reconnu par l'ONU, indique un diplomate.


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.