L'enrichissement iranien à 60% n'aide « pas du tout » les négociations, avertit Biden

Cette photo d'archives publiée le 5 novembre 2019 par l'Organisation iranienne de l'énergie atomique montre des centrifugeuses dans l'installation d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran. (AP)
Cette photo d'archives publiée le 5 novembre 2019 par l'Organisation iranienne de l'énergie atomique montre des centrifugeuses dans l'installation d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran. (AP)
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Publié le Samedi 17 avril 2021

L'enrichissement iranien à 60% n'aide « pas du tout » les négociations, avertit Biden

  • « Nous sommes malgré tout satisfaits de voir que l'Iran continue à participer aux pourparlers »
  • Le président US juge qu'il est « trop tôt » pour évoquer un succès des réunions à Vienne

Le président américain Joe Biden a affirmé que la production d'uranium enrichi à 60%, lancée vendredi par Téhéran dans une nouvelle entorse à ses engagements internationaux, n'aidait « pas du tout » à sortir de l'impasse, mais s'est dit heureux que Téhéran soit toujours en pourparlers indirects avec Washington sur le retour des deux pays au respect de l'accord nucléaire iranien de 2015.

«Nous ne soutenons pas et ne pensons pas du tout utile que l’Iran dise qu’il va s’enrichir à 60%», a déclaré Biden aux journalistes à Washington lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre japonais Yoshihide Suga.

«Nous sommes néanmoins heureux que l'Iran ait continué d'accepter de s'engager dans des discussions avec nous et avec nos partenaires sur la manière dont nous allons de l'avant et sur ce qui est nécessaire pour nous permettre de revenir dans (l'accord sur le nucléaire). … sans que nous fassions des concessions que nous ne sommes tout simplement pas disposés à faire », a ajouté Biden.

Lorsqu'on lui a demandé si la décision de l'Iran était un signe que Téhéran ne voulait pas vraiment revenir à l'accord nucléaire, Biden a répondu: « Les discussions sont en cours. Je pense qu'il est prématuré de porter un jugement sur le résultat. Mais nous parlons toujours ».

L'Iran a annoncé cette semaine qu'il augmenterait son enrichissement d'uranium à 60%, en réponse à une attaque dimanche contre l'installation nucléaire de Natanz, qu'il a imputée à son grand ennemi Israël.

Cette décision rapproche l'Iran du seuil de 90% requis pour une utilisation dans la fabrication d’une arme nucléaire.

L'Iran avait déjà élevé ces derniers mois l'enrichissement à 20% de pureté, un niveau auquel l'uranium est considéré comme hautement enrichi et un pas important vers la qualité militaire.

Un accord de 2015 avec les puissances mondiales pour freiner les ambitions nucléaires de l'Iran en échange de la levée des sanctions avait plafonné le niveau de pureté à 3,67%. L'Iran nie avoir cherché une arme nucléaire.

«L'enrichissement de l'uranium à 60 % est en cours à l'installation nucléaire du martyr Ahmadi Roshan» à Natanz, a déclaré Ali Akbar Salehi, de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), cité par l'agence de presse Tasnim.

«Nous produisons maintenant 9 grammes (près d'un tiers “d'once”) par heure», a déclaré plus tard Salehi à la télévision officielle.

Plus tôt, le président du parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a déclaré que les scientifiques iraniens avaient commencé avec succès à enrichir 60% d'uranium 40 minutes après minuit.

« La volonté de la nation iranienne fait des miracles qui contrecarrent toute conspiration », a écrit Qalibaf sur Twitter.

L'Iran et les puissances mondiales se réunissent à Vienne pour tenter de sauver l'accord nucléaire de 2015 abandonné par l'ancien président américain Donald Trump il y a trois ans - un effort potentiellement compliqué par la décision de Téhéran d'augmenter l'enrichissement d'uranium.

Les pourparlers se poursuivront pendant plusieurs jours avant de s'interrompre afin que les responsables iraniens et américains puissent rentrer chez eux pour des consultations, a déclaré vendredi un responsable de l'Union européenne.

« Nous avons cette décision (iranienne) d'opter pour un enrichissement à 60%. Évidemment, cela ne facilite pas la négociation », a déclaré le responsable de l'UE aux journalistes, qualifiant ce qui s'est passé à Natanz de « sabotage délibéré ».

Abbas Araqchi, négociateur en chef de l’Iran lors des pourparlers, a déclaré mardi que l’Iran activerait 1000 centrifugeuses avancées à Natanz.

De nombreux médias israéliens ont cité des sources de renseignement anonymes, affirmant que le service d’espionnage du Mossad avait mené l’opération de sabotage dans le complexe de Natanz. Israël - largement considéré comme le seul pays du Moyen-Orient à disposer d'un arsenal nucléaire - n'a pas formellement commenté l'incident.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".