JÉRUSALEM : Des milliers de musulmans se sont rassemblés vendredi à Jérusalem pour une première grande prière du ramadan à l'Esplanade des Mosquées depuis le début de la pandémie de coronavirus rendue possible par une intense campagne de vaccination, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'an dernier, l'accès à l'Esplanade des mosquées avait été fermé au public pendant le ramadan en raison de la pandémie de Covid-19 et la réouverture du site avait été menée sous de strictes conditions sanitaires, en limitant le nombre des fidèles.
Mais ces dernières semaines, Israël, qui a annexé en 1967 la partie orientale de Jérusalem où se situent les lieux saints, a lancé une série de mesures de déconfinement à la faveur d'une intense campagne de vaccination permettant ainsi de plus grands rassemblements dans les lieux de culte.
"Il s'agit de la première fois que nous pourrons être à pleine capacité depuis le début de la pandémie", a déclaré à l'AFP le cheikh Azzam Al-Khatib, directeur du Waqf, organisme qui administre les lieux saints musulmans de la Vieille Ville. Et vendredi, peu après le début de la prière, un photographe de l'AFP a fait état de milliers de fidèles.
Pour cette première prière du vendredi depuis le début du mois du jeûne musulman du ramadan, qui a débuté plus tôt cette semaine, les autorités israéliennes ont annoncé qu'elles permettraient l'entrée depuis la Cisjordanie occupée de "10.000 Palestiniens vaccinés" pour la prière de ce vendredi à Jérusalem.
"Ces mesures ont été prises afin de permettre la liberté de culte tout en limitant la possible propagation du Covid-19", a indiqué l'unité de Coordination des activités du gouvernement israélien dans les Territoires palestiniens (Cogat).
Désignée sous le nom de Haram al-Charif -- "Noble sanctuaire" -- par les musulmans et Mont du Temple par les Juifs, l'esplanade des Mosquées abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa. Elle est administrée par le Waqf de Jérusalem, organisme qui dépend de la Jordanie.
Or plus tôt cette semaine, au premier jour du ramadan, la police israélienne a fait irruption, selon le Waqf, dans la mosquée Al-Aqsa, pour notamment y débrancher temporairement un haut-parleur extérieur, destiné à l'azan, l'appel des fidèles à la prière, alors qu'une cérémonie juive était prévue juste à côté au Mur des Lamentations.
La diplomatie jordanienne a indiqué jeudi avoir envoyé une protestation officielle à l'Etat hébreu, avec lequel la Jordanie dispose d'un accord de paix depuis 1994, pour dénoncer les agissements "insoutenables" de la police israélienne qualifiés de "provocations" et de violations du sanctuaire.