DUBAÏ : Les marchés mondiaux du pétrole sont « sur la voie du rééquilibrage » alors que l'Opep +, l'alliance dirigée par l'Arabie saoudite et la Russie, s'en tient à sa nouvelle politique de rigueur pour limiter la production de pétrole brut, a déclaré mercredi le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salman.
Le ministre a ajouté que l'amélioration des perspectives s’expliquait par une demande accrue, avec la réouverture des économies touchées par la pandémie, mais aussi par ce qu'il a appelé : « Les trois C – coupes, conformité et compensation. »
« Le monde reconnaît désormais le rôle essentiel joué par l'Opep dans la stabilité des marchés pétroliers, de l'industrie énergétique et de l'économie mondiale », a-t-il déclaré lors du point mensuel sur les marchés pétroliers mondiaux organisé en ligne par les ministres de l’Énergie.
Pour certains experts en énergie, la demande de pétrole devrait atteindre cette année 97 % des niveaux prépandémiques.
Les producteurs de pétrole de l'Opep + ont, eux, atteint des niveaux de conformité « sans précédent » avec les réductions historiques d'avril avec une moyenne de 97 % et certains membres – notamment l'Irak et le Nigéria – annoncent des chiffres records.
Les deux pays sont convenus de compenser l'Opep + pour la surproduction passée afin d'aider à éliminer l'excédent de pétrole, mais le prince Abdel Aziz a laissé entendre que l'accord de compensation serait progressivement supprimé à mesure que les marchés approcheraient du rééquilibrage.
« Nous devrions nous efforcer de mettre ce système de compensation temporaire derrière nous, en éliminant toute la surproduction passée d'ici à la de fin septembre », a-t-il déclaré.
La réunion s'est clôturée sur la décision de maintenir le niveau des réductions inchangé, à 7,7 millions de barils par jour. En séance privée, les délégués ont souligné la nécessité de respecter absolument ces chiffres.
Le prince Abdel Aziz a déclaré qu'il y avait des signes encourageants de rééquilibrage entre l'offre et la demande de pétrole dans la réduction des stocks mondiaux, dans celle du « stockage flottant » dans les citernes et dans la reprise de la demande d'essence et de diesel dans de nombreux pays, dont l'Arabie saoudite.
Il a cependant fait savoir que des interrogations demeurent sur la vitesse et l'uniformité de la reprise économique mondiale en raison de la menace continue causée par la Covid-19.
Avec les rencontres de l’Opep +, la confiance est revenue. Les prix du pétrole se sont stabilisés. Le pétrole brut Brent, la référence mondiale, s'est échangé à 45,95 dollars, en hausse de plus de 2 %.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com