DUBAI : La Russie et l’OPEP, dont le chef de file est l’Arabie saoudite, ont approuvé à l’unanimité mercredi 15 juillet la seconde phase d’un accord historique sur la production de pétrole, qui a permis de rétablir la stabilité sur les marchés du brut.
L’accord prévoit que les pays de l’OPEP et ses alliés vont assouplir leur pacte de baisse coordonnée de la production de pétrole conclu en Mai dernier. A partir du mois prochain, les réductions de la production de pétrole passeront de 9,6 millions de barils par jour à 7,7 millions jusqu’à la fin de l’année.
La production pourra donc augmenter à partir du mois d’août de deux millions de barils par jour, dont la plupart seront consommés dans les pays de l’OPEP. Cet accord a pu se concrétiser dans la mesure où l’économie mondiale se remet progressivement de la pandémie liée au covid-19, et parce que pendant l’été, la consommation d’énergie augmente sur les marchés.
« Nous constatons des signes d’amélioration encourageants du côté de la demande. Les économies du monde s’ouvrent, a précisé le Prince Abdul Aziz bin Salman, ministre saoudien de l’énergie et président du comité ministériel qui coordonne l’alliance des 23 pays de l’OPEP +. Alors que nous nous dirigeons vers la seconde phase de l’accord, l’offre excédentaire résultant de l’assouplissement planifié de la réduction de la production sera consommée à mesure que la demande continuera sur le chemin de la reprise », a t-il ajouté.
500 000 barils supplémentaires par jour
Le ministre prévoit que l’Arabie saoudite consommera 500 000 barils supplémentaires par jour au cours des mois d’été , essentiellement pour alimenter la consommation intérieure. Il a indiqué que le niveau des exportations du pétrole saoudien en août serait similaire à celui de juillet.
Le taux de conformité à l’accord global de baisse de la production pétrolière conclu en Mai a atteint un record de 95% au mois de Juin. « En 33 ans, nous n’avions jamais atteint un tel taux de conformité» s’est réjoui le Prince Abdul Aziz.
Certains pays producteurs, notamment l’Arabie saoudite, les EAU et le Koweït ont réduit leur production encore plus que demandé. Les pays qui n’ont pas adhéré au taux de conformité requis, comme l’Irak et le Nigeria, se sont engagés à atteindre ces objectifs et à compenser la surproduction précédente avec de nouvelles baisses de la production au cours des mois d’été.
Le Prince Abdul Aziz est resté prudemment optimiste sur le fait que la demande continuera à augmenter, sachant que les économies mondiales sont à peine en train de se remettre la pandémie. « Même si le processus de reprise sera lent, et que des confinements localisés ou partiels pourront être remis en place dans certaines régions, les signes de reprise sont bien là » a-t-il affirmé.
Ces observations ont été reprises par Alexander, Novak, le ministre russe de l’énergie qui a déclaré que les nouveaux niveaux de production étaient « légitimes et en accord avec les tendances du marché. »