Les enseignants yéménites dénoncent la mainmise houthie sur le programme scolaire

Des enfants yéménites de tous âges sont exposés à des images violentes dans les manuels scolaires des Houthis (Reuters/Photo d’archive)
Des enfants yéménites de tous âges sont exposés à des images violentes dans les manuels scolaires des Houthis (Reuters/Photo d’archive)
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Publié le Jeudi 15 avril 2021

Les enseignants yéménites dénoncent la mainmise houthie sur le programme scolaire

  • Le Syndicat des enseignants du Yémen accuse l’Iran de mener une «politique de colonialisme culturel» au Yémen par l’intermédiaire des Houthis
  • «Les Houthis sont bien plus intéressés par la radicalisation que par une éducation homogène», indique un expert à Arab News

LONDRES: Le Syndicat des enseignants du Yémen a dénoncé la mainmise de la milice houthie, soutenue par l’Iran, sur les écoles et les programmes scolaires du pays, et a accusé Téhéran d’utiliser le système éducatif pour mener une «politique de colonialisme culturel». 

Yahya al-Yinai, responsable de la communication au Syndicat des enseignants du Yémen, a affirmé au Daily Telegraph que les Houthis avaient fait des centaines de changements dans le programme d’enseignement depuis qu’ils ont pris le pouvoir lors d’un coup d’État violent en 2014. Il a également indiqué qu’ils avaient remplacé près de 90% des directeurs d’écoles par des alliés pro-Houthis. 

M. Al-Yinai accuse l’Iran de superviser ces modifications, et il considère que le pays mène une «politique de colonialisme culturel», en essayant d’introduire «l’idéologie de la révolution khomeyniste au Yémen par le biais de l’éducation publique».  

Grâce aux aides économiques et militaires de l’Iran, les Houthis contrôlent environ deux tiers de la population yéménite. 

Un rapport publié par l’organisme de surveillance de l’éducation Impact-se révèle qu’ils utilisent leur position de force pour encourager l’hostilité envers les États-Unis, l’Arabie saoudite et d’autres adversaires de l’Iran. 

Environ trois millions de jeunes yéménites sont actuellement éduqués dans des régions du pays contrôlées par les Houthis. 

Selon Impact-se, les manuels utilisés pour les instruire sont «truffés de violence et d’images de mort, quel que soit l’âge du public cible». Ces images, dont certaines montrent des enfants qui ont été tués, ont pour but de «dépeindre les ennemis des Houthis comme monstrueux et inhumains». 

L’organisation a également constaté qu’à travers leur revue phare, Jihad, les Houthis cherchent à endoctriner la prochaine génération yéménite, et à la pousser à la violence et l’extrémisme. 

«Les manuels des Houthis constituent une violation flagrante de l’idéal d’un retour à la paix, la rejettent totalement comme option pour la résolution des conflits internationaux, et ils considèrent que ceux qui défendent cette idée sont lâches, stupides ou traîtres», a noté Impact-se. «En revanche, le djihad violent, le sacrifice au combat et le soutien de l’effort de guerre par tous les moyens possibles sont présentés comme un idéal et une vertu essentielle.» 

«Malgré les intérêts de pure forme pour la nation yéménite, les Houthis sont bien plus intéressés par la radicalisation que par une éducation homogène», indique Marcus Sheff, PDG d’Impact-se, à Arab News

Il affirme même que les manuels éducatifs violents et graphiques des Houthis pourraient avoir un impact durable sur les enfants qui y sont exposés. 

«Toute modification qui radicalise — et traumatise — les jeunes enfants est importante»,  ajoute-t-il. «Ces changements vont à l’encontre de ceux qui, dans la région, tentent de modérer les programmes scolaires, et non d’inciter à la violence et à la haine, comme le font les Houthis.» 

Pour Arik Agrissi, directeur des opérations d’Impact-se, «les manuels scolaires ont soit pour mission d’être un obstacle à la radicalisation, soit d’en fixer les grandes lignes. Dans le cas des Houthis, c’est explicitement la seconde option qui a été choisie». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.