Le procès sur la mort de George Floyd tire à sa fin

Cette capture d'écran obtenue à partir d'une vidéo via Court TV le 15 avril 2021, montre l'ancien officier de police de Minneapolis Derek Chauvin (à droite) s'adressant au tribunal (Photo, AFP)
Cette capture d'écran obtenue à partir d'une vidéo via Court TV le 15 avril 2021, montre l'ancien officier de police de Minneapolis Derek Chauvin (à droite) s'adressant au tribunal (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 15 avril 2021

Le procès sur la mort de George Floyd tire à sa fin

  • David Fowler a affirmé que le quadragénaire noir était mort d'un arrêt cardiaque et non par asphyxie
  • Derek Chauvin, accusé d'avoir tué George Floyd l'an dernier, encourt jusqu'à 40 ans de prison

MINNEAPOLIS: L'accusation et la défense ont terminé jeudi l'audition de leurs témoins dans le procès de Derek Chauvin, accusé d'avoir tué George Floyd l'an dernier. Il reprendra lundi avec les réquisitions et la plaidoirie, avant que le jury ne se retire pour délibérer.  

Avant la suspension d'audience à la fin des débats, l'ex-policier de Minneapolis avait indiqué qu'il refusait de témoigner.  

« J'invoque aujourd'hui mon droit au 5e amendement », a-t-il déclaré, en référence au droit de tout accusé aux Etats-Unis de ne pas apporter de témoignage susceptible de l'incriminer.  

Son avocat Eric Nelson a rappelé à son client que « ni l'accusation ni la cour ne peuvent considérer votre silence comme un signe, ou une indication de votre culpabilité ».  

L'accusation a ensuite souhaité ré-entendre un de ses témoins, le pneumologue Martin Tobin, pour contredire un expert appelé la veille par la défense.  

David Fowler, qui a longtemps supervisé les services de médecine légale de l'Etat du Maryland, avait estimé mercredi que le quadragénaire noir était mort d'un arrêt cardiaque et non par asphyxie, comme l'avait assuré la semaine dernière M. Tobin.  

« Les témoins en ont maintenant terminé dans cette affaire, la prochaine étape sera pour vous d'entendre les réquisitions et la plaidoirie avant de vous retirer pour délibérer, ce qui aura lieu lundi », a dit le juge Cahill en s'adressant aux jurés.  

« Si j'étais vous, je planifierais pour un temps long, en espérant un temps court », a-t-il ajouté en souriant, rappelant qu'il appartenait au jury de décider de la longueur des délibérations.  

« Vous devez parvenir à une décision unanime sur chacune des charges » retenues contre l'ex-policier, a-t-il souligné. Si les jurés ne parviennent à aucune décision unanime sur au moins une charge, le procès sera annulé.  

Derek Chauvin, 45 ans, est accusé d'avoir tué George Floyd le 25 mai 2020 en maintenant un genou sur le cou du quadragénaire afro-américain pendant plus de neuf minutes.   

Nouvelles manifestations   

Il avait été arrêté en pleine rue, soupçonné d'avoir utilisé un faux billet de 20 dollars pour acheter un paquet de cigarettes.  

Le drame, filmé en, direct par des passants, a suscité un mouvement historique de colère contre le racisme et les violences policières aux Etats-Unis.   

Il plaide non-coupable et son avocat assure que George Floyd est mort d'une overdose combinée à des problèmes cardiaques pendant que les policiers tentaient de le maîtriser.  

Mais pour l'accusation, la mort de George Floyd est due à un « faible taux d’oxygène » provoquée par la compression du cou sous le genou du policier, alors que l'Afro-Américain était allongé sur le ventre, les mains menottées dans le dos.  

Des experts de l'usage de la force au sein de la police, appelés à témoigner par l'accusation, ont jugé la méthode utilisée par Derek Chauvin et deux de ses collègues pour immobiliser George Floyd était « injustifiée ».   

Le chef de la police de Minneapolis, Medaria Arradondo, a affirmé que l'agent avait « violé les règles » et « les valeurs » de la police.  

Derek Chauvin encourt jusqu'à 40 ans de prison.  

Le verdict des jurés dans ce procès hors norme n'est pas attendu avant la fin du mois.   

La tension autour du procès a été ravivée par la mort dimanche d'un jeune Afro-Américain, tué par une policière lors d'un banal contrôle routier à Brooklyn Center, une banlieue de Minneapolis.  

Kim Potter a ouvert le feu sur Daunte Wright, 20 ans, assurant ensuite avoir confondu son arme de service avec son pistolet électrique Taser.  

La policière blanche de 48 ans, qui a depuis démissionné, a été inculpée mercredi d'« homicide involontaire ». Elle devait être présentée jeudi après-midi à un juge pour une audience préliminaire. 

Depuis la mort de Daunte Wright, des manifestations émaillées de violences ont lieu chaque nuit à Brooklyn Center, malgré l'instauration d'un couvre-feu.   

Plus de 500 manifestants s'étaient rassemblés dans la nuit de mercredi à jeudi, selon les autorités locales qui ont fait état d'au moins 24 arrestations. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.