NANTERRE: Patrick Ollier, président LR de la Métropole du Grand Paris et maire de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), est visé par une plainte de l'association Anticor pour « prise illégale d'intérêts » et « détournement de fonds publics », a révélé jeudi le média d'investigations Médiacités.
M. Ollier a balayé ces accusations et indiqué porter plainte dès lundi pour dénonciation calomnieuse contre Anticor et pour diffamation contre Médiacités. Il a dénoncé un « amalgame entre des sujets différents, qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, mais qui créent la suspicion ».
La plainte a été déposée le 23 mars devant le parquet de Nanterre à la suite de plusieurs opérations immobilières de proches de cet ancien ministre du gouvernement Fillon.
L'association anticorruption soupçonne notamment Patrick Ollier d'avoir cédé en février 2017 un bâtiment de la ville à un promoteur immobilier « proche », par le biais d'une cession dont les conditions « interrogent », selon la plainte.
Selon la plainte, en amont de cette cession, le promoteur immobilier « semble avoir procuré des avantages aux proches » du maire, notamment à son fils et à son ancien directeur général des services lors d'opérations immobilières précédentes, une « situation de prise d'illégale d'intérêts (...) caractérisée » d'après Anticor.
Son ancien directeur général des services aurait obtenu de façon « abusive » un luxueux logement de fonction, entre 2007 et 2017, ce qui pourrait caractériser « un détournement de fonds publics » de 490 000 euros, selon Anticor.
Le maire LR de Rueil-Malmaison depuis 2004 et réélu en juillet à la tête du Grand Paris, ainsi que son ancien directeur général des services sont également soupçonnés par Anticor de « faux et usage de faux » dans le cadre de la délivrance d'un permis de construire.
Au sujet de la vente d'un bâtiment en 2017, M. Ollier a assuré ne pas « s'être occupé du dossier », auquel il affirme avoir simplement donné un feu vert.
Il conteste être « proche » du promoteur acheteur, en disant: « Je le connais bien car il est dans de très nombreuses opérations de Rueil qu'il essaie de susciter, mais je ne suis pas proche de lui ».
« Il a établi des relations amicales avec mon fils, mais ce n'est pas parce que ce sont les amis de mon fils qu'ils ont le droit à un quelconque privilège dans la ville », a-t-il poursuivi. « J'ai une commission de permis de construire, des adjoints, des services qui font travailler 2.400 salariés... Ce n'est pas le maire qui décide de tout », a-t-il insisté.
Toutefois, pour les avocats d'Anticor Me Moad Nefati et Me Edouard Delattre, « la plainte a vocation à mettre en évidence une série de petits arrangements entre amis, pratiqués au sein de la commune de Rueil-Malmaison, qui pourraient être constitutifs d'infractions pénales ».