Changement climatique: ce que l'Arabie saoudite et le Japon peuvent apprendre l'un de l'autre

Une vue de la tour de Tokyo illuminée avant l'Earth Hour («Heure de la Terre») à Tokyo le 27 mars 2021. (Photo de Kazuhiro Nogi/AFP)
Une vue de la tour de Tokyo illuminée avant l'Earth Hour («Heure de la Terre») à Tokyo le 27 mars 2021. (Photo de Kazuhiro Nogi/AFP)
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Publié le Jeudi 15 avril 2021

Changement climatique: ce que l'Arabie saoudite et le Japon peuvent apprendre l'un de l'autre

  • Les deux pays ont lancé des initiatives audacieuses pour réduire les émissions de carbone et donner la priorité aux énergies renouvelables
  • Saudi Aramco a récemment expédié de l'ammoniac «bleu» au Japon dans le cadre d'une démonstration de coopération en matière d'énergie propre

DUBAÏ/BOGOTA: À la fin de l'année dernière, Yoshihide Suga, le Premier ministre du Japon, a rendu public un changement majeur de sa politique: il s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro et à mettre en place une société neutre en carbone d'ici à 2050.

Alors que l'Arabie saoudite lance de son côté des initiatives environnementales ambitieuses, les experts affirment que les deux pays ont beaucoup à apprendre l'un de l'autre, en effet, le Royaume et le Japon restent fortement dépendants des énergies fossiles.

Le Japon est le cinquième plus grand émetteur de dioxyde de carbone du monde. Il est donc impératif que ce pays atteigne les objectifs de l’Accord de Paris en faveur de l’utilisation des énergies renouvelables et de la réduction des importations d’énergies fossiles.

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Répondre au changement climatique n'est plus une contrainte pour la croissance économique, déclare le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga. (AFP)

 

«Répondre au changement climatique n'est plus une contrainte pour la croissance économique», déclare Suga dans son premier discours politique au Parlement. «Nous devons comprendre que le fait de prendre des mesures énergiques contre le changement climatique entraînera des bouleversements dans la structure industrielle et dans l'économie qui favoriseront une forte croissance.»

S'appuyant sur le discours de Suga, le Japon a présenté son projet, intitulé «Stratégie de croissance verte conforme à la neutralité carbone en 2050», au mois de décembre dernier. À cette occasion a été définie une politique industrielle alliant croissance économique et protection de l'environnement.

Dans le cadre de ce projet, le Japon compte dynamiser la recherche et le développement dans les cellules solaires et la technologie des batteries, encourager le recyclage du carbone et élargir la numérisation de l'économie. Des projets d'infrastructures, notamment de vastes parcs éoliens offshore, sont déjà en gestation.

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Deux Shinkansen, ou trains à grande vitesse de la série N700A, se croisent à Tokyo alors qu’on aperçoit au loin le mont Fuji, la plus haute montagne du Japon, qui culmine à 3 776 mètres. (photo par CharlyTriballeau/AFP)

«Pour atteindre l'objectif de neutralité carbone d'ici à 2050, le Japon devra accélérer considérablement le déploiement de technologies à faible émission de carbone, éliminer les obstacles réglementaires et institutionnels et renforcer encore la concurrence sur ses marchés énergétiques», indique l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son rapport par pays de mars 2021.

Les plans de réduction de carbone de Suga pourraient s’avérer tout aussi précurseurs pour l'Asie de l'Est que les initiatives environnementales de l'Arabie saoudite, dévoilées par le prince héritier, Mohammed ben Salmane le 27 mars dernier, le sont pour l'Asie occidentale.

L’Initiative saoudienne verte appelle à une coopération régionale pour relever les défis environnementaux et elle comprend des projets visant à produire 50% de l’électricité du Royaume à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030 ainsi qu’à éliminer plus de 130 millions de tonnes d’émissions de carbone. La Middle East Green Initiative a aussi pour ambition de réduire les émissions de carbone de 60% dans la région.

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Des individus regardent les fleurs de cerisier au parc d'Ueno, dans la capitale japonaise, Tokyo, le 19 mars 2020. (Photo de Behrouz Mehri/AFP)

Il est également prévu que soient plantés 10 milliards d'arbres dans le Royaume et restaurés 40 millions d'hectares de terres dégradées. Dans l'ensemble de la région, 50 milliards d'arbres devraient être plantés et 200 millions d'hectares de terres dégradées réhabilitées.

Ces initiatives sont conçues pour fonctionner en tandem avec la Vision 2030 et l’engagement de l’Arabie saoudite à diversifier son économie en dehors du pétrole, à autonomiser ses citoyens et à s’ouvrir aux visiteurs et aux investisseurs du monde entier.

Koichiro Tanaka, professeur à l’université Keio de Tokyo et ancien directeur général de l’Institut d’économie de l’énergie au Japon, déclare que l’approche régionale de l’Arabie saoudite en matière de changement climatique est unique.

«C'est la raison pour laquelle de nombreux pays de l'Asie du Sud et de l'Asie occidentale ont exprimé leur soutien et leur volonté de se joindre à l'initiative», indique-t-il à Arab News, ajoutant:« Si un pays comme le Japon peut coopérer, cela devrait certainement profiter aux deux parties dans leurs efforts pour lutter contre le changement climatique.»

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Des panneaux solaires à Yufu, préfecture d'Oita, le 14 octobre 2019. (photo par CharlyTriballeau/AFP)

L’expérience de transition du Japon pourrait s’avérer utile pour d’autres économies, avancées ou en développement, désireuses de réduire leurs propres émissions.

Roland Kaeppner, directeur exécutif de l'hydrogène et des carburants verts chez Neom – le prochain projet de ville intelligente de l'Arabie saoudite –, estime que le plus grand défi du Japon est désormais d'adapter son économie hautement développée et son infrastructure intégrée pour respecter ses engagements à faible émission de carbone.

«Toutes les économies développées et en développement doivent être en mesure de répondre aux besoins énergétiques de leur pays tout en luttant contre le changement climatique», explique-t-il à Arab News.

«Depuis que le nucléaire est exclu de l’équation énergétique japonaise, la dépendance à l'égard des importations d'énergie a augmenté. Cependant, les Japonais ont élaboré des feuilles de route claires afin de diversifier les ressources et d’atteindre les objectifs environnementaux.»

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Une vue aérienne montre la centrale nucléaire de Fukushima endommagée par le séisme qui s’est déclaré dans la ville japonaise de Futaba, préfecture de Fukushima, le 12 mars 2011. (photo de presse Jiji via AFP)

 

Le Japon a arrêté ses réacteurs nucléaires après la catastrophe de Fukushima en 2011, en attendant un examen de la sûreté du site. En conséquence, la dépendance du Japon vis-à-vis des énergies fossiles importées, qui était déjà forte, a encore augmenté.

En 2019, les énergies fossiles représentaient 88% de l'approvisionnement total en énergie primaire du Japon: c’est la sixième part la plus élevée parmi les pays de l'Agence internationale de l’énergie (AIE).

Bien que la méfiance du public à l'égard de l'énergie nucléaire demeure largement répandue, le gouvernement japonais considère ses réacteurs comme un moyen réaliste pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone. Elle entend désormais augmenter la part de son énergie d'origine nucléaire de 20 à 22% d'ici à 2030.

Kaeppner précise que l'une des façons dont le Japon espère dépoussiérer son infrastructure traditionnelle consiste à décarboner ses centrales au charbon en utilisant de l'ammoniac propre comme additif. Il dispose également d’une stratégie détaillée sur l’hydrogène, que les experts de Neom considèrent comme l’une des plus avancées au monde.

En effet, l’hydrogène devrait jouer un rôle central dans la transition énergétique propre du Japon. D'ici à 2030, le Japon a pour objectif de compter 800 000 véhicules à pile à combustible et plus de 5 millions de piles à combustible résidentielles. Il compte également, selon l'AIE, mettre en place une chaîne d'approvisionnement internationale en hydrogène.

En bref

  • Au mois d’octobre 2020, le Japon a déclaré qu'il réduirait les émissions de gaz à effet de serre à zéro et deviendrait une société décarbonée d'ici à 2050.
  • Au mois de décembre 2020, le Japon a révélé une stratégie de croissance verte conforme à la neutralité carbone en 2050.
  • La stratégie de croissance verte identifie 14 secteurs à fort potentiel de croissance dans les objectifs de 2050.

Le Japon expérimente également la production d'électricité à grande échelle à base d'hydrogène. Toutes ces mesures constituent des enseignements précieux pour la communauté internationale de l'énergie.

«La volonté du Japon d’embrasser l’innovation tout en poursuivant ses objectifs est probablement au cœur de la création d’un solide bouquet d’énergies renouvelables, comme le montre son ambitieuse feuille de route stratégique sur l’hydrogène», dit Kaeppner.

L'Arabie saoudite est bien placée pour répondre à ces nouvelles demandes. Saudi Aramco a déjà expédié 40 tonnes métriques d'ammoniac «bleu» au Japon dans le cadre d'une démonstration de coopération, largement saluée, en matière d'énergie propre.

L'ammoniac bleu, créé à partir des sous-produits de la production et de l'utilisation actuelle d’énergies fossiles, contient 18% d'hydrogène, ce qui en fait une source d'énergie alternative viable. En fait, l'hydrogène est un élément clé du projet Neom.

«Neom va encore plus loin dans la création d’un marché totalement exempt de carbone. Cette démarche est au cœur de son approche, qui vise à investir sur une chaîne d’approvisionnement 100% durable», signale Kaeppner.

La transition du Japon sera une longue tâche, quel que soit le niveau d’intérêt manifesté par les politiciens, le secteur privé et la société civile, déclare Tatiana Antonelli Abella, fondatrice et directrice générale de l’entreprise sociale verte Goumbook, située aux Émirats arabes unis.

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Cette photo prise le 8 avril 2020 montre un champ de tulipes géré par la ville de Sakura, préfecture de Chiba. (Photo par Handout/Sakura City/AFP)

 

«Les entreprises japonaises sont les leaders mondiaux dans les technologies vertes, telles que les automobiles hybrides, tandis que les citoyens et l'État s’efforcent de nettoyer les cieux et les voies navigables pollués, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'adopter les trois R: réduire, réutiliser et recycler», explique-t-elle à Arab News.

Pourtant, le Japon a connu au long de son histoire la déforestation, la pollution industrielle, la consommation effrénée, les projets d'infrastructures d'État inutiles, des positions controversées sur la chasse à la baleine et, bien sûr, une forte dépendance aux énergies fossiles importées.

«Comme de nombreux États, le Japon a du mal à équilibrer croissance économique et protection de l'environnement. Contrairement à de nombreux pays, cependant, il possède la richesse et la motivation nécessaires pour mettre en œuvre des politiques, des technologies et des pratiques vertes», souligne Tatiana Antonelli Abella.

Elle ajoute qu’«un approvisionnement excessif en énergie, un manque d'orientation stratégique de la part des décideurs, les effets économiques de la Covid-19 et une dépendance continue aux énergies fossiles» pourraient poser des défis pour les autres pays.

Malgré cela, le Japon, avec ses objectifs gouvernementaux ambitieux, sa stabilité politique et sa solide structure réglementaire et juridique, constitue un modèle sans aucun doute digne d'être imité.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh

Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
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  • Résolution présentée par les États-Unis, qui retirent également de la liste le ministre de l’Intérieur Anas Hasan Khattab, adoptée avec 14 voix pour, aucune contre ; la Chine s’abstient
  • L’envoyé américain à l’ONU, Mike Waltz, déclare que le Conseil envoie « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie entre dans une nouvelle ère » après la chute du régime Assad en décembre dernier

NEW YORK: Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi la levée des sanctions visant Ahmad al-Chareh, retirant ainsi le président syrien de la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda, dans une décision largement considérée comme un signe de reconnaissance internationale du nouvel ordre politique post-Assad en Syrie.

La résolution 2729, déposée par les États-Unis, a été adoptée par 14 voix pour, aucune contre, et une abstention, celle de la Chine. Elle retire également le ministre syrien de l’Intérieur, Anas Hasan Khattab, auparavant désigné dans le cadre du même régime de sanctions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil a déclaré jeudi que les deux responsables ne sont plus soumis aux gels d’avoirs ni aux interdictions de voyager imposés par les précédentes mesures de lutte contre le terrorisme.

Al-Chareh est arrivé jeudi à Belém, au Brésil, pour la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2025 (COP 30), et doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche à Washington lundi.

Al-Chareh a dirigé la coalition Hayat Tahrir Al-Sham lors de l’offensive de décembre 2024 qui a renversé le régime Assad, après quoi il est devenu le dirigeant de facto de la Syrie.

Washington exhortait depuis plusieurs mois les quinze membres du Conseil de sécurité à assouplir les sanctions visant la Syrie et les responsables de son nouveau gouvernement.

Le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, Mike Waltz, a déclaré qu’en adoptant la résolution, le Conseil envoyait « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie est entrée dans une nouvelle ère depuis que Assad et ses associés ont été renversés en décembre 2024 ».

Il a ajouté : « Il existe aujourd’hui un nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmad al-Chareh, qui travaille dur pour remplir ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et les stupéfiants, d’élimination de tout reste d’armes chimiques, et de promotion de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que d’un processus politique inclusif, conduit et possédé par les Syriens eux-mêmes.

« Comme le président Trump l’a précédemment indiqué, la Syrie a désormais sa chance de grandeur. »

En rendant sa décision, le Conseil de sécurité a rappelé une série de résolutions précédentes visant Daech, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont affiliés, et a réaffirmé son « engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République arabe syrienne ».

Le texte de la résolution, consulté par Arab News, souligne que le retrait des responsables syriens de la liste est conforme aux efforts visant à promouvoir « la reconstruction à long terme, la stabilité et le développement économique » du pays, tout en maintenant l’intégrité du cadre mondial des sanctions antiterroristes.

La résolution salue l’engagement de la République arabe syrienne à garantir « un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave » conformément au droit humanitaire international ; à lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que les individus, groupes, entreprises et entités affiliés à Daech ou Al-Qaïda ; à protéger les droits humains et à assurer la sécurité de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse ; à poursuivre les efforts de lutte contre les stupéfiants ; à promouvoir la justice transitionnelle ; à œuvrer pour la non-prolifération et l’élimination des restes d’armes chimiques ; à renforcer la sécurité et la stabilité régionales ; et à mener un processus politique inclusif, dirigé et possédé par les Syriens eux-mêmes.

Le Conseil a exprimé son attente que les autorités syriennes respectent ces engagements et contribuent à la stabilité régionale.

Al-Chareh avait été sanctionné par l’ONU en mai 2014, lorsque Hayat Tahrir Al-Sham, alors affiliée à Al-Qaïda, avait été ajoutée à la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda. Cette désignation imposait une interdiction de voyager et un gel des avoirs qui devaient rester en vigueur pendant plus d’une décennie.

Le vote de jeudi au Conseil de sécurité fait suite à la décision de Washington, en mai, de lever la plupart des sanctions américaines contre la Syrie. Ces mesures, instaurées en 1979 et considérablement élargies après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, limitaient le commerce, l’investissement et les exportations d’énergie. Bien que la majorité de ces restrictions aient été levées, certaines dispositions du Congrès restent en place dans l’attente d’un examen ultérieur.

En retirant officiellement Ahmad al-Chareh de la liste, la résolution du Conseil de sécurité est considérée comme un tournant dans l’engagement international envers les nouvelles autorités syriennes.

Des diplomates ont décrit cette décision à la fois comme une reconnaissance pragmatique des nouvelles réalités sur le terrain et comme une incitation à poursuivre la coopération en matière d’accès humanitaire, de lutte contre le terrorisme et de réforme politique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: les paramilitaires annoncent leur accord pour une proposition de trêve humanitaire

Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
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  • "En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire"
  • "Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé

PORT-SOUDAN: Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise.

"En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire" proposée en septembre par les pays médiateurs du Quad, les Etats-Unis, l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

"Les FSR attendent de (...) commencer des discussions sur les arrangements pour la cessation des hostilités", affirme le communiqué publié sur leur chaine Telegram en saluant les efforts de médiateurs.

De son côté, le chef de l'armée soudanaise, Abdel-Fattah Al-Burhane, a déclaré que ses forces continuaient "de défaire l'ennemi et de sécuriser l'Etat soudanais jusqu'à ses frontières".

"Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé.

Après une réunion au sommet sur cette proposition portée par Washington, l'administration pro-armée basée à Port-Soudan avait fait savoir mardi qu'elle comptait poursuivre la guerre tout en présentant un plan pour "faciliter l'accès à l'aide humanitaire" et "la restauration de la sécurité et de la paix".

Cette réunion à Port-Soudan était intervenue après des nouveaux efforts de l'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, de faire avancer le plan présenté mi-septembre par le Quad.

"Massacre" 

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait encore exhorté mardi les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence".

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires, qui a éclaté en 2023, a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire contemporaine, selon l''ONU.

Des images satellite analysées par le laboratoire de l'université américaine de Yale montrent des "activités d'élimination des corps" dans la ville d'El-Facher, prise par les paramilitaires, avec notamment des traces "correspondant à des fosses communes".

Depuis la prise le 26 octobre de cette ville du Darfour, dans l'ouest du Soudan, l'ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population.

De multiples témoignages, étayés par des vidéos publiées par les paramilitaires des FSR sur les réseaux sociaux, décrivent des atrocités dans cette région coupée du monde.

Selon le rapport du Humanitarian Research Lab (HRL), des données aériennes récentes indiquent aussi qu'"un massacre est en cours sur le site de l'ancien hôpital" pour enfants.

Depuis la chute d'El-Facher, les violences continuent dans la région du Darfour, où est située la ville, mais les combats se concentrent au Kordofan, une région stratégique du centre du Soudan car située entre la capitale Khartoum, contrôlée par les militaires, et le Darfour, aux mains des paramilitaires.

 


L'armée israélienne annonce avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
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  • "L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué
  • L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région.

"L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le mouvement libanais soutenu par l'Iran avait déclaré jeudi matin rejeter toute "négociation politique" entre le Liban et Israël, proposée par des émissaires.

L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région.

"L'armée israélienne va bientôt frapper les infrastructures militaires appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans tout le sud du Liban, en réponse aux tentatives interdites de cette organisation de reprendre ses opérations dans la région", a écrit le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne en langue arabe, sur X, en appelant les habitants de trois villages, Aita al-Jabal, al-Taybeh et Tayr Debba, à immédiatement quitter leurs logements.

Il a ensuite appelé à évacuer un bâtiment et ses environs du village de Zawtar El Charqiyeh, dans la même zone.

Dans une déclaration séparée, la porte-parole du gouvernement israélien, Sosh Bedrosian, a déclaré plus tôt qu'Israël prendrait des mesures pour garantir le respect du cessez-le-feu dans le sud du Liban.

"Israël continuera à défendre toutes ses frontières et nous continuons à insister sur la pleine application de l'accord de cessez-le-feu", a déclaré Mme Bedrosian aux journalistes.

"Nous ne permettrons pas au Hezbollah de se reconstruire", a-t-elle ajouté.

Un cessez-le-feu a mis fin en novembre 2024 à une guerre entre le Hezbollah et Israël. Ce dernier a poursuivi ses attaques contre les bastions du mouvement armé au Liban, affirmant vouloir l'empêcher de reconstituer ses forces.

Le Hezbollah a affirmé jeudi son "droit légitime" à se défendre face à l'intensification des attaques israéliennes.