DAMAS: La Syrie a vivement rejeté mercredi le rapport de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ayant établi l'usage par l'armée syrienne d'armes chimiques en 2018 dans une ville alors tenue par l'opposition, déplorant des « conclusions infondées et fabriquées ».
Lundi, l'OIAC avait annoncé au terme d'une enquête que l'armée de l'air syrienne avait utilisé du chlore lors d'une attaque sur la ville de Saraqeb en 2018.
L'équipe d'identification et d'enquête de l'OIAC a « conclu que des unités de l'armée de l'air arabe syrienne ont utilisé des armes chimiques le 4 février 2018 à Saraqeb », à une cinquantaine de kilomètres au sud d'Alep, avait déclaré l'organisation basée à La Haye dans un communiqué.
La Syrie « condamne dans les termes les plus forts (...) le rapport (...) et nie catégoriquement l'utilisation de gaz toxique dans la ville de Saraqeb ou dans toute autre ville ou village syrien », a indiqué mercredi le ministère syrien des Affaires étrangère dans un communiqué relayé par l'agence officielle Sana.
Le rapport de « la soi-disant ‘équipe d'identification et d'enquête’ sur l'incident présumé de Saraqeb (...) comporte des conclusions infondées et fabriquées », ajoute-t-il.
Il s'agit d'un « autre scandale de l'OIAC et de ses équipes d'enquête, qui vient s'ajouter à celui du faux rapport (...) sur l'incident de Douma », a ajouté la diplomatie syrienne en référence à un rapport de l'OIAC publié en mars 2019 attestant d'une attaque au chlore en avril 2018 sur cette ville dans la banlieue de Damas ayant fait des dizaines de morts.
Le gouvernement syrien a toujours nié toute implication dans des attaques chimiques, affirmant avoir remis tous ses stocks d'armes chimiques sous supervision internationale aux termes d'un accord conclu en 2013 et évoquant des « mises en scène » visant à accuser le régime.
Lundi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a indiqué « condamner fermement le recours aux armes chimiques ».
« Le recours à ces armes par le régime syrien, documenté et irréfutable, est inacceptable », avait pour sa part déclaré dans un communiqué le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, soulignant qu'une « réponse appropriée » devait être apportée.