Washington resserre ses liens avec l'Allemagne et déploie de nouvelles troupes

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin et la ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer sont conduits à une conférence de presse après une réunion à Berlin, le 13 avril 2021. (Photo, AFP)
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin et la ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer sont conduits à une conférence de presse après une réunion à Berlin, le 13 avril 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 avril 2021

Washington resserre ses liens avec l'Allemagne et déploie de nouvelles troupes

  • Le Pentagone déploie 500 militaires supplémentaires qui se consacreront essentiellement à la cybersécurité et à la sécurité spatiale
  • Les Etats-Unis ont tourné mardi la page de leurs relations acrimonieuses avec l'Allemagne sous Donald Trump

BERLIN: Les Etats-Unis ont tourné mardi la page de leurs relations acrimonieuses avec l'Allemagne sous Donald Trump en annonçant le déploiement de troupes supplémentaires dans le pays et en mettant en sourdine le différend autour du gazoduc Nord Stream.

Pour sa première visite en Allemagne, le nouveau secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, n'est pas venu les mains vides.

«Aujourd'hui, je suis heureux d'annoncer que nous allons augmenter la présence des forces américaines en Allemagne», a-t-il déclaré aux côtés de son homologue allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer.

«Environ 500 militaires américains supplémentaires» seront postés dans la région de Wiesbaden (ouest) «dès cet automne», a détaillé le premier chef afro-américain du Pentagone.

«Signe très fort»

Ces effectifs, qui se consacreront essentiellement à la cybersécurité et à la sécurité spatiale, «témoignent de notre engagement envers notre partenaire et envers l'Otan», a-t-il ajouté.

Ce déploiement est significatif au moment où les alliés élaborent leur réponse à la menace accrue de la Russie vis à vis de l'Ukraine. Après l'Allemagne, Lloyd Austin est d'ailleurs attendu à Bruxelles, avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, pour des consultations avec l'Otan, sur la situation aux frontières ukrainiennes.

L'annonce de Washington rompt aussi avec la présidence de Donald Trump qui n'avait cessé de critiquer le manque d'implication financière de l'Allemagne pour sa sécurité et au sein de l'Otan.

«C'est une excellente nouvelle que non seulement le président (Joe) Biden ait annoncé que les plans de retrait étaient abandonnés, mais qu'au contraire, ces troupes ici en Allemagne soient renforcées», a salué la ministre allemande qui y voit «un signe très fort d'unité».

M. Trump, qui reprochait à l'Allemagne de ne pas suffisamment participer au budget de l'Otan et de ne pas financer sa propre défense, avait décidé sans concertation en juillet 2020 de redéployer hors d'Allemagne environ 12 000 soldats.

Plusieurs villes, comme Grafenwöhr (Bavière), la principale base américaine en Europe où Elvis Presley donna un concert pendant son service militaire, dépendent de la présence de milliers de soldats pour faire tourner leur économie.

La présence militaire américaine en Allemagne est un pilier de la défense de l'Otan depuis la Seconde guerre mondiale. 

Mais depuis la fin de la Guerre froide, leur présence a diminué. Dans toute l'Allemagne, elle est passée de quelque 200 000 soldats en 1990 à 34 500 aujourd'hui.

Les visées de M. Trump avaient d'autant plus surpris que les Américains ont lourdement investi ces dernières années pour moderniser leurs bases, d'où les soldats sont envoyés en mission en Irak ou Afghanistan.

Les armées de pays membres de l'Otan s'y entraînent aussi régulièrement.

Menace de sanctions

Cette annonce apporte une nouvelle preuve du réchauffement des relations entre les Etats-Unis et l'Allemagne, pressée de tourner la page Trump.

L'ancien président avait fait depuis 2016 de Berlin un de ses boucs-émissaires, accusé aussi d'écouler trop de voitures aux Etats-Unis ou d'acheter son gaz à la Russie.

Le secrétaire américain à la Défense a ainsi promis que l'Allemagne «continuerait à être un partenaire important en matière de sécurité et d'économie» des États-Unis «dans les années à venir». 

«Le renforcement de nos relations avec l'Allemagne est une priorité absolue de l'administration Biden-Harris», a-t-il déclaré.

Le projet controversé Nord Stream 2 de gazoduc entre la Russie et l'Allemagne, en voie d'achèvement et auquel les Etats-unis sont opposés, ne devrait ainsi plus ternir cette relation.

«Nous avons exprimé notre opposition à cet accord et à l'influence qu'il confère à la Russie. Mais nous ne laisserons pas cette question se mettre en travers de la formidable relation que nous avons avec l'Allemagne», a promis M. Austin, général de l'armée de Terre à la retraite.

Le nouveau gouvernement démocrate a toutefois averti ces dernières semaines que «toutes les entités impliquées» dans la construction du gazoduc, dont de nombreuses entreprises allemandes, seraient sanctionnées par les Etats-Unis si elles ne se désengageaient pas «immédiatement» du projet.

Alors que Berlin doit trouver un arrangement pour ne pas renoncer au gaz russe tout en apaisant les Etats-Unis, la ministre allemande a suggéré mardi une piste : faire «dépendre» la quantité de gaz acheminé par le futur gazoduc du «comportement» de la Russie.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.