TEHERAN: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a juré qu'il ne laisserait jamais l'Iran obtenir l'arme nucléaire et qu'Israël continuerait de « se défendre » face à « l'agression iranienne ». Selon lui, l'Iran représente « la plus grande menace au Moyen-Orient ».
L'Iran a annoncé lundi avoir identifié la personne à l’origine de la panne de courant dans la centrale nucléaire de Natanz, à partir du site d’informations Nournews citant des sources appartenant aux services secrets iraniens.
« La personne a été identifiée…les mesures nécessaires sont mises en place pour appréhender l’individu à l’origine de la panne de courant d’une partie du site de Natanz » peut-on lire sur le site. Aucun détail sur l’identité du coupable n’a encore été révélé.
Plus tôt dans la journée, l'Iran a accusé lundi Israël d'être derrière l'attaque ayant visé la veille son usine d'enrichissement d'uranium à Natanz, laissant entendre que celle-ci avait endommagé des centrifugeuses, et a promis une « vengeance » en temps et en heure.
« Avec cette action, le régime sioniste a bien sûr essayé de se venger du peuple iranien pour la patience et la sagesse dont il a fait preuve (en attendant) la levée des sanctions » américaines, a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh, lors d'une conférence de presse à Téhéran.
Khatibzadeh a ainsi accusé indirectement Israël de saborder les discussions en cours à Vienne pour tenter de faire revenir les Etats-Unis dans l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien et de lever les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis que les Etats-Unis sont sortis de ce pacte en 2018.
Dimanche, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) avait annoncé que le complexe nucléaire de Natanz, dans le centre de l'Iran, avait subi dans la matinée un « accident », qualifié d'acte de « terrorisme », et ayant entraîné une « coupure de courant » n'ayant fait « ni mort, ni blessé, ni pollution ».
L'UE rejette toute tentative de saper les discussions
L'Union européenne rejette toute tentative de saper les discussions en cours à Vienne sur l'accord nucléaire avec l'Iran et demande des clarifications sur l'incident a déclaré lundi le porte-parole du chef de la diplomatie européenne.
« Toute tentative de saper les discussions en cours à Vienne doit être rejetée », a affirmé Peter Stano, au cours du point de presse de la Commission européenne, ajoutant que « les circonstances de l'incident (à l'usine de Natanz) doivent être clarifiées très vite ».
« L'incident n'a pas été officiellement attribué. Il faut clarifier les circonstances, car il y a des interprétations différentes. Une fois les faits vérifiés, l'UE décidera du choix des actions qui doivent être prises », a-t-il expliqué.
« Nous suivons la situation de très près », a insisté le porte-parole. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et son équipe coordonnent les discussions au sein de la commission conjointe du JCPOA (l'accord sur le programme nucléaire iranien signé en 2015).
« L'accord sur le programme nucléaire iranien est très important pour la stabilité de la région et une solution diplomatique doit être trouvée », a insisté Peter Stano.
Il est encore « trop tôt » pour déterminer les dommages matériels causés par l'attaque, a déclaré Khatibzadeh lundi : « Il faut inspecter chacune des centrifugeuses pour donner un bilan des dégâts. »
« Si (l'attaque) visait à limiter la capacité nucléaire de l'Iran, je dirais en revanche, que toutes les centrifugeuses qui (ont été endommagées) étaient du type IR-1 » (c'est-à-dire de « première génération », NDLR), a dit Khatibzadeh.
« Faites savoir à tout le monde qu'elles seront assurément remplacées par des machines plus avancées », a-t-il ajouté, promettant que « la réponse de l'Iran sera la vengeance contre le régime sioniste au moment et à l'endroit opportun ».
Selon l'agence de presse officielle Irna, des députés ont indiqué que le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, avait « insisté (...) sur la nécessité de ne pas tomber dans le piège tendu par les sionistes ».
« Mais nous ne permettrons pas (qu'Israël fasse dérailler les discussions de Vienne) et nous nous vengerons des sionistes pour ces actions », aurait-il déclaré de même source lors d'une réunion à huis clos au Parlement consacrée à l’attaque contre Natanz.