LE CAIRE: Un projet de loi portant sur la protection des victimes de harcèlement sexuel a été approuvé par le Parlement égyptien.
Ce projet vise à protéger l'identité des victimes dans les cas d’attentat à la pudeur ou aux mœurs, d’exhibitionnisme ou de harcèlement sexuel. Cette démarche devrait encourager les femmes et les jeunes filles à signaler les cas de violence sexuelle.
Aujourd’hui, les Égyptiennes craignent d’être attaquées si elles portent plainte pour agression et si elles sont dénoncées.
Ces derniers mois, plusieurs célébrités se sont plaintes de harcèlement moral sur les réseaux sociaux en Égypte. L’actrice égyptienne Rania Youssef a déclaré avoir reçu des photos et des messages qu’elle a partagés en menaçant de porter plainte. Le mois dernier, l’actrice Hana Zahid a révélé qu’elle était victime de harcèlement, et une écrivaine a accusé le patron d’une maison d’édition pour la même raison.
Le Conseil national des femmes a publié des statistiques sur le harcèlement. Il a reçu 283 plaintes durant les vacances d’Eid-Al-Adha. Amal Moneim, la directrice du bureau des plaintes au Conseil, a expliqué qu’elles portaient sur des actes de harcèlement, de chantage et de menaces. Le bureau a reçu 149 plaintes de jeunes victimes.
Selon Monemim, l‘Institut fournit aux femmes qui portent plainte une assistance sociale et juridique. Selon les cas, des avocats bénévoles sont même prêts à déposer plainte gratuitement.
Pour Nihad Abu al-Qumsan, directrice du Centre égyptien des droits des femmes, le projet de loi est une avancée positive face au harcèlement. « La loi constituera un facteur d’encouragement et de motivation pour les femmes qui sont victimes de harcèlement, et qui craignent que leurs données personnelles ne soient dévoilées, si elles portent plainte. »
Le projet de loi autorise le juge d’instruction à préserver l’anonymat des victimes. Il lui permet également de présenter à la cour, à l’accusé et à la défense, un sous-fichier avec les données complètes de la victime. Mais cet aspect a été rejeté par le président du Parlement, qui l’a jugé inconstitutionnel.
Ali Abdel-Aal, le porte-parole de la Chambre des représentants, a proposé de modifier le texte comme suit : « Il est interdit que le mandat d’arrêt et les autorités d’investigation dévoilent, sauf aux concernés, des informations concernant la victime, dans les crimes d’attentat à la pudeur ou aux mœurs, d’exhibitionnisme, et de harcèlement sexuel mentionnés dans le Code pénal et dans la Loi sur l’enfance ».
Selon la proposition d’Abdel-Aal, les concernés sont l’accusé, la victime et leurs avocats. « Le sous-fichier n’est pas nécessaire » a-t-il conclu.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com