Les projets environnementaux saoudiens haussent le niveau de l'action avant les sommets sur le climat

Dévoilées par le prince héritier Mohammed ben Salmane le 3 avril, l'Initiative verte saoudienne et l'Initiative verte du Moyen-Orient sont conçues pour réduire les émissions de carbone dans la région de 60%. (Photo fournie / Projet de Riyad vert)
Dévoilées par le prince héritier Mohammed ben Salmane le 3 avril, l'Initiative verte saoudienne et l'Initiative verte du Moyen-Orient sont conçues pour réduire les émissions de carbone dans la région de 60%. (Photo fournie / Projet de Riyad vert)
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Publié le Dimanche 11 avril 2021

Les projets environnementaux saoudiens haussent le niveau de l'action avant les sommets sur le climat

  • Les deux projets, l'Initiative verte saoudienne et l'Initiative verte du Moyen-Orient interviennent au moment où l'ONU se prépare pour trois grands sommets sur le climat cette année
  • Le chef de l'équipe régionale du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a déclaré que les deux initiatives sont des approches bien appréciées pour atténuer le changement climatique

NEW YORK : L'annonce récente des deux projets «Arabie saoudite Verte» et «Moyen Orient vert» est venue comme une bonne nouvelle pour les responsables de l'ONU au cours d'une année qui a été décrite par le secrétaire général Antonio Guterres comme  «ça passe ou ça casse» pour l’avenir de la planète.

Dévoilées par le prince héritier Mohammed ben Salmane le 3 avril, les projets «Arabie saoudite Verte» et «Moyen Orient vert» sont conçus pour réduire les émissions de carbone dans la région de 60% grâce à l'utilisation de technologies d’hydrocarbures propres et à la plantation de 50 milliards d'arbres, dont 10 milliards seulement dans le Royaume.

Les planificateurs affirment que cela aidera à redonner vie à des millions d'hectares de terres dégradées, à préserver les environnements marins et côtiers, à augmenter la proportion de réserves naturelles et de terres protégées, à améliorer la réglementation de la production pétrolière, à accélérer la transition vers une énergie propre et à augmenter la quantité d'énergie produite par les énergies renouvelables.

Ces projets surviennent au moment où l'ONU se prépare à organiser trois grands sommets sur le climat cette année, considérés par les experts comme la dernière chance pour les nations de «passer de la parole aux actes» par rapport à leurs engagements en matière de réduction des émissions de carbone et de transition vers une énergie propre.

La 26e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) doit se tenir à Glasgow, en Écosse, en novembre pour rassembler les parties concernées afin d'accélérer l'action vers les objectifs de l'Accord de Paris et de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Avant cela, le Dialogue de haut niveau sur l'énergie doit avoir lieu en septembre pour faire avancer la mise en œuvre de l'Accord de Paris, le premier rassemblement mondial de ce type sous les auspices de l'ONU depuis 1981.

L'ONU affirme que cette réunion présente une occasion historique de susciter des ambitions et d'accélérer l'action vers les cibles liées à l'énergie des 17 objectifs de développement durable (ODD).

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Les planificateurs affirment que cela aidera à redonner vie à des millions d'hectares de terres dégradées, à préserver les environnements marins et côtiers, à augmenter la proportion de réserves naturelles et de terres protégées. (Photo fournie / Projet de Riyad vert)

Enfin, il y a la 15e réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique en octobre.

L’objectif de cette réunion sera d'inverser la perte d'écosystèmes et de conserver la biodiversité d'une manière qui contribue à «la nutrition, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des personnes, en particulier des plus vulnérables».

«L'Initiative verte saoudienne et l'Initiative verte du Moyen-Orient peuvent marquer une nouvelle ère dans le rôle de l'Arabie saoudite dans la promotion de solutions vertes au niveau local ainsi que dans le partenariat mondial et régional pour atteindre les ODD, l'Accord de Paris sur le changement climatique et le système mondial de la biodiversité pour l'après-2020 », a déclaré à Arab News Kishan Khoday, le coordinateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour la nature, le climat et l'énergie dans le monde arabe».

«L'Initiative verte saoudienne définit une vision nette de l'expansion des solutions solaires dans le Royaume. La vision ambitieuse d'atteindre 50% de l'électricité produite à partir d'énergies renouvelables d'ici 2030 est une étape importante vers la reconsidération des voies de développement au-delà de l'économie conventionnelle du carbone. C'est un indicateur important dans l'évolution des économies exportatrices de pétrole vers des objectifs de plus en plus verts».

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«L'Initiative verte saoudienne et l'Initiative verte du Moyen-Orient sont des approches bien appréciées, en particulier pour atténuer le changement climatique», a déclaré Khody. (Photo fournie/ Projet vert de Riyad)

Le PNUD est aujourd’hui le plus grand exécutant des subventions de l’ONU pour la durabilité environnementale dans le monde arabe.

Ses projets de subvention qui s'élèvent à plus de 500 millions de dollars sont dédiées aux pays de la région dans le but de lutter contre le changement climatique, développer les solutions solaires, restaurer les écosystèmes et améliorer la sécurité des terres et de l'eau.

Khoday décrit l'Arabie saoudite et la péninsule arabique comme des «zones mondiales sensibles de risque climatique», où les températures augmentent plus rapidement que la moyenne mondiale et même plus rapidement que dans d'autres régions du Moyen-Orient.

«La dernière décennie a vu des catastrophes climatiques, des inondations et des tempêtes plus fréquentes et plus graves en Arabie saoudite et dans le Golfe, affectant les infrastructures, les écosystèmes ainsi que la sécurité humaine», a-t-il expliqué.

«Les invasions acridiennes dans le Golfe et ailleurs dans la région au sens large sont un exemple de la manière dont le changement climatique perturbe les communautés et les écosystèmes».

Initiatives Vertes

* 50 milliards - Nombre total d'arbres à planter au Moyen-Orient.

* 60% + - Réduction des émissions de carbone dans toute la région.

* 50% - Production d'électricité saoudienne à partir d'énergies renouvelables d'ici 2030.

* 30% + - Terres saoudiennes protégées, en particulier les écosystèmes côtiers.

Des études récentes indiquent que la hausse des températures et des taux d'évaporation pourrait réduire davantage les ressources en eau.

Des inondations plus extrêmes et une augmentation de la chaleur et de l'humidité pourraient porter un coup dur à la vitalité économique et aux infrastructures.

Bien que globalement optimiste, Khoday affirme qu'atteindre l'objectif de l'Initiative verte saoudienne de s'approvisionner à 50% de l'électricité du Royaume à partir d'énergies renouvelables (contre moins de 1% actuellement), ainsi que l'objectif de reboisement dans une région où l'eau est rare, sera sans aucun doute un défi majeur.

«Pour atteindre ce niveau de changement transformationnel, une priorité sera d'innover au niveau des politiques, de réduire le risque des investissements dans les énergies renouvelables du secteur privé et d'établir des capacités institutionnelles de manière à faire progresser les voies de l'énergie durable», a soutenu Khoday.

«La campagne de reboisement prévue en Arabie saoudite et dans la région MENA sera également confrontée à de nombreux défis, notamment des niveaux croissants d'insécurité de l'eau en raison du changement climatique».

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Kishan Khoday, coordinateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour la nature, le climat et l'énergie dans le monde arabe. (Photo fournie)

Khoday a ajouté: «Plutôt que de s'appuyer sur des processus de dessalement de l'eau à haute teneur en carbone, il existe une opportunité d'utiliser des solutions basées sur la nature et de sélectionner les espèces végétales les mieux adaptées aux écosystèmes des zones arides de la région, actuellement ainsi que dans l’avenir».

«Les efforts doivent également s'appuyer sur les succès réalisés dans le passé. Par exemple, dans le cadre du Programme national d'efficacité énergétique, l'Arabie saoudite et le PNUD se sont associés au cours de la dernière décennie pour intensifier les actions sur l'efficacité énergétique, rassemblant des agences nationales et des entreprises de premier plan dans le but de réduire l'intensité énergétique dans des secteurs cruciaux ».

En ce qui concerne l'Initiative verte du Moyen-Orient, Khoday a confié que cette tentative de résoudre le grave problème régional de la dégradation des terres et de la désertification est très importante.

«De nombreuses communautés de la région dépendent des écosystèmes locaux pour leurs moyens de subsistance, le boisement et la restauration des écosystèmes seront donc essentiels pour atteindre les objectifs de l'adaptation face aux changements climatiques et d'utilisation durable de la biodiversité», a-t-il souligné.

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En ce qui concerne l'Initiative verte au Moyen-Orient, Khoday a confié que cette tentative de résoudre le grave problème régional de la dégradation des terres et de la désertification est très importante. (Photo fournie/ Projet vert de Riyad)

Bien que la région MENA ait connu plusieurs succès en matière d’adaptation au changement climatique, de technologie solaire à faible émission de carbone et de solutions fondées sur la nature, c’est toujours la région la plus pauvre en eau et tributaire des importations de denrées alimentaires au monde avec la hausse des températures la plus rapide.

La désertification continue d’être l’un des principaux problèmes environnementaux de la région, aggravée par l’une des populations qui connait le taux de croissance le plus rapide au monde.

Les changements dans les modes de vie et l'augmentation de la demande alimentaire ont conduit au surpâturage et à la surexploitation des terres, à la surexploitation des ressources en eau et à une déforestation généralisée, qui ont tous accélérés le processus de la dégradation de la qualité des terres.

«Le changement climatique exacerbe désormais l'insécurité des ressources, conduisant à une plus grande vulnérabilité sociale, à des déplacements de populations et à une fragilité dans toute la région arabe», a révélé Khoday.

Il a aussi ajouté que l'action climatique, comme les deux initiatives saoudiennes, est essentielle afin d’empêcher une nouvelle escalade des crises dans la région arabe et atteindre les objectifs de paix et de sécurité.

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Une vue générale de la centrale solaire d'Uyayna, au nord de Riyad, le 29 mars 2018 (Photo, AFP / Archives)

Alors que le changement climatique progresse à un rythme soutenu, ses effets s'étendent au-delà de l'environnement dans les domaines social et politique. Bien qu'il soit rarement la principale cause de conflit, le changement climatique peut aggraver les vulnérabilités existantes.

L'action climatique est également essentielle pour «mieux reconstruire après les conflits et la pandémie, en rendant les investissements de relance plus solides face aux risques climatiques futurs, en explorant les échanges dette-climat ainsi que d'autres mécanismes», a avisé Khoday.

Comme il l'a souligné, les solutions qui respectent l'environnement ont rapidement grimpé dans les programmes politiques des gouvernements arabes ces dernières années.

«Dans la décennie 2008-18 qui a suivi la dernière crise économique mondiale, par exemple, la région a vu une multiplication par 10 des capacités d'énergies renouvelables», a exposé Khoday.

«Les solutions solaires sont devenues un élément important pour reconstruire en mieux après la dernière crise, et elles devraient à nouveau être prise en priorité dans le cadre d'une reprise verte après la pandémie et la crise économique auxquelles la région est confrontée ces jours-ci».

«L’Initiative verte saoudienne et l’Initiative verte du Moyen-Orient sont des approches bien appréciées, surtout pour atténuer le changement climatique».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".